Crèmes brûlées

Neuf jaunes d’œufs* dans ton chaudron, neuf comme le chiffre de la maternité, comme la maison du Sagittaire qui est le guérisseur, le philosophe, l’idéaliste du zodiaque.
Neuf jaunes battus auxquels tu ajouteras 125g de sucre blanc et de la vanille (car elle s’imprègne mieux dans les jaunes que dans le lait).
Et grâce à la magie du fouet, les jaunes blanchiront… Alors tu pourras verser 250ml de lait entier, puis 500ml de crème fraîche liquide, tout en continuant à battre pour qu’il n’y ait pas de grumeaux.

Laisse reposer cet appareil au frais une nuit, pour qu’il soit plus lisse et que les saveurs se mêlent.

Pour la cuisson fais préchauffer ton four à 90°, puis glisses-y tes ramequins, toujours à 90 et à chaleur tournante. La cuisson peut prendre entre une heure et une heure et demi selon le four. Tu sauras que tes crèmes sont prêtes quand le dessus deviendra jaune et qu’elles ne trembloteront plus.

Quand elles seront bien fraîches, tu pourras les brûler… ou pas.

Je sais, la photo n'est pas terrible... Mais sachez que j'ai eu du mal à sauver cette crème pour la photographier et qu'on me l'a très vite arrachée pour la dévorer...

Cette crème peut s’adapter à toutes tes envies et à chaque saison. Excellente au café, au miel, à la cannelle, à la pistache ou à l’amande amère, elle s’accorde aussi parfaitement avec des fruits, de la framboise au marron glacé, en passant par les écorces d’orange. Tu peux également, si le cœur t’en dit, y ajouter des spéculoos mixés finement ou mettre au fond de tes ramequins des morceaux de pain d’épices (tu verras, le résultat est surprenant).

* Garde les blancs pour les recettes qui en demandent beaucoup comme les macarons, les amaretti, les langues de chats, les meringues ou encore les financiers.

(c)Sara Strega

Crème à la pomme pour aviver l’amour

Si ton prince charmant s’éloigne à mesure que passe le temps ou que ni charmes ni enchantements ne viennent à bout du cœur d’un sorcier récalcitrant, n’abandonne pas Sorcière.
Tu devrais le savoir, ma sœur, la pomme détient toujours le secret… De la tentation ou de la séduction, de la connaissance ou de l’immortalité, comme tu voudras, mais que cela t’inspire !

Dans ton chaudron fais chauffer 150ml de jus de pomme à feu doux.
Ajoute 100g de sucre glace et une pincée de gingembre moulu, puis mélange bien avant de commencer à incorporer 50g de beurre.
Bats trois œufs dans un récipient à part et verse le jus de pomme dessus. Attention, il ne doit pas être trop chaud…
Mélange énergiquement le tout avant de le remettre sur un feu doux, très doux.
Ajoute deux cuillères à café de fécule de maïs et n’oublie pas de mélanger régulièrement jusqu’à ce que la crème épaississe.

Tu peux utiliser l’apple curd comme crème pour garnir une tarte ou dans une verrine, mais aussi la servir avec du pain perdu pour raviver l’amour qui va déclinant.
Fais à ta guise et que tes amours soient belles !

(c) Sara Strega

Quatre quarts perdu puis retrouvé.

Qui n’aime pas le quatre quarts ? Gâteau moelleux au goût rappelant l’enfance, simple à préparer, il est délicieux et symbolise la douceur rassurante d’un parfait équilibre. Pour un quatre quarts, tout le monde le sait, il faut le même poids en farine, en beurre, en sucre et en œufs.
Mais parfois le quatre quarts sèche, comme le quotidien s’alourdit ou s’affadit. Laisse-moi donc te conter, Sorcière, comment retrouver l’équilibre parfait et rajouter un peu de bonne humeur dans la tiédeur de ton existence.

Coupe d’épaisses tranches de quatre quarts et imbibe-les généreusement de jus de pomme. Souviens-toi que la pomme, fruit sorcier entre tous, amène l’amour et la joie, mais aussi la sagesse des choses magiques.
Passe les tranches de gâteau dans le jaune d’œuf pour qu’elles soient bien dorées et apportent de la couleur dans ta vie.
Tu peux au préalable ajouter un peu de cannelle dans le jaune d’œuf, car en plus de s’accorder parfaitement avec la pomme, c’est une épice revigorante qui est réputée pourvoyeuse de prospérité et de bonheur.
Puis hop, dans la poêle avec un peu de beurre.

Perdu, puis retrouvé, ce savoureux quatre quarts au bon goût de pomme n’a besoin de rien d’autre pour être dégusté, mais fais à ta guise. Un peu de sucre roux, de confiture ou d’apple curd peuvent l’accompagner harmonieusement.

Rien ne se perd, tout se transforme. 😉

(c)Sara Strega

Tisane coeur d’hiver

Le romarin, résistant et chaleureux, ennemi connu et reconnu des maux d’hiver, ne demande pas mieux que de t’aider à passer sans encombres la saison froide.
A 100g de romarin, ajoute de l’écorce de citron séchée et une gousse de vanille en petits morceaux (garde les graines pour parfumer tes crèmes ou tes biscuits, la gousse elle-même est largement suffisante pour cette tisane).
Les autres ingrédients se mesurent en creux de paume, un grand pour chacun :
De l’anis vert, des clous de girofle grossièrement concassés et du gingembre.
(Si tu veux utiliser du gingembre moulu, je te suggère de ne pas le mettre directement avec les autres herbes et épices, mais plutôt d’en ajouter à chaque nouvelle préparation de tisane.)

(c) Sara Strega

Pour les dimanches pluvieux…

…rien de plus doux qu’un gâteau bien moelleux au parfum automnal.

Il te faudra :

– De la farine de châtaigne, sucrée, biscuitée, qui apporte réconfort et soutien dans l’adversité. Le châtaignier est un arbre de justice et d’équité, un arbre généreux si l’on sait mériter ses bienfaits.
– Des noix, fruits de l’intelligence.
– Un peu de miel qui donne de la force pour l’hiver.
– Un peu de marmelade d’oranges amères pour titiller les papilles des plus filous d’entre nous.

Fais préchauffer ton four à 160°.

Sans chichis mêle joyeusement 300g de farine de châtaigne, un sachet de levure, une pincée de sel, deux pots de yaourt nature, 1 pot et demi de sucre roux, un pot d’huile (aux trois quarts), cinq cuillères à soupe de marmelade d’orange (ce qui est tout à fait facultatif).
Ajoute les jaunes de quatre œufs.
Bats fermement les blancs à part.
Une fois ceux-ci montés, ajoutes-en une cuillère à la pâte à gâteau et bats le tout énergiquement pour la détendre. Tu pourras ensuite incorporer tout doucement les blancs sans les faire retomber.
Verse le tout dans un moule à manqué ou à cake et dépose les noix sur le dessus.

Entre 30 et 40 minutes selon le four et la forme du moule (sur ventilation), toujours à 160°.

Et bon appétit !

(c) Sara Strega

Dans le chaudron d’Angèle.

Un grimoire de confitures.

Avec des recettes d’Angèle Garin, des textes de Cécile Guillot et Mathieu Guibé, un poème de Gwladys Brasseur, ainsi que des illustrations de Nathalie Four.

18 €

I.S.B.N. : 978-2-919325-16-0

Présentation de l’éditeur :
Dans le chaudron d’Angèle est un grimoire non pas de sortilèges mais de confitures où chaque recette vous apprendra à concocter une potion aux vertus mystérieuses. Il en contiendra 20, toutes élaborées par Angèle
Garin. Elles sont aussi diverses que variées comme la confiture de rose ou de melon, et bien sur des fruits plus classiques et réparties selon les saisons. Chacune d’entre elles est illustrée par Nathalie Four, artiste peintre confirmée mais jeune illustratrice, et introduite par un poème de Gwladys « Hélégia » Brasseur. Cécile Guillot et Mathieu Guibé ont ponctué les recettes de petits textes d’ambiance portant sur les ingrédients, les mythes ou la magie en général.

Ce petit ouvrage de format A5 fait une soixantaine de pages et contient précisément 20 recettes de confitures, avec en guise de préambule un poème et quelques pages sur le matériel nécessaire à la confection des confitures.
Cette première partie concernant les ustensiles et ses photos m’ont fait sourire à cause de tous les souvenirs que cela m’évoque, je me serais crue dans la cuisine de ma grand-mère… Mais ça aurait aussi bien pu être la mienne car, je m’en rends bien compte, j’ai beaucoup appris auprès d’elle et me fie encore à ses méthodes.
C’est un beau livre, avec de nombreuses illustrations et des noms de recettes assez poétiques. L’ouvrage est divisé en deux parties d’une dizaine de textes chacune, l’une consacrée aux recettes du printemps et de l’été, l’autre à celles de l’automne et de l’hiver. Elles suivent les récoltes de ces saisons avec plus ou moins de rigueur.
Chaque recette est accompagnée d’illustrations et de quelques paragraphes concernant les vertus ésotériques que l’on prête aux ingrédients utilisés ou les sortilèges qu’inspirent ces mélanges. Ce sont de petits textes assez poétiques, qu’on soit d’accord ou non avec leur contenu.
Angèle Garin nous présente des confitures assez élaborées, avec de nombreuses associations d’ingrédients et d’épices assez originales, et si j’aime pour ma part les recettes un peu plus simples, disons plus rustiques, j’ai quand même trouvé le tout pourvoyeur d’inspiration. Ça m’a donné des idées, des envies de tester certaines choses, ce qui est pour moi l’essentiel.
J’aurais aimé un ouvrage un peu plus épais, plus consistant, mais le concept en lui-même est très plaisant.
Ce livre est toutefois un peu cher, 18€ pour soixante pages, mais il faut savoir que c’est parce que l’éditeur a fait le choix de la page couleur. Les textes et illustrations sont en noir, mais la page de papier glacé est en imitation parchemin. Ça donne un petit côté sépia aux crayonnés des dessins. On aime ou pas, ceci dit ça justifie le prix.
Personnellement j’aurais préféré du papier tout simple, beige à la rigueur. Ça aurait sans doute donné un ouvrage moins joli selon les critères de la plupart des gens, mais je trouve que ça ajoute en lisibilité car les polices choisies sur de l’imitation parchemin ne sont pas toujours aisées à déchiffrer. Il faut dire que mes problèmes de vue doivent jouer, mais j’aime qu’un livre de cuisine soit pratique, ce qui n’exclut en rien une certaine esthétique. Quoi qu’il en soit, c’est une belle découverte.

Strega

Gâteau au thé.

Tic tac, tic tac, en retard le lapin blanc…
Et s’il a invité à prendre le thé le lièvre et le chapelier, un crocodile ou, pire encore, sa belle-mère, comment va-t-il se dépatouiller ?

Vite, vite, blanc lapin, dans ta cuisine va farfouiller.
Fais préchauffer ton four à 220°.
Déniche de la farine (250g. A levure incorporée c’est mieux, mais tu peux aussi en remplacer une partie par de la fécule de maïs pour rendre le gâteau plus léger) et 100g de sucre roux.
Vite, vite, mélange le tout avec un sachet de levure (eh oui, encore) et une pincée de sel. Si cela te plaît, deux cuillères à café de cannelle en poudre seront les bienvenues.
Dans 30cl de lait, écrémé car le thé s’y imprègne mieux, frémissant fais infuser ton thé. Il t’en faut deux ou trois cuillères à café.
Fais fondre le beurre et ajoute-le à la farine, mélange bien et ajoute encore deux œufs préalablement battus.
Enfin le lait, tiédi, vient rejoindre ta préparation.
Selon le thé choisi tu peux ajouter des pépites de chocolat, des morceaux de noisettes ou des écorces de citron ou d’orange confites.
Mélange une dernière fois avant de verser dans un moule et de laisser ton œuvre aux bons soins de Brighid.

Et ne t’en fais pas, lapin blanc, aussitôt lu, aussitôt fait, ce sera plus prestement exécuté que tu le penses.
Mais méfie-toi des effets secondaires car le lièvre et le chapelier, le crocodile ou, pire encore, ta belle-mère, pourraient bien avoir envie de revenir prendre le thé plus souvent qu’à leur tour.

(c) Sara Strega.

Confiture de courge musquée.

Alors qu’est venue la fin de l’été, il n’est pourtant pas temps, sorcière, de ranger ton confiturier. Viens, approche, laisse-moi te chuchoter comment mettre un peu de Samhain en bocaux. Alors qu’arrivent les temps sorciers, les temps les plus étranges de l’année, capture un peu de leur magie, de leur bizarrerie, pour la garder par devers toi.

Tu peux préparer cette confiture de deux façons. Il y a celle, veloutée, douce comme une confiserie qui ne contient que de la courge et de la vanille ou celle, un peu plus fruitée, dans laquelle la vanille laisse place à la cannelle et la pomme vient rejoindre la courge pour lui apporter un peu plus de saveur, voire de chaleur.

Quoi qu’il en soit, il te faudra 3kg de fruit (deux de courge musquée et un de pomme, si tu choisis la seconde version), deux citrons coupés en rondelles (si tu ne mixes pas ta confiture et qu’il te plaît de les garder entières, prends garde que les tranches soient bien épaisses. Mais si tu veux une texture plus fluide, ne prendre que le jus des citrons est aussi bien) et de 2 à 1,5 kg de sucre (la version contenant de la pomme en réclame moins).
La courge fond facilement, ne t’embête pas à faire de petits morceaux.
La vanille offre une texture plus sirupeuse à cette confiture qui renforce son goût de bonbon. Il t’en faudra une gousse fendue et grattée. La cannelle te sera plus utile si tu crains la fadeur du fruit et elle va si bien avec la pomme… Un ou deux bâtons, selon la force de leur parfum, devraient suffire pour ajouter plus de saveur à ta confiture.
Laisse les fruits et les épices macérer une nuit dans le sucre, afin qu’ils rendent leur jus et que tu n’aies pas à ajouter d’eau quand, au matin, tu mettras enfin le confiturier sur le feu.
Laisse la magie glouglouter sagement dans le chaudron, elle ne demande pas beaucoup d’attention, puis, quand la goutte se figera sur une assiette, il sera temps de la mettre en pots.

Bonne dégustation, Sorcière, et que les temps de Samhain t’apportent leur sagesse !

(c) Sara Strega.

Pains au lait

De juin à septembre, il y a de nombreuses fêtes populaires, teintées ou non de religion, qui mettent à l’honneur cette denrée à laquelle nous sommes si habitués qu’elle passe souvent inaperçue, mais manque beaucoup quand on l’oublie : le pain.
Pour ces fêtes qui célèbrent les récoltes, il est d’usage dans ma famille de préparer le pain avec du lait et non de l’eau. Pour autant, ce n’est pas non plus un pain réellement sucré et on le déguste aussi avec des mets salés.
De manière générale, le pain est fait pour être partagé, mais c’est d’autant plus vrai pour celui-ci.

Pour six à huit petits pains (ronds de préférence car ils restent ainsi plus moelleux), il te faudra 500g de farine, à laquelle tu mélangeras une cuillère à café de sel fin, 40g de sucre roux pour que la pâte soit bien souple et 40g de beurre fondu.
Dans 250ml de lait tiède, dilue de la levure de boulanger (il t’en faut 25g si tu veux l’utiliser fraîche, une cuillère à café, voire une et demi, pour de la levure sèche), puis verse le tout sur ta farine.
Il ne te reste alors qu’à pétrir longtemps, de préférence en chantonnant, puis à laisser lever ta pâte au chaud.
Il te faudra ensuite façonner les pains en les roulant, les déposer sur une plaque bien éloignés les uns des autres et les laisser encore lever avant de pouvoir les enfourner dans un four préchauffé à 200° (Th6-7).
Je ne le fais jamais, mais pour qu’ils soient plus jolis il est courant de les dorer à l’œuf.

Sara Strega.

Courgettes farcies au brocciu.

Profite du mois de juin, quand le brocciu commence à se faire de plus en plus rare et que les courgettes s’épanouissent au soleil du presqu’été, profite de ce temps incertain, quand les soirées sont encore assez fraîches pour apprécier ce plat servi tiède.
Sinon c’est octobre qu’il te faudra attendre pour déguster ce plat chaud et réconfortant lors des dimanches pluvieux.

Dans l’eau bouillante, légèrement salée, fais cuire des courgettes dodues que tu auras coupées en deux.
(Servie avec du riz, une moitié de courgette par personne est plus que suffisante.)
Surveille-les bien car tu dois attendre le moment où la pulpe au centre sera le plus facile à détacher, quitte à te brûler les doigts… Non, non, je plaisante, tu peux attendre un peu qu’elles refroidissent pour les évider.

Pendant ce temps, hache des épinards que tu auras fait cuire au préalable, adjoins-leur une bonne dose de brocciu ou de ricotta (c’est à vue de nez, disons que le tiers d’un honnête brocciu rempli largement quatre moitiés de courgettes), avec un peu de sel et de poivre.
Ça marche aussi avec des blettes et un peu de menthe, alors fais à ton goût.
Si la farce est trop fluide, tu peux toujours ajouter un oeuf.

Tapisse un plat de sauce tomate, dépose-y tes courgettes évidées avant de les farcir et recouvre-les encore d’un peu de sauce avant d’enfourner le plat pour un quart d’heure, voire vingt minutes selon le nombre de courgettes, (th7 ou 8). Vers la fin de la cuisson saupoudre le tout d’un peu de parmesan.

Et bon appétit !

Sara Strega.