Tarte des faunes

A un chasseur, presque aussi malin que le vieux Silène, j’ai subtilisé cette recette qui sent si bon l’automne. Sourires, ruses de sorcière, indices glanés par-ci par-là, ce ne fut pas une mince affaire… Alors surtout ne lui répète pas que je l’ai partagée avec toi…
Elle est aisée à préparer, tu verras, mais il fallait y penser…

Pétris patiemment 250g de farine (ou 200g de farine de blé et 50g de farine de noisettes), 100g de sucre roux, un œuf, 125g de beurre et un peu de miel.
Étale ta pâte et fonce ton moule à tarte en prenant garde qu’elle ne soit pas trop fine.

Tartine ton fond de tarte d’une fine couche de confiture de mûres, avant d’ajouter de la compote de pommes. Une compote parfumée à la cannelle, faite avec des pommes qui supportent bien la cuisson afin qu’elles ne finissent pas en purée et très mûres pour ne pas avoir à ajouter de sucre (tout au plus une cuillère à soupe de sucre roux pour les caraméliser légèrement).

Ensuite, et là les proportions sont à vue de nez, pour une assez grande tarte :
Bats 3 œufs avec une poignée de sucre (roux, toujours roux) et un bon verre de crème liquide (ça marche aussi avec la crème d’amandes).
Mêle à ton appareil des raisins secs qui ont trempé dans du rhum ou du cognac ou alors des éclats de noisettes. Voire même les deux…
Et étale le tout sur la tarte. Il doit y avoir assez d’appareil pour la recouvrir, sans que ce soit non plus trop épais.

Ensuite il ne te reste plus qu’à remettre la tarte entre les pattes des salamandres et à attendre (ou pas) le retour des faunes que tu veux restaurer et charmer… Car elles sont longues les courses automnales de la Chasse Sauvage à travers les bois…

(c) Sara Strega.

Faunesque poêlée de fenouil

Merci au Faune qui m’a délectée de ce met et m’a généreusement autorisé à l’écrire « à ma sauce »…

Dans une sauteuse, le faune bondissant verse un peu d’huile d’olive et il se met en devoir de laver et couper un fenouil, d’émincer un oignon et de hacher de l’ail. Avec ce sourire en coin si particulier aux Faunes, il attrape tout cela dans ses mains et le lâche dans la sauteuse en agitant le bout des doigts pour faire rire les nymphes, c’est toujours quelque chose de gagné… et le tintement des rires de dryades lui indique à coup sûr le moment idéal pour verser là-dessus un trait de jus de citron. A son tour de rire… Comme il est farceur mais très aimable, il sait trouver sans difficulté aucune une petite brindille d’estragon séché, pour l’émietter dans la préparation et les nymphes en soupirant la parsème à leur tour de ciboulette séchée secrètement rassemblée dans leur temple au printemps…

(c) Lalie Solune