Soupe à la choucroute

Si les brumes t’invitent à te blottir en bonne compagnie et à te réchauffer d’une bonne soupe, si elle font voyager ton imaginaire dans les terres du milieu de l’Europe, invite tes sens à les suivre.

Pèle quelques oignons, trois ou quatre suffiront s’ils ne sont pas trop petits, et coupe-les en quartiers pas trop gros. Fais-les revenir doucement sous le couvercle pendant que tu pèleras et couperas en gros morceaux des pommes de terre fermes qui bientôt les rejoindrons. Ajoute quelque baies du doux et fort genévrier ainsi qu’une gousse d’ail.

Lorsque tout cela aura transpiré bien plus que tu ne le feras dans les mois à venir, ajoute si tu le souhaites quelques morceaux d’une charcuterie fumée de ton choix : dés de lard fumé, saucisses à mijoter en morceaux…

De choucroute crue, ce chou émincé, piétiné et macéré, tu pourras ensuite ajouter quelques 300 grammes ou un peu plus et un peu de sel. Pas trop de sel, pense que la charcuterie est déjà salée. Verse de l’eau en suffisance et laisse mijoter tranquillement et longtemps. Une heure ferait l’affaire, un peu plus ne serait pas forcément de trop. Ajoute aussi une petite pincée de grains de carvi ou de cumin.

Tu pourras, au moment de servir, agrémenter cette soupe d’aneth cisaillé, s’il t’en reste, de quelques larmes de miel du puissant chêne qui adouciront l’aigreur du sauerkraut, d’un peu de raifort râpé si ton goût t’y porte et d’un peu de crème fraîche.

(c) Lalie Solune

Soupe des Anciens

Ou la fin des haricots. Un soir d’automne, prépare la soupe des anciens pour te réchauffer le corps et l’âme. Récolte les derniers haricots de ton jardin. Qu’ils soient verts, beurre ou mange-tout. Jette dans ton chaudron une noix de beurre et fais revenir un bel oignon. Puis ajoute deux bonnes tranches de lard fumé. Nettoie tes haricots, deux pommes de terre et coupe le tout en morceaux. Verse tes légumes dans le chaudron, recouvre-les d’une eau de source, n’oublie pas d’ajouter quelques pincées de sel et une bonne dose d’amour. Laisse mijoter ta soupe tranquillement. Quand elle est prête, si tu es gourmand, ajoute une cuillerée de crème et puis savoure !

Et le début… Les haricots en fleur de mon jardin !

© Lune du Sidh

Liqueur, Gelée & Pâte de Coing

Le Coing, fruit consacré à la Déesse de l’Amour, était en Grèce Antique le symbole de l’amour partagé et de la fécondité. Ce sont des fruits généreux au parfum divin.

Cueille-les entre l’équinoxe d’automne et la fête de tous les Saints, puis range-les à la cave loin de tes pommes, ainsi ils mûriront tranquillement. Si tu souhaites préparer de la gelée, n’attends pas car elle ne prendrait pas.

Sache qu’avec deux livres de coing, tu pourras préparer de la liqueur, de la pâte de fruit et de la gelée.

Avant toute chose, assure-toi que tu as du temps devant toi.

Prends un coing et range-le dans ton placard aux délices. Chaque fois que tu en ouvriras les portes, hume son parfum, il te donnera de l’inspiration.

Pâte et Gelée de Coing [1]

Dans ton chaudron, verse un bon litre d’eau de la source où les fées vont boire. Pèle tes coings et coupe-les en quartier sans les évider. Jette ces quartiers au fur et à mesure dans ton chaudron d’eau bouillonnante. Leur chair n’en gardera que meilleure allure. Laisse cuire une petite demie heure.

Liqueur de coing

Pendant ce temps, ramasse les pelures de coing et mets-les dans un bocal. Recouvre-les généreusement d’eau-de-vie et referme méticuleusement. Range ce bocal à la cave à l’abri de la lumière et oublie-le trois bons mois. Ensuite, tu devras filtrer l’alcool, jeter les pelures et faire un sirop avec 50 cl d’eau et 300 gr de sucre pour un litre d’eau-de-vie. Ajoute le sirop à l’eau de vie, mélange bien, range à nouveau la bouteille à la cave et oublie-la pendant un à deux mois.

[Note : je reviens sur cette recette, un an et demi après l’avoir postée sur Circadismes. Après trois années d’expérimentations diverses et variées, j’ai constaté que la liqueur était bien meilleure et parfumée lorsque je laissais macérer les pelures de coing dans l’alcool pendant une année entière. J’avais essayé pendant six mois, mais je ne trouvais pas cela suffisant non plus.]

Pâte et Gelée de Coing [2]

Reviens à tes quartiers de coing, une fois cuits, égoutte-les dans une passoire et récupère l’eau de cuisson. Pèse cette eau. Pèse le même poids en sucre (ou les trois quarts de ce poids si tu préfères). Mets cette eau à nouveau dans un chaudron, ajoute le sucre et une gousse de vanille fendue. Laisse cuire un bon quart d’heure à une demie heure. Assure-toi que la gelée ait correctement pris en laissant tomber quelques gouttes de ta préparation sur une assiette que tu auras placé préalablement au froid. Si les gouttes figent, tu peux alors verser ta gelée dans des pots propres que tu auras fait bouillir quelques minutes dans un plein chaudron d’eau. Dans le cas contraire, si comme moi tu as tardé à préparer tes coings et qu’ils ont perdu une bonne partie de leur pectine, triche sans hésiter ! Ajoute une cuillère à café rase de poudre d’algue (agar agar) par demi litre d’eau de cuisson. N’oublie pas de diluer l’algue dans un peu d’eau et de la filtrer avant de la verser et enfin laisse à ta préparation quelques minutes pour faire quelques bouillons. Verse le tout immédiatement dans des pots propres et ferme rapidement. Ta gelée en sera quelque peu troublée mais, n’aies crainte, son goût en sera parfaitement préservé.

Pâte de coing [3]

Tes quartiers de coings auront fini d’égoutter et tu pourras retirer pépins et parties dures. Pèse la chair qui te reste. Puis pèse le même poids en sucre. Écrase la chair en purée dans ton chaudron. Choisis quelques belles petites bûches de ton bois préféré et jette-les dans ton feu pour qu’il soit bien vif. Ajoute le sucre et une gousse de vanille fendue. Avec ta plus belle cuillère en bois et ta patience, celles qui sont magiques, remue sans cesse ce mélange dans le sens de la danse du soleil. Tu as maintenant le temps de te concentrer sur les bénédictions d’amour et de fécondité pour la nouvelle année. Mets-y tout ton cœur et ta magie sans cesser de remuer. Quand enfin, lors d’une brassée, tu vois le fond de ton chaudron ta pâte est prête. Verse-la dans un moule sur deux ou trois centimètres d’épaisseur et laisse-la sécher quelques jours d’un côté puis de l’autre. Coupe-les en morceaux selon ta fantaisie. En carré, en losange, en étoile… Puis saupoudre-les de sucre. Mais si comme moi tu l’aimes bien fraîche et tendre, range-la au frais dans ta plus jolie boîte et mange-la à la petite cuillère.

(c) Lune du Sidh

Chaudronnée de Mabon…

..ou doux ragoût pour ces temps incertains qui nous font lentement glisser vers la saison sombre.

Entre les temps et les saisons, entre le jour et la nuit, dans les lueurs rougeoyantes du crépuscule, j’errais sans bruit dans le bois. Et je suis arrivée, alléchée par un délicieux fumet miellé, dans une minuscule clairière.
Deux femmes s’y trouvaient. La Vieille, assise sur un banc près de l’entrée de sa demeure, me fixa de son regard perçant et m’invita d’un geste à m’avancer. Je m’arrêtai près des flammes et de la Mère qui s’affairait près du chaudron. Elle me sourit et tendit sa cuillère avant de s’assoir à mes côtés, posant la main sur son ventre arrondit.
C’est là, pendant que je touillais pour elles le contenu du chaudron, qu’elles m’apprirent cette recette.
Et c’est en leur honneur qu’aujourd’hui je te la transmets à mon tour.

Fais revenir un oignon rouge et un morceau de gingembre finement émincé dans de l’huile d’olive. Quand ils seront devenus translucides ajoute une cuillère à soupe de miel (choisis-en un au goût très prononcé). Mêle bien le tout, laisse le miel enrober l’oignon et le gingembre, puis ajoute des tomates (fraîches ou alors du coulis).
Laisse ta sauce épaissir un peu, ajoutes-y de l’origan, du sel, du poivre et du curcuma en poudre (si tu veux l’utiliser frais, ce qui est mieux, attends alors que la cuisson soit sur la fin et préfère-le râpé.)

Quand la sauce aura suffisamment mijoté, plonges-y tes légumes, du potiron (ça marche aussi avec le potimarron,) des carottes, des pommes de terre, des navets, mais également des cèpes si Mabon se montre généreux.
Mêle bien le tout pendant une bonne minute avant de rajouter un peu d’eau bouillante, puis laisse ton ragoût mijoter sagement.

fin d’été

Lorsqu’août a roussi les champs, les fruits et les baies se sont fait noirs, sombres, figues et prunes violettes pour rafraîchir nos corps réchauffés, les sureaux et les ronces nous offrent leurs bijoux, à nous et aux oiseaux, les noisettes et les noix saluent l’automne qui s’avance drapé d’or tandis que les poires et les pommes mûrissent sur les arbres, les aubépines offrent leurs cenelles déjà par endroits. Et si la pluie le permet, si le soleil le veut bien, les cèpes et les bolets embaument les sous-bois.

Les derniers fruits de l’été, tomates, poivrons, piments, aubergines et courgettes ne demandent qu’à être cueillis, les fleurs de soucis s’épanouissent et les graines de tournesol nous fournissent des réserves pour les temps à venir.

Saluons les Dalhias et préparons nous aux raisins, et aux châtaignes douces, préparons nous à entrer dans l’automne flamboyant aux feuilles tourbillonnantes et aux dignes murmures des arbres…

(c) Lalie Solune

Tartines ibériques

Lors des étés torrides, dans la pénombre de la cuisine, la abuela procédait souvent à ce rituel d’après-midi : elle coupait quelques larges tranches de pain, découpait la moitié d’une gousse d’ail pour en frotter le pain, puis une moitié de tomate pour parfaire l’onction de la tartine, avant de faire couler dessus un filet d’huile d’olive et de déposer une tranche de jambon serrano. Pour les enfants, elle en faisait toujours deux qu’elle plaçait en sandwich, pour qu’ils puissent s’en retourner avec leur goûter construire châteaux et villes, lancer voiturettes le plus fort possible et faire cavaler leurs personnages en hululant. En grandissant, certains ont appris à faire pousser le basilic. Ils ajoutent aujourd’hui quelques feuilles au présent qu’ils se font parfois lors des torrides journées d’été…

(c) Lalie Solune

Crème anglaise et langues de chats…

…pour faire taire les bavards, pour que soient bien gardés les secrets qui seront partagés…

Oui, je sais, c’est un grand classique… Mais ça n’en est pas moins délicieux et l‘habile sorcière qui saura invoquer les bons esprits en préparant ce goûter, puis qui n’oubliera pas l’offrande aux rusés félins, saura tirer parti de cette petite magie.

Pour les langues de chats :

Il te faudra 125g de beurre, de sucre et de farine, quatre blancs d’œufs (les jaunes serviront pour préparer la crème anglaise) et une gousse de vanille (gratte les graines pour l’ajouter à ta pâte, garde la gousse pour parfumer la crème).

C’est tout simple, mais il vaut mieux le faire au batteur électrique pour que ta pâte soit parfaitement homogène et légère. Bats ensemble le sucre et le beurre, puis ajoute les blancs. La farine vient ensuite, petit à petit. Étape délicate car la pâte pourrait devenir caoutchouteuse. Or nous voulons des langues de chats croquantes, bien entendu, donc il faut de la patience. Pour finir ajoute la vanille aux nombreuses vertus, reine parmi les épices pâtissorcières.

Pour former tes langues de chats il te faut une poche, avec ou sans douille, même si c’est plus facile avec. On peut facilement confectionner une poche en roulant du papier sulfurisé en cornet. Dépose la pâte sur la plaque avec ta poche, la langue de chat doit avoir la taille et l’épaisseur de ton petit doigt. Ne l’étale pas, elle se débrouillera très bien toute seule, donc il vaut mieux bien espacer les biscuits.

Place tes plaques dans un four déjà chaud à 180°, ça cuit très vite alors surveilles-les bien. Tu verras que les langues de chats sont cuites à la couleur de leurs rebords. Laisse-les refroidir sur leur grille pour qu’elles sèchent et ne se déforment pas.

Pour la crème anglaise :

Pendant que chauffent doucement 500ml de lait entier et une gousse de vanille, bats tes quatre jaunes d’œufs avec 100g de sucre. Quand le lait est proche de l’ébullition rajoute-le très lentement, en continuant de battre, au mélange sucre et œufs. Remets le tout directement sur le feu, ou alors au bain-marie pour mieux contrôler la chaleur et donc la cuisson de ta crème. Prends garde à ce qu’elle ne fasse pas de grumeaux en la mélangeant soigneusement. Elle ne doit surtout pas bouillir. Pour voir si elle est cuite, plonge dans ta crème une spatule et passe le doigt dessus, si la crème ne coule pas sur la trace qu’il aura laissée, c’est qu’elle est prête.

(c)Sara Strega.

Bretzels

Il faut d’abord pour le cœur le ferment. Active 15 gr de levure sèche de boulanger avec une petite part de 2 dl d’eau tiède et une petite pincée de sucre. Laisser le temps au ferment, comme il se doit, de mousser et monter.

Pendant ce temps, fais une pâte ferme mais souple avec 300 gr. de farine et le reste de l’eau tiède, puis ajoute la levure.

Laisse lever en recouvrant d’un beau linge, à l’abri des courants d’air, jusqu’à ce que la pâte ait doublé de volume. Mets à chauffer une grande marmite d’eau dans laquelle tu versera 65 gr. de bicarbonate de soude afin que la chaleur cuise la pâte sans la dissoudre.

Forme ensuite des rubans de pâte en roulant des morceaux prélevés. Attrape le ruban à chaque bout et croise-le en un tour de main. Un nœud souple et libre pour le cœur…

Plonge les cœurs par deux dans la grande marmite d’eau bouillante qui frémit.

Lorsqu’ils remontent à la surface, égoutte-les. Dispose-les sur une plaque huilée. Badigeonne du blanc de deux oeufs et saupoudre de gros sel, de cumin, de graines de nigelle de l’été passé, de grains de sésame…

Passe au four de sorte qu’il soient bien dorés.

Enfile les cœurs sur des rubans colorés pour offrir et partager lorsqu’ils sont encore bien frais, pour accrocher au branches de l’aubépine …

 

 

(c) Lalie Solune

Lasagnes aux épinards

Lorsque tu auras récolté et lavé une bonne livre et demie de feuilles d’épinards, verse dans ta marmite un filet d’huile d’olive gorgée de soleil. Déshabille trois gousses d’ail et écrase les d’un tendre coup de patte avant de les poser dans l’huile et de les recouvrir des vertes feuilles. Ajoute une bonne pincée de sel marin et demande au feu de se faire petit, que ses flammes lèches très doucement le fond de la marmite. Pose là-dessus le couvercle et laisse cuire à l’étouffade, de sorte à avoir du jus, le temps que se passent cinq ou dix minutes.

Alors tu pourras soulever le couvercle et touiller avec ta cuillère en bois, ajouter une demie livre d’un bocal de tomates au jus, un petit piment « bec d’oiseau » rouge comme le tour de l’œil du merle et moqueur comme lui, des olives niçoises autant qu’il te plaira, une cuillère à café de câpres et admirer les fleurs du romarin en prélevant une pincée de ses feuilles que tu ajouteras à cette mixture juteuse.

Un plat à lasagne entre en scène : habille son fond d’huile d’olive, pose dessus la pâte à lasagnes en recouvrant bien tout, ajoute une couche de sauce aux épinards et recommence jusqu’en haut du plat en finissant par la pâte aux œufs surmontée d’une couche de fromage frais et de fromage râpé. Confie aux salamandres du four accordées vers les 220° C. pendant quelques vingt minutes. Ces lasagnes bien gratinées seront fièrement accompagnées de petites feuilles en salade : roquette, jeunes feuilles de pissenlit, mouron des oiseaux… et d’un vin blanc sec et frais, en toute convivialité.

 

(c) Lalie Solune

Sauce tomate

De son rouge vif et parfumée, la sauce tomate peut accompagner beaucoup d’aliments. Le plus courant, celui qui nous viendrait en premier à l’esprit, ce sont les pâtes. Mais elle accompagne aussi les légumes, dans l’éminement estivale ratatouille par exemple, les fruits de mers, comme les calamars à l’armoricaine, les viandes, dans l’osso-buco entre autres, la polenta ou encore les céréales les plus diverses et variées. La sauce de « pommes d’or » est d’excellente compagnie aussi pour les Storzapretti aux épinards.

Il existe mille façons de la cuisiner, plus ou moins épicée, aromatisée d’herbes, plus ou moins aigrelette, acidulée ou sucrée…

Lors de la saison des tomates, de juillet à septembre, on peut la préparer avec des tomates fraîches qu’on peut épépiner* et peler selon son goût. Le reste de l’année, on peut utiliser des bocaux de tomates au jus. Il existe des milliers de variétés de ce fruit de la famille des solanacées, réputé toxique jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les Olivettes et les Roma font partie des plus réputées pour la sauce. Explorons et testons ce que nous trouverons…

Voici une recette parmi d’autres, celle que j’ai concoctée justement pour gratiner les storzapretti de Strega.

Dans un fond d’huile d’olive disposée en sauteuse, une petite carotte de printemps a été râpée. La carotte orange adoucit l’acidité de la tomate. Trois bonnes gousses d’ail frais d’avril ont été écrasées. Une pincée de thym a été froissée, une belle feuille de laurier lâchée, quelques grains de sel lancés. Puis un grand bocal de tomates au jus, d’une livre et demie. Le tout a mijoté longtemps à feu moyen, jusqu’à ce que consistance plaise aux sens…

L’aurais-je cuisiné l’été ou au début de l’automne, j’aurais coupé les tomates fraîches en quartier, dont j’aurai retiré la partie dure reliée à la tige, que j’aurais fait mitonner doucement au lieu d’utiliser un bocal… mais je ne l’aurais pas concoctée pour accompagner les storzapretti…

(c) Lalie Solune

 

* Les pépins de tomates peuvent parfois se récupérer pour être semés… sait-on jamais… Dans ce cas, lave-les dans un chinois et fais-les sécher sur un plan bien aéré afin qu’ils ne moisissent pas.