Fèves mijotées en esprit celtique

Lorsqu’en fin de printemps ou en début d’été elles sont bien grosses, les graines de fèves, symbole de la vie et des choix du sort, sont sorties de leurs cosses et pelées par une main aimante.

Tandis qu’elles cuisent dans l’eau bouillante (avec peut-être un peu de bicarbonate), l’oignon nouveau aux grandes tiges vertes et les carottes nouvelles sont découpés, une grande branchette de sarriette fraîche les rejoins au fond du chaudron huilé ainsi que quelques grains de poivre blanc de Malabar, un gros grain d’ail nouveau fringant tout frais et une pincée de sel marin.

Graines de vie égouttées après 7 minutes ou 10 de bouillonerie, sont ajoutées à ces apprêts.

Mijote touille mijote à l’étuvé quelques minutes et c’est arrosé d’une bonne lampée de cidre. Le temps d’affuter ton odorat, tu sauras lorsque tendre et fondante la mixture sera. Le temps de chanter quatre fois « Biquette Biquette » ou encore encore « Il était un petit navire »…

Lalie Solune

Fabas

Dans son chaudron de cuivre ou de terre cuite, la brujita fait fondre longuement des oignons dans de l’huile d’olive, puis fait revenir, en marmonnant, des morceaux de chorizo tout rouges, farcis de piment, et de jambon Serrano, elle ajoute de l’ail haché puis touille encore en grognant un peu pour faire rôtir à souhait ces sacrifices des montagnards hispaniques. Une pincée de thym, une de romarin et les fèves, dans leurs cosses, équeutées et effilés, découpées en tronçon à la hachette plongent dans le fond de sauce pour y cuire à l’estoufade quelques minutes. Un bocal de tomates au jus, une pincée de sel et un peu de poivre pour parfaire la sauce et une mijotade d’une vingtaine de minutes…

 

(c) Lalie Solune