Courgettes aux oeufs.

…Ou œufs aux courgettes, c’est une question de point de vue…

Dans l’huile d’olive fais revenir un ou deux oignons, pendant que tu découperas deux ou trois courgettes en petits morceaux.
Cela fait, jette les courgettes dans ton chaudron et rajoute encore un peu d’huile. Elle grésille, elle se plaint, mais les légumes se tiendront tranquilles si tu les mélanges sagement un petit moment.
Verse ensuite un peu d’eau très chaude car c’est le moment d’ajouter les herbes… Un peu de menthe, de coriandre, de l’origan et surtout du thym, mais aussi du poivre et évidemment une pointe de sel. Couvre le tout et laisse cuire à feu doux pour que les courgettes soient moelleuses et bien imprégnées d’aromates.
Quand tu jugeras qu’elles sont quasiment cuites à point, ajoute trois œufs que tu brouilleras lestement et laisse cuire encore un peu.

Ce plat simple est délicieux chaud ou froid. Il se suffit en lui-même, mais il est également très savoureux sur du pain grillé, tartiné ou non de fromage de chèvre.

(c)Sara Strega

Un repas pour Lughnasad ou la fête des moissons

* Boulettes de fromage de chèvre frais aromatisées au lierre terrestre séché, roulées dans des graines de lin et de tournesol concassées.

*Caviar d’aubergines et pain aux graines.

*Poivrons rôtis à l’ail et à l’huile d’olive ou méchouïa.

*Tomates au basilic et à l’huile d’olive.

*Biscuits aux bleuets (recette de Lune avec du sucre parfumé aux pétales de bleuets à la place du sucre vanillé et des pétales de bleuets en plus du sésame).

*Prunes d’été fraîches.

* Jus de melon à la fleur de menthe fraîche.

Trifle pêches-amandes.

Le trifle est un dessert anglais qui connaît un nombre impressionnant de variantes toutes plus délicieuses les unes que les autres. Et il est particulièrement amusant d’en imaginer de nouvelles.
On peut le préparer dans un grand plat ou dans des coupes individuelles.
Sa présentation est aussi importante que le mélange des saveurs des ingrédients choisis.

Pour un soir d’été pluvieux ou non, pour une occasion spéciale ou juste pour le plaisir, je t’invite à essayer celui-ci :

Commençons par la custard.
Dans ton chaudron verse 250ml de crème fraîche liquide et la même mesure de lait, entier de préférence.
Le lait d’amandes est excellent dans cette recette, mais tu as plus de risques de rater ta crème.
Traditionnellement on ajoute plus volontiers de la vanille, mais pour ce trifle je lui préfère la cannelle, avec quelques gouttes d’extrait d’amandes amères.
Porte le tout à ébullition et pendant ce temps fait blanchir dans un grand bol quatre jaunes d’œufs avec du sucre en poudre, entre 75 et 100g.
Garde les blancs pour faire des meringues ou, encore mieux, des amaretti qui, si tu es patiente, accompagneront merveilleusement ton trifle.
Dès les premiers bouillonnements, verse très lentement le mélange de lait et de crème sur les œufs, tout en mélangeant lestement.
Puis remets le tout dans le chaudron et fait cuire à feu très doux.
Si tu as peur de brûler ta crème, la faire chauffer au bain-marie peut te permettre de mieux en contrôler la cuisson.
Comme chaque sorcière le sait, on voit que la crème est prête quand en passant le doigt sur une spatule nappée de crème celle-ci ne coule pas sur le tracé laissé.
Il faut savoir aussi que très souvent, pour épaissir la crème, on ajoute de la gélatine ou de la maïzena. Mais je n’utilise jamais la première et j’ai toujours l’impression désagréable de sentir la seconde dans mes préparations, alors je m’en passe. Cependant, si tu tiens à une crème plus épaisse, la maïzena fait bien l’affaire et deux cuillères à soupe rases, tamisées et ajoutées juste avant la deuxième cuisson suffiront.

Oublie ta crème un moment au frais et prépare ton caramel. Ce n’est pas obligatoire, mais moi j’adore le caramel…
Fais cuire 250g de sucre dans 100ml d’eau.
Quand le caramel a pris sa belle couleur brune et que la cuisine embaume, ajoute hors du feu une autre mesure de 100ml d’eau, en prenant garde aux éclaboussures car le sucre cuit ne pardonne pas, il est aussi traitre et capricieux que sa saveur est douce.
Remets le caramel sur le feu en mélangeant pendant quelques secondes, le temps d’obtenir la consistance voulue.
Puis laisse le tout refroidir.
Ça fait beaucoup trop de caramel pour cette recette, mais il se conserve très bien au réfrigérateur.

Passons à la chantilly. Rien de plus simple en somme.
250ml de crème liquide très froide et deux cuillères à soupe de sucre glace à battre dans un bol que tu auras laissé un moment au congélateur pour qu’il soit glacé, te donneront facilement la dernière touche de ton dessert.

Et nous en arrivons à la meilleure partie : il ne reste plus qu’à monter le trifle.
En général on utilise des biscuits à la cuillère, mais j’aime mieux les spéculoos pour celui-ci ou alors de tendres amaretti.
Dispose tes biscuits au fond du plat et mouille-les, ou pas, de liqueur d’amaretto.
Ajoute ensuite des morceaux de pêche.
Puis vient le tour du caramel.
Ensuite la custard et si tu n’es pas comme moi une maladroite chronique, verse en même temps du caramel en spirale.
Enfin nous en arrivons à la chantilly que tu parsèmeras d’amandes effilées et de brisures de spéculoos ou d’amaretti.

Garde le trifle au frais le temps que ses parfums se mêlent.

(c)Sara Strega

Velouté de courgettes.

Je sais, je sais, personne n’a besoin de moi pour une recette aussi simple.
Mais quand même…

Dans ton chaudron fais suer un ou deux oignons rouges, et peut-être même une échalote, dans de l’huile d’olive.
Ajoute les courgettes coupées en morceaux, ainsi qu’un peu de sel et de poivre. Mêle joyeusement le tout durant une bonne minute, et verse ensuite de l’eau chaude, autant qu’il t’en faudra selon le nombre de convives que cette soupe devra rafraichir.
Tu peux faire infuser au préalable dans l’eau un peu de thym (je mélange en général du thym sauvage et du thym citron), de la menthe et de l’origan, et ensuite filtrer ton eau. Quant à moi je ne m’embarrasse pas et je laisse les herbes mijoter avec le reste, ce qui n’est pas plus mal.
Pour finir mixe le tout et ajoute un petit verre de crème liquide*.
Sers ce velouté froid, comme il sied à toute soupe estivale.
Et bon appétit.

*Parce que dans tout velouté qui se respecte on met évidemment de la crème. Mais pour cette recette on peut tout à fait s’en passer.

(c)Sara Strega

Pâtes aux tomates, basilic et ail

La Constellation du Chien nous accable désormais de sa chaleur, les tomates sont rougeoyantes et le basilic embaume le jardin de sorcière… Réunissez pour cette recette les protagonistes de ce délicieux mariage que sont la tomate, l’ail et le basilic.

Allez chercher chez le vieil ami 6 tomates bien rouges et juteuses puis mondez-les dans un chaudron rempli d’eau bouillante en n’oubliant pas de leur graver une croix sur les fesses ! Mais vous n’êtes pas obligés de passer par cette étape. En effet, vous pouvez laisser vos tomates tranquilles, sans les torturer ni les éplucher ! Après les avoir épluchées (ou non), découpez les comme bon vous semble. Dans une jarre, mêlez intimement les tomates, l’huile d’olive extra vierge, l’ail et une bonne poignée de basilic frais déchiré à la main. Laisser cette délicieuse mixture mariner pendant une journée, vous obtiendrez alors la plus parfumée des huiles. Portez ensuite un grand volume d’eau salée à ébullition puis jetez-y des spaghettis frais dans votre chaudron bouillonnant. Laissez cuire quelques minutes puis égouttez. Mélangez ensuite les pâtes à la délicieuse huile aux tomates et savourez la vitalité et la fraîcheur de ce plat d’été.

 

 

(c) Textes et photographie Lucrèce

Korma de légumes

Le Korma ou Kourma est un mélange d’épices indien qui comprend coriandre, curcuma, fenouil, pavot, gingembre, laurier, cannelle, cardamone, girofle, muscade, badiane (anis étoilé).  Il est le socle d’un plat indien de viande, poisson ou légumes assaisonné de lait de coco, qui se mange avec du riz basmati en accompagnement. Tu peux mettre ton riz à cuire avant les légumes après l’avoir rincé. Le Korma de l’île Maurice est plus doux encore et cuisiné à la crème fraîche.

 

Lave, pèle et coupe les légumes du moment : carottes, petits pois, coco plats, haricots verts, chou-fleur, pommes de terre, oignons, courgettes, aubergines… tout ce que peut t’offrir la saison selon ton goût et tes choix. Fais revenir brièvement avec des oignons émincés dans une huile végétale (de sésame, d’arachide ou de coco). Pose ensuite le couvercle et baisse le feu pour les cuire un peu à l’étouffée une dizaine de minutes, afin que leurs qualités nutritives soient conservées. Ajoute 1 cuillère à thé d’épices par personne et des feuilles de curry sèches ou fraîches, touille et cuis encore un peu à l’étouffée. Pour les derniers instants de cuisson, ajoute du lait de coco.

 

(c) Lalie Solune

Thé du désert

Certains l’appellent aussi thé des bédouins ou caravane du désert, le thé marocain est un thé tout particulièrement rafraîchissant lors des jours de Sirius… La menthe rafraîchit, vivifie, éveille l’esprit et les sens, procure sérénité vivace. Il est possible d’utiliser de la menthe verte, de la menthe poivrée, de la menthe marocaine.

Il te faudra pour cela une théière pansue au col un peu haut et au bec long et recourbé vers le haut qui permette de filtrer le thé. Rince-là l’eau chaude et laisse la poser une minute pleine d’eau chaude. Met de l’eau pure à chauffer en un volume légèrement supérieur à celui de la théière. Vide la théière et verse ensuite deux ou trois bonnes cuillères de thé vert de Chine, de type gunpowder ou, mieux encore 9371

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Lorsque l’eau commence à fumer, verse une petite partie sur le thé, pour le rincer (« tourne et vide ») et remets le reste à chauffer jusqu’à début de frémissement. Dépose dans la théière trois à cinq cuillères de sucre et cinq grosses tiges de menthe. Tu peux aussi ajouter, pour un parfum plus complexe dans ses arômes et au moelleux enchanteur, un petit rameau d’armoise absinthe*** ou quelques gouttes d’eau de fleurs d’oranger naturelle. Verse l’eau frémissante dessus et ferme. Laisse infuser deux ou trois minutes puis verse dans des verres à thé que tu videras de nouveau dans la théière pour bien mélanger l’ensemble. Sers en faisant mousser, éventuellement, comme me l’a très justement rappelé Lune, avec des pignons grillés, c’est un délice !

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*** ATTENTION : l’utilisation de l’armoise absinthe est à éviter en cas de grossesse.

(c) Lalie Solune

Liqueur de verveine

En prévision des hivers les plus longs et rigoureux, n’oublie pas, soeurcière, de mettre un peu d’été en bouteille.
Quand tu iras récolter la délicieuse verveine citronnelle pour tes tisanes, tes sorbets, tes biscuits et autres délices, garde quelques feuilles fraîches (toujours un nombre impair, bien entendu) pour en remplir au moins le tiers d’une grande bouteille en verre. Recouvre le tout d’un bon litre d’eau-de-vie de fruits, mélange très légèrement et cache soigneusement à l’abri des lutins trop curieux et plus encore gourmands.
Pendant quarante jours laisse infuser les feuilles loin des rayons du soleil, mais remue de temps en temps, toujours avec délicatesse, et surtout apprécie la très belle couleur verte et si vive que prendra l’alcool.

Une fois ce temps magique écoulé, laisse infuser d’autres feuilles de verveine dans le demi litre d’eau qui te servira à faire ton sirop. Sauf si tu as été plus prévoyante que moi l’hiver dernier et que tu as dans ta réserve un sirop de citron suffisamment sucré et épais qui puisse faire l’affaire. Si ce n’est pas le cas, tu te contenteras de sirop vanillé, ce qui n’est pas plus mal.
A ton infusion de verveine ajoute 400g de sucre roux et une gousse de vanille fendue en deux. Laisse épaissir à feu doux plus que pour un sirop ordinaire. Qu’il soit presque du caramel; parfumé, délicieux, enivrant…

Filtre l’alcool pour le débarrasser des feuilles qui lui ont laissé tout leur parfum et adjoins-lui le sirop une fois que celui-ci aura refroidi.
Brasse soigneusement le tout.
Remplis tes bouteilles, oublie-les encore une fois loin du soleil et des pillards (remue-les quand même un peu de temps en temps) pendant au moins quarante jours et si tu as de la patience et que tu attends plus encore tu en seras plus largement récompensée.

Et l’hiver prochain tu auras en bouteille un peu d’été à partager avec tes amis pour chasser la grisaille, les vilaines bronchites et oublier parfois que le temps, comme la nuit, s’étire infiniment.

(c) Sara Strega

Petits pains des dragons

Pour fêter l’apogée du soleil en toute convivialité, j’ai fait appel à Drakomir, un dragonnet venu des Balkans… Voici ce que son haleine brûlante et quelque peu moirée de senteurs de Rakia m’a soufflé à l’oreille :

Pour faire six petits pains, tu dois te concentrer et, puisque c’est la saison chaude, tu peux cuire tes fournées la nuit, elle est si courte, de toute façon… Tu dois aussi préparer ta levure avec attention en délayant 35 gr dans un petit verre d’eau tiède.
La farine blanche, issue des récoltes qui très bientôt vont recommencer, tu en prendras une petite colline d’une livre et au milieu de cette colline aux flancs purs et courbe comme la mère qui nous nourrit tous, tu formeras un puits. Alors tu versera dans le puits le liant : la moitié de la quantité précédente en petits morceaux de beurre auxquels tu ajouteras six jaunes d’œufs frais du jour*, deux pincées de sel marin et un verre de crème sure avant d’ajouter la levure. Alors, agis rapidement, bats des ailes doucement et amalgame tout cela bien vite avant de pétrir tendrement, avec la tendresse des dragons, une tendresse énergique et sautillante. Ensuite, souviens-toi de la pâte feuilletée et mêmement fais avec cette pâte trois tours bien menés. Laisse la alors poser au tiède 2 à 3 heures durant. Le temps de faire un tour dans le vent, d’aller taquiner les Bereguini et de revenir en riant.
Il sera temps de faire dorer dans une poêle chauffée du beurre et par-dessus cinq cuillères à soupe de chapelure : une pour la terre, une pour le vent, une pour l’eau, une pour le cœur de dragon qui monte au ciel bien haut, une pour le plaisir. Avec cela un verre de crème fraîche, deux jaunes d’œufs, deux cuillères à soupe d’estragon haché et deux blancs en neige ferme pour parfaire cette garniture.
Étale la pâte en une abaisse aussi mince que possible, tapisse-la de garniture et roule-la bien serrée.
Sur la plaque du four, pose la et laisse pendant une heure
Alors et enfin, badigeonne de jaune d’œuf* délayé dans l’eau et laisse cuire une heure moins cinq minutes à température médiane…

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* et de tous ces jaunes d’œufs garde les blancs
pour faire plaisir aux enfants
petits et grands
qui se damneraient
pour de la pâte d’amande 
bien préparée…

(C) Lalie Solune

Soupe traditionelle aux fanes de radis

Le rat dit qu’il n’y a rien à jeter chez lui ! Croque dans sa chair rosée et fonds de plaisir pour ses fanes. Avec ce temps gris et tristounet, rien ne vaut un bon velouté chaud et réconfortant. Pour cela, va voir ton vieil ami et sors de la terre une belle botte de radis, dont tu prélèveras les fanes. Cisèle une échalote et pèles et découpes en cubes deux ou trois petites pommes de terre (ou une grosse). Fais ensuite suer l’échalote dans un peu de beurre (c’est meilleur) et ajoute ensuite les pommes de terre et les fanes lavées et rincées. Couvres d’eau (et pourquoi pas de bouillon végétal) et laisses cuire jusqu’à ce que les pommes de terres soient tendres. N’oublie pas de saler et de poivrer, et si tu le souhaites, tu peux ajouter des herbes aromatiques.

Personnellement je mixe le tout, la douceur du velouté m’apaise encore plus face à cette froide pluie.

Saches que les fanes de radis, en plus d’être délicieuses, sont une excellente source de provitamine A, et donc d’antioxydants, de vitamine C et de fer, parfaits pour combattre les froideurs de juin.

Et si ma soupe t’ennuie et que tu as envie d’un brin de soleil, prépare donc un pesto de fanes!

Texte et photos (c) Lucrèce