Potée de rutabagas et soupe de saison

Voici enfin le froid qui nous rassemble autour de la marmite à la nuit tombée…

Au premier jour, il me restait quatre feuilles de chou vert, je les ai découpées en lanières et jetées dans la marmite avec un gros oignon émincé et deux rutabagas moyens râpés, une feuille de laurier, trois gousses d’ail, trois baies de laurier, une généreuse pincée de carvi, quelques grains de poivre noir et beaucoup d’eau convenablement salée…

Quel plaisir de vaquer à ses occupations au chant sautillant de la cocotte minute, de laisser la cuisine nous réchauffer comme le souffle aimable d’un dragon, l’hiver à la nuit tombée. C’est une chance, il faut le reconnaître…

Au deuxième jour, il restait un fond de cette soupe qui fut agrémentée de cinq autres gousses d’ail, d’un morceau de lard demi-sel, de romarin et marjolaine en quantité, de deux autres rutabagas râpés et arrosée de nouveau d’un peu d’eau, suffisamment pour qu’elle mijote tranquillement pendant que le four opérait sa magie sur la tarte aux poires du dessert…

(c) Lalie Solune

 

Marmite de Rübezhal

(Pour deux à trois personnes)

Avant que Maître Johannes n’en ait vraiment assez de compter les betteraves, régale-le de ce nourrissant et fortifiant frichti 

pèle un gros oignon jaune ou bien deux petits que tu éminceras. Lave et pèle deux ou trois belles carottes et deux jolis navets d’automne. Lave et pèle une pomme de terre assez grosse si la viande est bienvenue, sinon trois grosses pommes de terre par personne. Lave et pèle une belle betterave crue et tu pourras garder sa peau pour les teintures. Coupe tous ces légumes en morceaux pas trop petits pas trop gros. Si tu as la chance de pouvoir rajouter un persil tubéreux, c’est encore plus fantastique…

Mets-les à fondre dans un peu d’huile végétale au fond d’une cocotte en fonte avec trois feuilles de céleri, cinq grains de poivre, trois baies de genièvre, une feuille de laurier, une pincée de carvi, une petite pincée de sel et du paprika autant que tu voudras. Pose le couvercle, garde le feu assez doux. Tu as alors vingt minutes pour chanter une chanson vertumnale ou conter une histoire de Rübenzahl…

Les légumes auront bien transpiré, tu pourras alors rajouter deux ou trois petites saucisses fumées et 1,5 litre de bonne eau de source sacrée. Couvre de nouveau et laisse les bonnes et toutes petites salamandres lécher le fond du chaudron et faire mijoter tout cela pendant une heure et demie de temps.

Tu pourras ensuite servir avec amour et avec du raifort râpé.

 

(c)Lalie Solune