Chaussons aux légumes.

Dans son chaudron la sorcière jette pêle-mêle quelques cuillères à soupe d’huile d’olive, un ou deux oignons rouges en fines lamelles, un peu d’ail, puis, coupés en petits morceaux, deux aubergines, deux poivrons, une ou deux courgettes et deux ou trois juteuses tomates. Avec sel et poivre, mais aussi origan, thym sauvage et parfois un peu de piment ou de paprika si le cœur lui en dit (auquel cas pour adoucir son mélange, elle peut aussi ajouter une ou deux carottes), elle assaisonne le tout, le couvre et le laisse tranquillement mijoter.

Cependant quand il fait trop chaud pour déguster ce met ensoleillé, la rusée sorcière en fait des chaussons si délectables à déguster froids ou tièdes et si pratiques à transporter dans son panier pour aller déjeuner au soleil.

Pendant que les légumes cuisent sagement, elle pétrit la pâte de ses petites pattes : 750g de farine, 375g de beurre mou, une cuillère à café rase de sel et deux petits œufs, avec un peu d’eau tiède pour lier le tout. C’est prestement fait pour la sorcière aux pattes habiles.

Puis la sorcière étale la pâte, assez fine pour qu’elle cuise bien, mais pas trop non plus pour lui éviter de se rompre. Sur une moitié de pâte elle dispose soigneusement les légumes, les recouvre de parmesan, un peu, beaucoup, voire même passionnément. Ensuite elle referme ses chaussons et les passe au four à feu moyen. Quand la pâte commence à se colorer de brun, c’est prêt.

(c) Sara Strega

Quetsches de la Babouchka

L’été devient pruiné… l’automne commence à s’annoncer avec la couleur des quetsches…

 

Pour deux kilos de quetsches équeutées et lavées, prépare des pots qui ferment bien en quantité suffisante : ébouillante-les, sèche-les avec un tissu propre et retourne-les sur un linge en attendant de les remplir.

Prépare tout d’abord le vinaigre :

Pile dans ton mortier

* 20 clous de girofle * 30 baies de genièvre * 5 feuilles de laurier * 1 cuillère à soupe de sel * 1 cuillère à café de cannelle

Verse *1/2 litre de vinaigre de vin ou de cidre * 1/2 litre d’eau * dans ta marmite avec 700 grammes de miel des steppes

Fait bouillir en touillant jusqu’à dissolution complète du miel.

Pique chaque fruit lavé*** avec une aiguille… une, deux, trois… pour qui tu voudras…

Place les fruits piqués dans les pots et verse le liquide bouillant dessus. Laisse refroidir avant de fermer et d’entreposer pour l’hiver.

Les Russes le servent, bien sûr, avec de la viande (rôtis, boeuf, porc).

J’ai aimé avec le boeuf saignant, mais je l’ai préféré en accompagnement de

lentilles aromatisées au carvi et à la coriandre ou à l’aneth servies avec du raifort et des cornichons malossols

kasha de sarrasin accompagnée d’une salade de chou rouge assaisonné d’huile de sésame, vinaigre, raifort, coriandre, poivre et sel.

Zdravas !

*** si tu ne sais comment les fruits furent traités combien et par quoi enrobés, frotte-les à l’eau vinaigrée

(c) Lalie Solune

Méchouïa

En un emplacement sûr, à l’abri du vent, allume un feu de bois qui te permettra d’avoir un bon tas de braises. Lave des poivrons rouges et des poivrons verts. Procure-toi de l’oignon jaune (environ un pour trois/quatre poivrons), du piment doux en forme de corne ou du poivron jaune pâle piquant et remercie la terre qui nous les offre.

Approche-toi des braises et sois poli avec le feu… dépose sur les braises branchettes de romarin et une feuille de laurier émiettée. Inspire, expire, inspire, bénis l’air, souffle la cendre en surface, pose une grille à même les braises vives et dépose dessus poivrons, piment et oignon. Il suffira ensuite de les retourner périodiquement. Il faut alors être attentif à ce que les braises ne produisent pas de flammes, au besoin, demande poliment l’assistance d’un Djinn. Si la peau des légumes brûle, c’est tant mieux, elle sera plus facile à retirer mais ne laisse pas brûler les chairs. Quand ils sont suffisamment ramollis pour qu’on voit bien qu’ils sont cuits, retire les des braises en prenant garde au jus brûlant qui risque de couler et laisse refroidir.

Verse de l’eau pure dans un récipient avec quelques gouttes de citron, rince tes mains dedans puis gratte la peau de légumes pour ne garder que les chairs. Coupe les légumes en lamelles dans un chaudron de terre. Assaisonne avec de l’ail haché, de l’huile d’olive, du persil ciselé, quelques feuilles de coriandre (un chouïa), de la chair de tomate fraîche coupée en petits morceaux, du sel, du poivre et quelques petites olives noires.

Il ne reste plus qu’à laisser macérer quelques heures au frais dans son jus avant de déguster avec ses amis.

(c) Lalie Solune

Salade des Folleti

Cuis al dente 100gr. de Farfelli par personne dans le plus grand volume d’eau possible avec une feuille de laurier, une branchette de thym, une pincée de sel marin et quelques gouttes d’huile d’olive au basilic.

Egoutte-les et rince-les bien à l’eau froide. Laisse alors ces papillons patienter dans la passoire. Si elle est fleurie, ce n’en sera que mieux.

Dans un saladier, écrase une gousse déshabillée d’ail confit printanier, une pour deux personnes, en y mêlant une pincée de thym et une de romarin.

Arrose du jus d’un citron d’or, d’une cuillère à soupe d’un vinaigre léger parfumé au piment basque puis de trois cuillères à soupe d’huile d’olive au basilic.

Coupe un poivron vert, un pour deux personnes, en morceaux tout petits petits, mélange-le à la sauce, ajoute les pâtes et mélange encore. Parsème une bonne pincée de pétales de soucis, une toute petite pincée de fleurs de lavande, du poivre, mélange et sers…

(c) Lalie Solune

Additifs alimentaires – le guide

Auteur : Corinne Gouget

Editeur : Editions Chariot d’or

Un guide, sinon le guide, du genre. Il faut dire qu’il n’en existe pas beaucoup à circuler sur le « marché »… Si je continue à penser que la « paranoïa » et le stress qu’elle génère restent, à la base, ce qu’il y a de plus toxique, je n’en pense pas moins que si les informations circulaient librement et que les « consommateurs » (les citoyens?) n’étaient pas pris pour des idiots ou du bétail, l’équilibre serait meilleur. Reste que ce livre est très complet, à chacun de confronter les informations qu’il contient à son propre sens critique, sa propre attention quand aux effets de ce qu’il ingère (sujet complexe et vaste s’il en est…) et à d’autres informations étayées. Reste aussi que si l’industrie agroalimentaire n’entretenait pas l’ignorance du peuple volontairement et ne jouait pas malhonnêtement sur le vocabulaire, tout le monde y gagnerait en équilibre, sur tous les plans.

Corinne Gouget a passé des années à travailler sur la toxicité alimentaire. Le format très pratique de ce livre, ainsi que la présentation très méthodique qui rend les références faciles à trouver en font un outil idéal pour déchiffrer le langage au combien ésotérique des étiquettes d’ingrédients.

N’oublions pas cependant que tout n’est pas inscrit ouvertement sur les étiquettes, et cela, le livre de madame Gouget ne le cache pas. J’ignore dans quelle mesure il est légalement obligatoire ou nom de signaler un ingrédient, dans quelle mesure les termes permettant de les identifier sont unifiés, et c’est peut-être ces informations-là qu’il me manque dans le livre, encore qu »il y soit question de la multiplicité des appellations. Mais c’est déjà une mine d’information qui fonctionne sur un principe pour lequel j’ai le plus grand respect : ne pas laisser dans l’ignorance, faire circuler et transmettre le savoir. C’est déjà beaucoup.

D’un point de vue pratique, les additifs sont classés par code (E110, par exemple… -pas bon celui-là…)

et un index par nom situé en fin de livre permet de les retrouver facilement.

J’ai ainsi appris que la dénomination « Amarante », qui correspond au code E123 ou bien au C.I.16185, désigne un colorant azoïque nocif pour la santé, et non la belle fleur rouge qui sert dans les philtres d’amour et dont les graines sont bonnes à manger…

Première règle, donc, lorsqu’on a affaire à des commerçants dont on ne peut évaluer le scrupule et, plus encore, à des fabricants qui cherchent le profit et la facilité de production avant tout (enfin, des industriels, quoi, pas des artisans scrupuleux…) : ne pas se fier aux apparences. Jamais. Sortir sa loupe pour déchiffrer. Faire un choix de vie : passer dix minutes de plus en faisant ses courses pour sélectionner ou bien se dépêcher de rentrer pour regarder la télé ? Le mien est fait depuis longtemps, puisque depuis longtemps je n’ai plus la télévision et que le temps que me prends le déchiffrage se fait avec le temps de moins en moins long… forcément.

J’encourage vivement toute personne curieuse et soucieuse de sa santé, ainsi que de celle des autres, ou tout simplement curieuse du monde qui l’entoure, à consulter ce livre.

 

Pour indication, les substances à éviter le plus :

E951 Aspartame

E950 Acesulfate K

E621Glutamate

et tous les parabènes (ça fait du monde !)

 

Et les seuls colorants de la liste à être estampillés couleur verte, c’est-à-dire inoffensifs :

E100 Curcumine, d’origine végétale couleur jaune

E101 Riboflavine (lactoflavine, vitamine B2), Phosphate-5 de riboflavine, d’origine végétale, couleur jaune

E140 Chlorophylle et chlorophylline, d’origine végétale, couleur verte

E160c Extrait de paprika, d’origine végétale, couleur rouge

E160e Bêta-apocaroténol-8 (C30), colorant orange et antioxidant synthétique

E160f Ester éthylique de l’acide bêta-apocaroténol-8 (C30) -assorti de la remarque « considéré inoffensif à ce jour »

E161 Xanthophylle origine végétal, couleur jaune -Interdit en Suisse

E162 Rouge de Betterave

E163 Anthocyanes extraits de fruits et légumes, couleurs : entre rose, violet et bleu

E170 Carbonate de calcium, dérivé du calcaire

E172 Oxydes de fer, jaune, marron (C.I.77499), noir, rouge (C.I.77491)

(c) Lalie Solune