Bocaux de raifort doux

Lorsqu’en hiver le raifort du jardin a perdu toutes ses feuilles, que sol n’est pas trop mouillé ni gelé, n’hésite pas à aller creuser pour en déterrer la longue et forte racine charnue. Il suffira que quelques morceaux restent en terre pour que la repousse soit abondante. Et il y a des fortes chance que des petits bouts cassent et s’accrochent au sol. C’est une plante coriace d’abondance, mais aussi de patience : on dit qu’après avoir planté un fragment de racine de raifort, il faut attendre deux cycles de saison pour la récolter. Elle ne fera jamais défaut et demeurera là où elle s’est installée. Si tu souhaites en apprendre beaucoup plus sur cette plante, tu peux aller voir sur le site de [Books of] Dante.

De nombreuses régions de France ne connaissent pas vraiment cette racine qui se mange en condiment. Elle est fréquente sur les tables du nord-est du pays, mais assez ignorée ailleurs. Elle est un élément familier des cuisines germaniques et slaves de l’Europe centrale. Piquante et de fort arôme, elle relève les viandes de porc fumées ou pas, les betteraves en soupe à la façon polonaise, les salades de choux, les salades de pommes de terre bref tous les plats d’automne et d’hiver à la consistance certaine. Association utile car elle améliore grandement la digestion, tout comme le radis noir, allège le foie des excès et aide à prévenir les rhumes et refroidissements.

La recette que je te propose ici vient d’Europe centrale. C’est une version douce car la pomme et le sucre viennent tempérer le piquant du raifort. Elle se prépare tout de suite après la récolte et peut se manger ensuite toute l’année. Les proportions données ont été dictées par ma première récolte. Jusque là, mes bocaux se portent bien, au bout de 5 mois… Affaire à suivre…

Brosse bien les racines et pèle-les. Prend garde d’avoir de l’eau à portée de mains pour te les rincer : le piquant de la racine fraîchement récolté est franc et très puissant. C’est aussi pour cette raison que je conseille de mixer la chair de la racine plutôt que de la râper à la main.

325 gr racine de raifort râpée (mixée !) sont versés dans un saladier. Râpe avec 390 gr de pommes pelées et mélange bien avant de verser dessus 125 ml de vinaigre de cidre.

Fais chauffer ensemble 10 dl d’eau, 10 gr de sel et 80gr de sucre.

Verse le bouillon chaud sur le mélange de raifort, pommes et vinaigre. Mêle bien tout ensemble et mets en bocaux ébouillantés et bien égouttés.

Si tu n’as pas de bassine spéciale à stériliser les bocaux, tu peux prendre une très grande marmite, tapisser le fond avec un torchon et placer les bocaux dedans, avec des plis de torchons ou autre tissu pour les caler entre eux. Rempli d’eau et fais bouillir 10 minutes sous le couvercle.

Bien évidemment, tu peux toujours te passer de pommes si tu aimes les saveurs plus piquantes.

Victoria sponge cake

Un gâteau de saison claire à partager au jardin avec les fées

Que tu souhaites créer une ambiance victorienne le temps d’un thé partagé, fêter un anniversaire, agrémenter une partie de jeu de rôle à l’ombre des plantes grimpantes ou simplement attirer les fées par le plaisir partagé, ce gâteau délicieux aux textures légères pourra donner le ton.

Lorsqu’au jardin l’été flamboie et que les ombres des feuilles étendent leur bienveillance, les petits fruits rouges et les fleurs se parent de leurs plus belles couleurs.

Grappille des fruits rouges de tes doigts délicats pour préparer le Victoria sponge cake, grandiose dans sa simplicité et de noble allure. Petites fraises des bois, groseilles, framboises et cassis, selon ce que tu trouveras.

En ta cuisine ensoleillée, mêle dans un plat creux 60 gramme de farine fleur (la fluide, la T45) avec 60 gr de fécule de maïs et 1/2 sachet de levure en poudre. Fouette ardemment dans un autre récipient 4 œufs avec 120 gr de sucre et un peu de vanille. Puis, lorsque le liquide doré sera bien mousseux, saisis-toi de ta petite spatule en bois pour incorporer en fouettant avec constance, creux de spatule par creux de spatule, le poudreux mélange sec.

Si tu as deux moules à charnière d’une vingtaine de centimètre de diamètre, beurre-les abondamment. Tu peux aussi en utiliser un seul grand, ton gâteau alors sera en demi-cercle. Verse la pâte dans les moules et enfourne à 180°C pour quelques 20 minutes. En les sortant, laisse refroidir 5 minutes dans le(s) moule(s) avant de démouler sur une grille.Après avoir laissé poser, si tu as utilisé un seul moule, tranche le gâteau par le milieu pour obtenir les deux parties de ce gâteau fourré. Tartine un des côtés de confiture de framboise. Celui-ci restera en bas. Place-y, si tu le souhaites, quelques-uns des petits fruits rouges avant de recouvrir de crème fouettée ou Chantilly bien froide et aérienne. Dépose délicatement la deuxième moitié au-dessus et saupoudre-la généreusement de sucre glace. Orne ce délice des jardins anglais avec les baies et des fleurs fraîches douces à manger (capucines, pétales de coquelicot, soucis des jardins, fleurs de pissenlits, bourrache aux belles étoiles…).

Sers et partage sans tarder, ça fera sourire les fées !

Sloe Gin

Pour cette préparation, il te faudra fréquenter les haies de prunelliers, les épines noires, les plus infranchissables qui soient parmi les haies, refuges des oiseaux et leur garde manger hivernal, refuge de petits animaux, gardienne contre les chasseurs et les prédateurs.

A l’automne, ses jolies baies d’un noir bleuté légèrement pruinées luisent et égayent les débuts de la saison sombre. Le mois noir est celui de ces fruits, parmi les derniers qui se cueillent avant la bascule de l’année vers le plus sombre… Juteux et frais, encore pimpants, ils sont d’une âpreté à faire fuir les amours qui ne seraient pas assez purs et solides… Puis, la saison avançant, ils se confisent sur la haie, se flétrissent joliment, se ratatinent et sèchent, s’ils ne sont pas dévorés par les oiseaux ou cueillis de ta main.

Le prunellier, ainsi, étend les portes de la saison claires, les étirent comme peut parfois s’étirer le feu du crépuscule du soir à l’ouest sur la mer. L’épine noire, ainsi, est la première à fleurir et la dernière à nourrir.

Quand tu auras cueilli des prunelles en suffisance, disons une livre, en prenant garde de ne pas te piquer, remercie le joli prunelier de la haie.

Si les fruits n’ont pas gelé, mais que tu veux les cueillir encore bien gorgés et pas ratatinés, avant que les oiseaux n’aient tout picoré, tu peux les passer une demie journée ou plus, au congélateur.

Une fois dégelés, pique chacune des prunelles huit fois d’une aiguille en chantonnant ce qui te chante et pose dans un récipient qui te convient, bouteille ou bocal.

Ajoute une demie livre de sucre et verse dessus 1 litre de gin.

Remue bien et beaucoup.

Remue encore ardemment.

Pose dans le noir dans un lieu tempéré et va rendre visite chaque jour aux petites baies qui macèrent pour les agiter. Au bout de deux lunes, tu pourras les agiter une fois par semaine, choisis ton jour ou demande leur. Après une lune, tu pourras les agiter à chaque lune, selon ta préférence la noire ou la blanche. C’est le minimum de maturation qu’il leur faut. Goûte si tu le souhaite, mais attention… attention à toi…

Nids d’abondance

Lorsqu’arrive l’automne et que les prunes violettes sont mûres, cueilles-en une vingtaine si elles sont grosses ou, mieux encore, si tu as des questches petites et acidulées, cueilles-en une petite trentaine.

Rince les soigneusement si besoin t’en ressens et va-t-en chauffer 250 ml de bon lait tout frais de sorte à le faire gentiment tiédir.

Choisi ton récipient à levure et dépose dedans un lit fait d’une cuillère à soupe de farine et d’autant de sucre afin d’y coucher ta levure vive, de boulanger sèche ou fraîche à quantité de 20gr. Verse lui délicatement 100 ml du lait tiède, touille affectueusement et laisse mousser en paix, pétiller en silence.

Fais fondre 100 gr de saindoux avec 100gr de beurre salé, si tu n’as pas peur des vieilles traditions fermières du coeur de l’Europe tu peux même opter pour le seul saindoux. Libre à toi, autrement de remplacer ces ingrédients par une matière grasse végétale, mais ce sera alors à toi d’adapter ton résultat selon tes choix. Sépare ensuite la matière grasse en deux parts égales.

Au creux du récipient à pâte pétrie que tu affectionnes le plus, verse 500 gr de farine, idéalement un mélange de fluide et semi-fluide, mais la plus courante convient très bien. L’automne est une saison d’ajustements avant les fêtes de mémoire et de préparation à la renaissance. Ajoute 80 à 100 gr. de sucre en poudre, une cuillère à café de sel fin, le reste du lait tiède (150 ml), la moitié du mélange beurre-saindoux, un oeuf et enfin, la levure mousseuse.

 

Pétris au moins 15 minutes jusqu’à ce que tu puisses décoller la pâte et jouer en l’air avec elle entre tes mains.

Recouvre la ensuite d’un tissu aux couleurs des feuilles mortes et laisse lever au chaud 45 à 60 minutes.

Avant de reprendre, dénoyaute les prunes.

Etale tendrement en abaissant un peu, pas à moins de 5 mm, elle doit encore pouvoir être travaillée sans craquer. Si elle est assez souple, tout sera facile.

Découpe des carrés de pâte. Pour ma part, je dépose ma main pour prendre la mesure.

Patte sur pâte, de jolis petits carrés seront ornés d’une moitié de grosse prune ou d’une petite questche sans noyau, saupoudrée d’un peu de sucre, puis refermés le temps d’un sourire et roulés en boules entre les mimines. Il ne reste qu’à déposer chaque boule sur une plaque ou bien dans un plat rectangulaire, beurré et fariné et badigeonner du reste de saindoux-beurre. S’ils sont u peu serrés et se tiennent chaud c’est bien comme ça.

Confie aux bons soins du four pendant 30 minutes (170°C.)

Sitôt sortis tout chauds dorés, saupoudre généreusement de sucre glace.

Ainsi seront ces nids moelleux : dorés comme soleil d’automne, saupoudrés des givres à venir, aux coeurs sombre et violet comme l’amorce des longues nuits.

Abondance de joies et de réconforts à vous !

Joyeux Mabon !

 

(c) Lalie Solune

 

Liqueur de lilas

Au petit matin, va t’en avec gratitude  cueillir 4 belles grappes de lilas. Rentre chez toi et dépose les dans un grand bocal. Verse sur elles un litre d’eau de vie.

Au soir venant, va t’en cueillir 4 belles grappes de lilas, avec gratitude. Rentre chez toi et ôte les grappes du matin de l’alcool pour les remplacer par les fleurs fraîches.

Après une douce nuit dans les senteurs florales d’avril, va t’en donc au petit matin. Tu cueilleras avec reconnaissance 4 grappes de lilas épanoui. Rentrera chez toi et remplacera les fleurs infusés par des fleurs fraîches.

Si tu le souhaites et le peux, change les fleurs aussi le midi, jusqu’à 5 fois dans la journée.

Au soir venu, mélange sur le feu 400 gr de sucre et un verre d’eau en sirop. Tu peux aussi faire un sirop moins sucré, d’autant moins que les fleurs auront été changées souvent.

Filtre l’alcool, mêle le gentement au sirop et laisse reposer au moins une lune et demi.

 

Lalie Solune

Equinoxe d’automne

Cette année, l’équinoxe d’automne aura lieu dans la nuit du 22 au 23 septembre.

Voici quelques recettes tirées des archives qui vous donneront peut-être des idées pour célébrer ce passage de saison.

Que vos dernières récoltes avant la saison sombre vous apportent prospérité, joie et partage !

http://circadismes.le-sidh.org/2012/09/22/chaudronnee-de-fin-dete/

http://circadismes.le-sidh.org/2011/03/20/storzapretti/

http://circadismes.le-sidh.org/2014/06/02/ravioli-epinards-oseille/

http://circadismes.le-sidh.org/2009/09/22/omelette-ambre-rouge/

http://circadismes.le-sidh.org/2010/09/27/mi-figue-mi-raisin/

http://circadismes.le-sidh.org/2009/09/27/risotto-automnal/

http://circadismes.le-sidh.org/2010/09/17/goulash-de-cepes/

http://circadismes.le-sidh.org/2011/09/24/chaudronnee-de-mabon/

http://circadismes.le-sidh.org/2012/09/20/poelee-de-coques-au-poivron-rouge/

http://circadismes.le-sidh.org/2010/09/29/tarte-des-faunes/

http://circadismes.le-sidh.org/2009/09/20/gateau-des-feuilles-mortes/

 

 

 

Fèves mijotées en esprit celtique

Lorsqu’en fin de printemps ou en début d’été elles sont bien grosses, les graines de fèves, symbole de la vie et des choix du sort, sont sorties de leurs cosses et pelées par une main aimante.

Tandis qu’elles cuisent dans l’eau bouillante (avec peut-être un peu de bicarbonate), l’oignon nouveau aux grandes tiges vertes et les carottes nouvelles sont découpés, une grande branchette de sarriette fraîche les rejoins au fond du chaudron huilé ainsi que quelques grains de poivre blanc de Malabar, un gros grain d’ail nouveau fringant tout frais et une pincée de sel marin.

Graines de vie égouttées après 7 minutes ou 10 de bouillonerie, sont ajoutées à ces apprêts.

Mijote touille mijote à l’étuvé quelques minutes et c’est arrosé d’une bonne lampée de cidre. Le temps d’affuter ton odorat, tu sauras lorsque tendre et fondante la mixture sera. Le temps de chanter quatre fois « Biquette Biquette » ou encore encore « Il était un petit navire »…

Lalie Solune

Les cycles vont et viennent au gré de la nature

Ce site a hiberné. D’ailleurs, s’il a continué à vivre depuis presque deux ans, tout le mérite en revient à Strega et Lune.

Pour ma part (la part de Lalie), ma vie a bien changé et je ne m’en plaindrai nullement. De beaux lutins joyeux partagent désormais mon existence, déménager à la campagne a tout chamboulé pour notre bonheur. Certes, ce sont surtout les mamans qui comprendront à quel point il est difficile parfois de tout mener de front, d’équilibrer ses envies, ses désirs, ses devoirs et leurs réalisations.

Les feuilles du passé sont tombées, les pousses du présent prennent lentement vigueur.

L’immense jardin est passé de l’état de friche sauvage à celui de jardin à demi sauvage, les lutins gagnent peu à peu en autonomie, les travaux et l’installation progresse à pas feutrés… j’ai énormément à apprendre sur la culture et les récoltes. Les idées d’articles et de recettes reprennent vie, les écrits et les recettes reviendront donc peu à peu. Ainsi que la nature nous le permettra. Mettre en regard mes recettes et les récoltes concrètes, écrire des articles sur les végétaux que je vois évoluer autour de moi au quotidien sera pour moi un honneur et un plaisir à partager. Lorsque je le pourrai…

Merci à toutes celles et à tous ceux qui nous ont suivies et continuent à le faire, ici sur le site comme sur la page facebook.

En cette sainte Blandine, bonne pour l’eau comme pour la farine, je vous dis à bientôt, au hasard des chemins !

Lalie Solune

Ravioli épinards-oseille

Pour 3 gourmands…

Pétris trois œufs mêlés à 300 gr de farine avec une cuillère à soupe et demie d’huile d’olive. la pâte doit ensuite poser en boule 1 heure.

Retire les grosses tiges  de 200gr de feuilles d’épinards et 40 gr. d’oseille, rince-les brièvement à l’eau vive et courante, puis poêle ces feuilles pendant cinq à dix minutes.

Mélange les feuilles cuites égouttées à 400 gr de brousse (ou brocciu ou ricotta ou fromage frais qu’il y a chez toi) avec du poivre.

Passe la pâte au laminoir jusqu’au plus fin ou étale-la au rouleau jusqu’à l’abaisser à environ 2 mm.

Etale-la ensuite soit sur un moule à raviolis, soit sur une planche farinée pour la découper à l’aide d’un emporte pièce ou d’un verre.

Pose une cuillère à café de farce au milieu, mouille les bords avec le doigt et referme, soit en rabattant un côté soit en posant un autre cercle de pâte par dessus. Tu peux aussi poser une deuxième feuille de pâte sur le moule et passer le rouleau dessus.

Mets à chauffer une grande quantité d’eau salée, avec un filet d’huile d’olive et une feuille de laurier.

Dans une poêle ou une casserole, verse 300gr de purée de tomates, assaisonne à son goût… J’ai choisi pour ma part de l’ail, de l’origan et du poivre.

Quand l’eau bout, dépose doucement les raviolis dedans, cuis 5 à 7 minutes, sors à l’écumoire, égoutte bien et pose dans un plat à gratin.

Recouvre de sauce tomate, saupoudre de fromage râpé (parmesan, tomme de brebis…) et passe au four 5 minutes pour des raviolis grand format. Plus ils seront petits, plus ce sera bref.

Sers et réjouissez-vous !