Liqueur de lilas

Au petit matin, va t’en avec gratitude  cueillir 4 belles grappes de lilas. Rentre chez toi et dépose les dans un grand bocal. Verse sur elles un litre d’eau de vie.

Au soir venant, va t’en cueillir 4 belles grappes de lilas, avec gratitude. Rentre chez toi et ôte les grappes du matin de l’alcool pour les remplacer par les fleurs fraîches.

Après une douce nuit dans les senteurs florales d’avril, va t’en donc au petit matin. Tu cueilleras avec reconnaissance 4 grappes de lilas épanoui. Rentrera chez toi et remplacera les fleurs infusés par des fleurs fraîches.

Si tu le souhaites et le peux, change les fleurs aussi le midi, jusqu’à 5 fois dans la journée.

Au soir venu, mélange sur le feu 400 gr de sucre et un verre d’eau en sirop. Tu peux aussi faire un sirop moins sucré, d’autant moins que les fleurs auront été changées souvent.

Filtre l’alcool, mêle le gentement au sirop et laisse reposer au moins une lune et demi.

 

Lalie Solune

Petites galettes de fleurs de sureau

Les ombelles de dame Sureau s’épanouissent au mois de mai…

 

 

 

Cueille-les par temps sec pour les rapporter en ta cuisine après les avoir secouées. Bats de l’œuf parfumé au vin blanc du Rhin ou d’un bon vin blanc d’Alsace, verse de la chapelure dans un plat creux ou une assiette. Trempe les ombelles en les tenant par les tiges, l’une après l’autre, dans le premier, puis le deuxième, enfin dans l’huile chaude de la poêle. De tes petits ciseaux, d’une minuscule faucille lunaire, coupe les tiges vertes encore attachées aux ombelles avant de les retourner. Offre tiède avec de la salade verte aux fleurs de bourrache assaisonnée avec autant de légèreté qu’un pas de fée et de la pomme de terre vapeur nappée de yaourt à la ciboulette…

(c) Lalie Solune

Sirop de rose et de pélargonium rosat.

Quand s’épanouissent les roses sauvages et qu’embaume le pélargonium capitatum à la si délicate senteur de rose qu’on le nomme rosat, les filles de Flore vont au jardin emplir leurs paniers de fragiles pétales et de feuilles duveteuses pour en confectionner un délicat sirop.
Si l’envie te prend de les imiter, trouve un beau pélargonium aux effluves sucrés chipe-lui quelques pétales et surtout de belles feuilles bien vertes et parfumées. Le pélargonium, de joyeuse nature, ne t’en voudra guère si tu entonnes avec lui la chanson du Vieux Tom. Une fois cela fait, tu devras cueillir l’équivalent en pétales de roses.
Choisis évidemment des roses non-traitées, aux pétales tendres et légèrement parfumés. Prends garde que tes pétales ne soient ni tachés ni abîmés. De plus, leur pointe peut être amère selon les variétés de roses, auquel cas tu devras patiemment les retirer.
A l’aune d’une belle coupe, mesure ta récolte bien tassée et, pour un volume de pétales et de feuilles (voire une volume et demi si tu veux un goût encore plus prononcé), mets à bouillir dans ton chaudron deux volumes d’eau et deux autres de sucre roux.
Quand eau et sucre seront bien mêlés, ajoute les feuilles et les pétales, remue bien, mais délicatement, et laisse frémir le temps de trois ou quatre chansons (une dizaines de minutes, selon l’épaisseur du sirop). N’oublie pas de remuer de temps en temps.
Retire du feu ton chaudron, jettes-y quelques graines de cardamome et un peu de jus de citron pour que le sirop se conserve mieux, puis laisse-le reposer quelques heures, il l’a bien mérité.
Une fois un délai raisonnable d’au moins deux heures écoulé, filtre ton sirop, sans presser les pétales et les feuilles, porte-le à ébullition dans le chaudron et mets-le en bouteille.

(c) Sara Strega

Soupe des bois printaniers

De retour d’une agréable promenade dans les bois en ces fêtes de printemps, je profitais de ma cueillette pour alléger un peu les repas de retrouvailles familiales (car le Vieux, mi-ours mi-sanglier est le roi du pâté, des charcuteries et des saucisses) et retrouver un goût plus végétal et sauvage…

 

Voici un bon saladier de feuilles de pissenlit accompagnée d’une poignée de feuilles de primevères sauvages et de deux brins d’ortie mis à tremper dans de l’eau avec quelques gouttes de vinaigre.

Cueillies par temps sec et, surtout, avec modération : une feuille sur cinq uniquement, au fil du chemin afin de ne pas dépeupler les sites et transportés dans un sac de coton tissé. Les feuilles sont gentiment secouées pour faire tomber toute petite créature qui sera toujours mieux dans la forêt que dans un sac ou, pire encore, dans un évier ou une marmite… Les gouttes de vinaigre permettent d’éliminer les éventuelles pollutions, la principale étant la pisse animale (humains inclus, certains ne font pas attention…), puisque ce bois était loin de tout champ cultivé ou pâturage.

Après trempage, pour bon usage pose une grande planche de bois sur laquelle les feuilles égouttées seront hachées au couteau. Dans la marmite où un peu d’ail est posé sur fond d’huile, jette ces morceaux de feuilles avec quelques grains de sel et de poivre. Sur petit feu et sous couvercle fais transpirer. Ajoute l’eau pure lorsque les feuilles ont aspect ramolli et baignent dans leur propre jus. Laisse le feu grandir un peu et sers sitôt que porté à ébullition avec du pain ou mieux encore, des croûtons pas trop gras.

 

Et avec les fleurs des pissenlits…

 

 

Un sirop pour l’hiver…

 

(c) Lalie Solune

Muffins au pollen

Muffins au pollen de fleur accompagnés de radis roses frais*

Effeuille dans un bol des pétales de soucis, la fleur qui suit le soleil.
Tamise 100 gr. de blanche farine mêle-la à 5gr. de poudre à lever.
N’oublie pas qu’il peut encore neiger…

Ajoute 125 gr. de ricotta et saisis-toi de deux œufs de poules qui ont gambadé gaiement à la percée des pissenlits.
Prends une épingle à grosse tête avec laquelle tu perceras un trou en haut de l’œuf et en bas, agite-le bien
et, maintenant, souffle pour en faire sortir le contenu. Patientes, le blanc est un peu difficile à faire sortir au début mais ça viendra et tu pourras ensuite garder les coquilles pour les décorer et les suspendre avec un fil.

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Mélange bien avec trois cuillère à café d’huile de ton choix, pour moi c’était un mélange arachide-olive.
Ajoute les pétales de fleur, râpe une bonne carotte avec une râpe à gros trous, mélange encore.
Saupoudre d’une cuillère à café de pollen de fleur.

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Répartis la pâte dans les six emplacements de ton moule à muffins et cuis à 180°c. pendant 20 minutes.
Sers tiède ou froid avec de la salade de jeunes feuilles, des radis et un vin blanc à caractère minéral, un aligoté par exemple.

Que le printemps déploie ses pétales !

(c) Lalie Solune

* Pour une utilisation des fanes de radis voir ici ou ici