Chaussons aux légumes.

Dans son chaudron la sorcière jette pêle-mêle quelques cuillères à soupe d’huile d’olive, un ou deux oignons rouges en fines lamelles, un peu d’ail, puis, coupés en petits morceaux, deux aubergines, deux poivrons, une ou deux courgettes et deux ou trois juteuses tomates. Avec sel et poivre, mais aussi origan, thym sauvage et parfois un peu de piment ou de paprika si le cœur lui en dit (auquel cas pour adoucir son mélange, elle peut aussi ajouter une ou deux carottes), elle assaisonne le tout, le couvre et le laisse tranquillement mijoter.

Cependant quand il fait trop chaud pour déguster ce met ensoleillé, la rusée sorcière en fait des chaussons si délectables à déguster froids ou tièdes et si pratiques à transporter dans son panier pour aller déjeuner au soleil.

Pendant que les légumes cuisent sagement, elle pétrit la pâte de ses petites pattes : 750g de farine, 375g de beurre mou, une cuillère à café rase de sel et deux petits œufs, avec un peu d’eau tiède pour lier le tout. C’est prestement fait pour la sorcière aux pattes habiles.

Puis la sorcière étale la pâte, assez fine pour qu’elle cuise bien, mais pas trop non plus pour lui éviter de se rompre. Sur une moitié de pâte elle dispose soigneusement les légumes, les recouvre de parmesan, un peu, beaucoup, voire même passionnément. Ensuite elle referme ses chaussons et les passe au four à feu moyen. Quand la pâte commence à se colorer de brun, c’est prêt.

(c) Sara Strega

Précis de cuisine féerique

Un ouvrage d’Amandine Labarre, publié aux éditions AK.
EAN : 9782952151429
Prix : 19,90€

Commençons par le sommaire…

Le Grand Banquet :

Desserts dorés, tartines et goûters :

  • Voie lactée des Chats matagots et Fristella.
  • Délice de Lugnasad et Soleils d’Arcadie.
  • Miche trotte chemin de la besace des Nains.
  • Lait de Licorne et Coffre d’hiver des Alfs noirs.
  • Tourte des Sorcières.
  • Le butin de l’Écureuil.
  • Taillis des Elfes d’Imbolc.
  • Lune rousse et Secret des Feux Follets.
  • Petit nuage des Pixies à la valériane et Présent de l’aurore.

Pains de Lutins gourmets et petits plats salés :

  • Panier d’automne des promenades du Farfadet.
  • Faucille de l’Enchanteresse
  • Tourte d’Espinoches et Récolte magique des Lutins.
  • Pains beurré enchanté des voyageurs en Arcadie.
  • Gratin de Samhain et Sang de la Forêt.
  • Arboulastre et Délices des Sylvains.
  • Déjeuner de l’Apprenti Enchanteur.
  • Dîner du Maître Mage.
  • Crapaudine écarlate du Cœur des Bois.
  • Réconfort du crépuscule des Dryades.

Douceurs enchantées, liqueurs et potions oubliées :

  • Flocon de givre et lumière du Sidhe.
  • Mystères des Fays à la violette et Amigdalia.
  • Murmure de Fée transie, Sortilège à l’angélique et Vin du Sorcier amoureux.
  • Calice de la jeune Elfe, Espoir de l’Aube et liqueur Unseelie.
  • Caprice de princesse et Serments d’été.
  • Élixirs de la Sorcière au cœur blessé.
  • Hypocras, ou Vin de la Belle Dame sans merci.
  • Souvenir de Dame Blanche et rêve de Banshee.
  • Tisane des Chevilles ailées, Alliance du Loup, potion de Herne.
  • Talisman étoilé, Appel de l’Engoulevent, Tremblement de lune.

Annexes :

  • Le panier sauvage.
  • Remerciements.

 

C’est un bel album d’environ 70 pages aux couleurs de parchemin. Il y a en règle générale deux recettes par double-page, qui souvent vont ensemble, il y en a parfois plus quand il s’agit de breuvages, et elles sont accompagnées d’illustrations représentant des êtres du Petit Peuple, des scènes champêtres ou de banquets ou encore des plantes et animaux fabuleux. Elles sont le plus souvent en noir et sépia, mais parfois aussi en couleurs.
Derrière les noms enfaytés que nous livre l’alléchant sommaire se cachent de poétiques recettes à base de fleurs, de baies, de champignons et d’herbes aromatiques. Ces recettes sont toutes végétariennes, exception faite d’une seule, si ma mémoire ne me joue pas de tours, qui demande de la gélatine, élément aisément remplaçable par un substitut végétal.
Ce livre contient de nombreuses recettes de desserts et de boissons (qu’il s’agisse de vins, de boissons sucrées ou de tisanes), mais aussi des salades, des veloutés, des sauces, des pains, du vinaigre de menthe et j’en passe. Toutes ces recettes sont le plus souvent très faciles à réaliser. Tout en étant assez originaux (quand on n’a pas l’habitude de cuisiner avec des fleurs), les ingrédients ne sont pas non plus difficiles à trouver, surtout si on vit à la campagne.

Si vous souhaitez visiter le site de l’auteur, c’est par-ici.

Sirop de rose et de pélargonium rosat.

Quand s’épanouissent les roses sauvages et qu’embaume le pélargonium capitatum à la si délicate senteur de rose qu’on le nomme rosat, les filles de Flore vont au jardin emplir leurs paniers de fragiles pétales et de feuilles duveteuses pour en confectionner un délicat sirop.
Si l’envie te prend de les imiter, trouve un beau pélargonium aux effluves sucrés chipe-lui quelques pétales et surtout de belles feuilles bien vertes et parfumées. Le pélargonium, de joyeuse nature, ne t’en voudra guère si tu entonnes avec lui la chanson du Vieux Tom. Une fois cela fait, tu devras cueillir l’équivalent en pétales de roses.
Choisis évidemment des roses non-traitées, aux pétales tendres et légèrement parfumés. Prends garde que tes pétales ne soient ni tachés ni abîmés. De plus, leur pointe peut être amère selon les variétés de roses, auquel cas tu devras patiemment les retirer.
A l’aune d’une belle coupe, mesure ta récolte bien tassée et, pour un volume de pétales et de feuilles (voire une volume et demi si tu veux un goût encore plus prononcé), mets à bouillir dans ton chaudron deux volumes d’eau et deux autres de sucre roux.
Quand eau et sucre seront bien mêlés, ajoute les feuilles et les pétales, remue bien, mais délicatement, et laisse frémir le temps de trois ou quatre chansons (une dizaines de minutes, selon l’épaisseur du sirop). N’oublie pas de remuer de temps en temps.
Retire du feu ton chaudron, jettes-y quelques graines de cardamome et un peu de jus de citron pour que le sirop se conserve mieux, puis laisse-le reposer quelques heures, il l’a bien mérité.
Une fois un délai raisonnable d’au moins deux heures écoulé, filtre ton sirop, sans presser les pétales et les feuilles, porte-le à ébullition dans le chaudron et mets-le en bouteille.

(c) Sara Strega