Cake, façon pain d’épices.

Vilaine sorcière qui fut distraite ou fainéante et n’as point préparé la pâte à pain d’épices…
Tu le regrettes maintenant, je le sais, je le vois… Tu t’en mords les doigts, n’est-ce pas ?
Je pourrais dire bien fait pour toi, je le pourrais, oui, si je ne m’étais moi-même trouvée à ta place de nombreuses, trop nombreuses fois…
Mais fainéante n’en est pas moins gourmande, donc je serai un brin compatissante… Alors écoute ce que deux vieilles sorcières m’ont soufflé pour remplacer le délice oublié.

Un, deux et trois…
Dans le cognac jette une tasse de raisins secs au moins deux heures avant de préparer ta pâte.
Et quand vient le temps de commencer ton ouvrage fais fondre tranquillement 100g de beurre avec 150g de miel.
Laisse refroidir ce mélange parfumé et pendant ce temps mêle farine (250g), levure (un sachet et une cuillère à café de bicarbonate, sans oublier l’inévitable pincée de sel) et évidemment les épices, autant de cannelle que de gingembre (deux cuillères à café de chaque suffiront). Puis si tu t’en sens l’envie, une cuillère à café de poudre de cardamome.
Ajoute le beurre et le miel à ta farine épicée, mais ce n’est pas tout, non, ce n’est pas tout…
Ajoute d’abord un œuf battu, puis incorpore progressivement 250g de confiture de mûres ou bien d’oranges amères, peut-être même de clémentines, à ta guise. Mais fais attention car il faut mêler tout ceci vigoureusement sans pour autant laisser la pâte trop s’alourdir.
Petit à petit ajoute raisin secs imbibés de cognac et petits morceaux d’oranges confites (une tasse fera ton affaire, comme pour les raisins).
Verse le tout dans un moule à cake et laisse cuire une petite heure à feu doux (th5).
Quand tu vérifieras la cuisson, n’oublies pas que la pointe du couteau doit ressortir humide.
Ce cake sera bien meilleur à déguster le lendemain, une fois que les épices auront langoureusement libéré tout leur parfum.
Et toi tu pourras t’en frotter les pattes, car cette année tu t’en sors bien.

(c) Sara Strega.

Glögg

Le Glögg est un vin chaud suédois traditionnel qui se prépare et se boit à Jul, c’est-à-dire pour les fêtes du solstice d’hiver, couramment appelées Noël, autrement dit Yule, et pendant les fêtes d’hiver, par exemple pour la sainte Lucie (13 décembre). Voici une des façons de le préparer :

Coupe un morceau de gingembre en morceaux tout petits et mets-les dans ton chaudron avec un litre de vin rouge où tu ajouteras aussi, un petit bâton de cannelle, 5 ou 7 clous de girofle, une bonne pincée de grains de cardamone et un petit morceau d’écorce d’orange.

Mets le vin à chauffer très doucement en prenant soin de ne pas le laisser bouillir.

A présent, tu peux filtrer si tu le souhaites. Ajoute du bon miel d’acacia que tu dissous bien en remuant. Au besoin, remets un peu à la chaleur pour être assuré que le miel sera bien dissout. Laisse poser l’ensemble un moment et, si tu ne l’as pas fait auparavant, filtre pour servir accompagné de fruits secs, de pepparkakor et de gourmandises du solstice en attendant la visite du Bouc de Jol, qui aura, bien entendu, droit lui aussi à sa libation.

(c) Lalie Solune

Mélange d’herbes pour Yule

Les ombres se sont avancées, déployées, installées, mais le début de l’hiver réserve aux promeneurs avisés de beaux moments illuminés où les fées du givre jouent de scintillements, où la brume danse à l’air que l’on respire et les sylphes paraissent moins transparentes, où les vertes aiguilles royales couronnent les sentiers et les feuilles luisantes du houx rappellent que n’est pas si loin le moment de la nuit la plus longue qui annonce déjà le retour lent mais assuré des lueurs solaires. C’est l’occasion offerte d’aller demander à un genévrier de se laisser cueillir quelques baies, de récolter avec permission des aiguilles de sapins que tu rapporteras en gratitude près de ton âtre. Les aiguilles et les baies mêlées à un peu de girofle écrasé et un soupçon de cannelle seront déposées dans un bocal et recouvertes d’huile ; le bocal fermé, déposé, de préférence dans la pièce où brûle le feu, près de la fenêtre la plus lumineuse au moins une lune durant, jusqu’au moment où en préparation du solstice, rapportant le houx chez toi, tu pourras oindre les bougies de la fête, disposer quelques feuilles de lierre à leurs pieds dans des coupelles pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs de Yule.

 

(c) Lalie Solune

Thé pour les longues soirées d’hiver.

Ce mélange doit être préparé à l’avance pour que le thé s’imprègne des épices comme il se doit.

Dans le pot à thé tu dois verser six belles cuillères à soupe de thé noir et parfumé ; le thé du Népal est excellent pour ce mélange.
Ajoutes-y une gousse de vanille fendue et coupée en morceaux, deux cuillerées à café, voire trois, de cannelle moulue, une autre de gingembre, de l’écorce d’orange en petits morceaux et deux ou trois clous de girofle broyés.
Quand dans l’eau frémissante tu jetteras ton sachet de thé parfumé, adjoins-lui quelques éclats de caramels pilés (une cuillère à café par tasse).

Ce thé est délicieux en accompagnement de pain d’épices ou de tarte aux pommes. Si on souhaite le sucrer, mieux vaut alors utiliser du miel.

(c) Sara Strega