Pancakes de la lande

Dans un chaudron blanc comme perce-neige, comme l’écume des vagues ou le ciel de fin d’hiver au-dessus de la lande, verse autant de farine de blé que de farine de sarrasin pour faire bonne mesure. Un peu de blanc et un peu de noir… Ajoute de la levure, une poignée de poudre de noisettes, du lait de soja au lithothamnium calcareum (lait de soja « calcium » à l’algue), assez pour obtenir une pâte d’aspect liquide et fluide, bien qu’encore épaisse. Si tu la trouves un peu trop liquide et que tu parviens à te procurer un oeuf en cette fin d’hiver, ajoute-le à la pâte, sinon tu peux aussi ajouter du yaourt ou un peu plus de farine

Fouette bien la pâte et laisse la retomber. Cuis dans une poêle chaude avec du beurre salé.

Une fois dorés et cuits, saupoudre ces pancakes de pollen de fleurs et de miel de bruyère de la lande…

 

(c) Lalie Solune

Tisane de fin d’hibernation

A présent que l’ours s’étire, que les animaux s’éveillent doucement de leur hibernation, que les perce-neige et les crocus montrent le bout de leurs fleurs, ton corps a lui aussi besoin de s’éveiller tranquillement au changement de saison. Cette infusion détoxifiante et tonique peut faire l’objet d’un petit rituel de sortie d’hibernation…

Ortie feuilles sèches 1 part
Cassis feuilles sèches 1 part

Ces deux, pour purifier le corps des toxines hivernales

Un creux de paume de main d’anis étoilé pour affuter l’esprit
1/2 part de fleurs sèches de bleuets, pour la part des fées

Infuse ce mélange au moins 10 minutes dans de l’eau chaude, portée à frémissement
sers avec un peu de miel de pissenlit…
Pour donner un peu plus de tonus, en cas de faible tension et de difficultés à s’éveiller, ajoute un peu de bois sucré râpé, autrement dit du bois de réglisse*…

Si tu souhaites passer la période d’Imbolc en te tournant vers l’aspect divinatoire ou l’exploration d’Onirie, tu peux ajouter à ce mélange un peu d’armoise absinthe

(c) Lalie Solune

*La consommation de réglisse est particulièrement recommandée pour faire monter la tension artérielle, par conséquent, en cas de tension un peu haute, mieux vaut s’abstenir d’en consommer ; et en cas de baisse de tension, elle sera un allié précieux.

Salade d’avant les crocus

Emince du chou blanc très fin, mélange-le à des cornichons malossols coupés en tout petits morceaux, ajoute du vinaigre de cidre dans lequel tu auras dilué au choix : de la moutarde, du raifort, du miel, de la gelée de safran…
Laisse mariner à couvert un jour ou deux, plus longtemps le chou va macérer, plus il va faire de jus, il se conserve plusieurs jours avec le vinaigre.
Ajoute les morceaux d’une pomme bien ferme et acidulée (Grise du Canada, Clochard, Patte de loup…) et, si tu le peux, quelques pignons, noisettes ou noix, un trait d’huile de ces deux-là ou encore d’huile de lin, de chanvre, de sésame…

(c) Lalie Solune

le Bouleau

Le bouleau est un arbre pionnier, c’est-à-dire qu’il apparaît le premier sur les terrains déboisés (après incendie ou coupe), il pousse vite et haut, absorbant rapidement la lumière et l’eau.

Sans doute est-ce pour cela que la symbolique en fait un arbre des commencements, de l’enthousiasme des débuts. Il est d’ailleurs le premier des oghams (Beith).

Son bois, clair, est donc très léger et relativement fragile à la casse lorsqu’il est jeune, facile à travailler. Il est utilisé par les sabotiers, les charrons qui en font traditionnellement des jantes, des roues, des cercles pour tonneaux, les couvreurs, les charpentiers, mais aussi les teinturiers et tanneurs – l’huile extraite de l’écorce de bouleau s’utilise pour parer le fameux cuir de Russie. On peut aussi utiliser son écorce pour faire des torches.

Il est connu pour servir à fabriquer les décorations de Jol/Jul/Joula/Yule (autrement dit Noël et plus concrètement le solstice d’hiver), dans les pays du Nord et de l’Europe centrale : formes et silhouettes découpées dans une fine plaque de bouleau, décorés ensuite, le plus souvent au pyrograveur, et percées pour permettre de les accrocher avec un fil au sapin où dans divers lieux de la maison. Dans cette utilisation se retrouve également l’aspect symbolique de commencement, de renouveau, de ce type d’optimisme particulier aux naissances et aux débuts de cycle.

Le bouleau est un arbre courant en Europe, à l’exception de la zone de climat méditerranéen. C’est même un arbre caractéristique des paysages de toute la zone finno-scandinave et russe, région du monde dans laquelle il avait une grande importance pour les besoins des habitants, où son écorce apporte de la lumière lors des périodes sombres. Il est par ailleurs utilisé pour se flageller et se purifier dans les saunas en Finlande. La rune Berkano/Beorc (qui ressemble à un « B » pointu) lui correspond. En norrois, comme en islandais moderne, le nom du bouleau est Bjork. Cette rune était gravée sur les poteries qui servaient à conserver les plantes médicinales. Le bouleau est donc également lié à la guérison et à la purification.

Il passe aussi pour être l’emblème du lien entre les mondes, le symbole des traditions chamaniques de Sibérie.

Une tradition d’Europe de l’ouest (dont j’ai oublié la source) dit que nouer magiquement un fagot de rameaux de bouleau peut aider à « provoquer » (ou révéler) une demande en mariage.

Souvent associé chez les Slaves à une idée de gracilité, de souplesse, de féminité, ses rameaux servaient traditionnellement à fabriquer les balais, qui étaient brûlés à la fin de l’hiver.

Lorsque Vassilissa, en entrant chez Baba Yaga, suit les bons conseils qui lui ont été donnés et noue un ruban à la branche du bouleau dont Baba Yaga ne s’occupe pas et ne s’est jamais occupé, elle crée un lien avec lui et le bouleau l’aidera ensuite à s’enfuir de chez l’ogresse. Le nom du bouleau est féminin dans les langues slaves et sa racine étymologique semble le rapprocher de l’idée d’accouchement, ou plus exactement de gésine.

Son écorce douce, à la blancheur féérique, se détache facilement et d’elle-même en lanières ou en morceaux incurvés qui permettent de faire de petites corbeilles à fruits des bois. Elle change de couleur suivant l’âge de l’arbre.

Son écorce servait aussi à faire des supports d’écriture (Islande, Irlande…), du papier artisanal (encore au XIXe siècle, Georges Sand, paraît-il, en utilisait).

Elle pouvait servir aussi, en situation de famine, à rallonger la farine du pain. Non pas qu’elle ait de grandes valeurs nutritives, mais étant comestible, elle permettait d’augmenter la quantité de pain lorsqu’il n’y avait plus rien.

On utilise le bouleau, le plus souvent sa sève, pour confectionner des bières, sirops et liqueurs.

Sa sève, riche en minéraux, est bénéfique pour purifier l’organisme à la fin de l’hiver.

Au printemps, lors de la montée de sève, autour de la pleine lune la plus proche de l’équinoxe, elle est récoltée par incision du tronc, en la laissant couler dans des godets accrochés à l’arbre. Ses feuilles, caduques (c’est-à-dire qui tombent l’hiver) et qui se récoltent de juin à septembre, ont aussi une très bonne action détoxifiante.

Elles entrent dans la composition de produits pour laver les cheveux et détoxifier le cuir chevelu.

Ses fleurs sont des chatons, ils fleurissent au tournant des mois d’avril et mai, après ceux du saule. Le tronc fin, léger et souple d’un jeune bouleau est parfois utilisé pour faire le mât du premier mai.

 

Voici quelques applications dans le domaine de la santé :

 

*repousse des cheveux et purification du cuir chevelu : lotion à base de sève de bouleau

*infusion de feuilles contre le cholestérol, les rhumatismes

*cataplasme de feuilles pour soulager les douleurs articulaires dues à la goutte

*décoction d’écorce contre les dartres, les éphélides

*contre intoxication par substance acide mâcher du charbon de bouleau

*sève de bouleau contre la lithiase rénale

*lotion de feuilles (décoction) pour la peau, le teint

(Source : Babo « Secrets thérapeutiques des arbres »)

 

*son HE en synergie avec He laurier, He térébenthine et TM griffe du diable (harpagophytum) est un bon anti inflammatoire et relaxant des muscles transcutané. (Source d’expérience ^_^)

 

(Source : Marie-Antoinette Mulot)

feuilles = diurétiques favorisent surtout l’élimination des urates

écorce = action dépurative, mais surtout action digestive (affections de l’estomac, ulcères)

M.A. Mulot le préconise avant tout traitement d’herboriste, pour faciliter l’absorption du traitement en purifiant l’organisme.

 

Quelques mots-clés :

*Purification – Guérison * Nouveaux départs * Débuts de cycles

*Lueur dans la nuit

*Souplesse – Flexibilité * Féminité (aspect « jeune fille »)

*Rôle de lien entre les mondes, axis mundi

*Mues

 

 

(c) Lalie Solune

Boeuf bourguignon pour la Saint Vincent

Pour fêter le saint patron des vignerons, quel que soit le nom que tu lui donnes, Bacchus ou Vincent le bon… mais toujours et obligatoirement avec du vin de Bourgogne.

Commence ta préparation la veille ou le matin pour le soir, c’est meilleur réchauffé, comme beaucoup de mijotés à base de viande

Vas te promener dans une champignonnière afin de récolter une demie livre de champignons de Paris et passe à ton retour chez un boucher honnête qui pourra te fournir 800gr de boeuf à braiser (macreuse, gîte, paleron) et 100gr de lard fumé. A ton retour, puise dans ta cave une bouteille de vin rouge de Bourgogne parmi les millésimes honorables, 200gr d’oignons grelots et deux grosses carottes.

Une fois parée dans ta cuisine, épluche les oignons grelots et les carottes. Fais revenir dans ton chaudron de fonte les morceaux de viande, de sorte que leur suc nappe la cocotte puis réserve les. Découpe le petit salé en lardons que tu passeras une petite minute dans l’eau bouillante d’une casserole pour les blanchir. Fais fondre les oignons avec les carottes en petits morceaux dans le suc de la viande et lorsqu’ils sont bien tendres et moelleux, ajoute les lardons et la viande, un peu d’ail, et un bouquet garni de tes étagères à herbes. Un brin de laurier, une branche de thym et un peu de persil de ta jardinière de cuisine feront un bouquet enchanteur.

Laisse transpirer tout ce beau monde avant de l’arroser d’assez de vin rouge pour recouvrir la viande. Pose un couvercle sur ton chaudron et laisse cuire tout doucement pendant deux heures.

Lorsque viendra le temps du banquet, tu pourras faire réduire la sauce à feu très très doux et ajouter à la fin du rite les champignons brossés découpés en lamelles. Sers avec de bonnes pommes de terre à l’eau, du vin et une compagnie de bonne humeur et de bon aloi.

(c) Lalie Solune

Soupe Jah magique

Jah rastafari ensoleille ton hiver !

Vert est l’avocat, gorgé de soleil et bon pour le sang des habitants des pays froids, fruit nourrissant et doux au palais. Tu peux réduire la chair de celui-ci en purée et l’arroser du jus d’un demi citron vert, ajouter une toute petite pincée de cumin moulu, une petite pincée de piment séché et réduit en poudre, une petite pincée de curcuma et un demi litre de lait animal ou végétal (avoine ou riz, peut-être amande si ton goût t’y porte). Touille le mélange en purée en versant le lait progressivement. Avant de servir cette soupe froide, décore-la de quelques vertes feuilles de coriandre, d’un trait jaune de curcuma, d’un trait rouge de paprika.

(c) Lalie Solune

 

Couronne pour le roi de l’hiver

Mets à prendre un sachet (5 gr) de levure de boulanger dans deux cuillères à soupe de lait tiède avec une pincée de sucre.

Mélange 250 gr de farine à 60 gr de sucre ajoute une pincée de sel et une cuillère à café de sucre vanillé. bats 3 œufs dans un bol.
Creuse un puits où tu verses la levure, 1 cuillère à soupe d’eau de fleur d’oranger, et les trois œufs battus.
Pétris jusqu’à ce que la pâte soit homogène.

Ajoute peu à peu, en pétrissant, 125 gr de beurre ramolli  et pétris 10 m pour aérer la pâte qui doit se décoller des bords. Couvre d’un linge et laisse lever au chaud, entre 24 et 35 °c, pendant une heure.
Pétris encore 2 minutes. Fais de petites boules que tu peux fourrer avec ce qui te chante : morceaux de pommes, noisettes, noix, chocolat… Mets dans l’une d’elle une fève, vraie fève séchée ou objet d’art en porcelaine, terre cuite, verre, à moins que comme Peau d’Âne tu n’y dépose ta bague…. Pose dans un moule beurré et fariné en forme de couronne chaque boule l’une à côté de l’autre et laisse au chaud une heure, jusqu’à ce que la pâte atteigne le bord du moule. Préchauffe le four à 180°c, badigeonne le dessus de la brioche avec du lait qui aura servi à rincer le bols des œufs. Laisse cuire pendant la moitié d’une heure.

(c) Lalie Solune