Le Châtaignier

On raconte souvent que son nom viendrait de casta Nea, chaste Nea, car dans la mythologie une nymphe appelée Nea et appartenant à la suite de Diane préféra se donner la mort plutôt que de céder à Jupiter qui, pour se faire pardonner, la changea en arbre. Un arbre merveilleux aux fruits nourrissants, mais cachés sous un cocon d’épines…
Le châtaignier est un arbre majestueux qui a longtemps été essentiel dans la survie de plusieurs communautés. Pour cela, on l’a surnommé « arbre à pain. » Dans de nombreuses régions, le sort de la population dépendait presque entièrement des récoltes de châtaignes. Celles-ci sont très nutritives, qu’elles soient bouillies, grillées, séchées ou transformées en farine, et offrent une nourriture rustique, mais saine. Elles composaient le repas du pauvre et c’est peut-être pour cela qu’elles ont été délaissées par la suite. De nos jours, on les utilise surtout pour la confection de mets sucrés, elles ne sont plus « nécessaires » et la dégustation d’un plat traditionnel n’est plus que très occasionnelle. Pourtant, la châtaigne est restée associée à l’abondance, même si c’est dans une moindre mesure en comparaison des céréales. À la nouvelle année, quand les Corses souhaitaient leurs vœux, ils ajoutaient à la paix et la santé : « et que vous receviez trois châtaignes par bogue. » C’était un vœu de prospérité qui équivalait à souhaiter à ses voisins de ne manquer de rien. Aujourd’hui encore, trouver trois belles châtaignes charnues dans une même bogue est un signe de bonne fortune.
Ce que nous donne le châtaignier est l’essentiel, pas le superflu. Dans nos légendes, il est fréquemment conté que la Corse a reçu le privilège de n’être ni pauvre ni riche, ayant pour elle de tout, mais en petite quantité. Et cela je l’associe au châtaignier, l’arbre ni pauvre ni riche. Il a souvent dans notre culture un côté paternaliste, on l’associe à une image masculine de patriarche, mais son côté nourricier ne peut que rappeler un aspect féminin. Cependant, cette nourriture se mérite, on doit la chercher par-delà les épines des bogues et les deux peaux qui protègent la châtaigne. Le châtaignier nous pousse à voir au-delà des apparences et à ne pas ménager nos efforts dans la vie.
C’est un arbre imposant et pourtant discret, véritablement majestueux et qui semble toujours garder une certaine réserve. Comme ses fruits, il se protège. Il symbolise à la fois la protection divine, de par son aspect de patriarche, ainsi que l’équité, l’honnêteté et la justice, mais aussi le fait de ne jamais céder, comme Nea. On invoque toujours son aide dans ces domaines, ainsi que pour ne manquer de rien, et pour peu qu’on soit sincère et respectueux, on est sûr de l’obtenir aussitôt. Qui trouve refuge auprès d’un châtaignier recevra toujours sa bénédiction. On peut s’endormir en toute sécurité dans le creux de ses racines et attendre de lui une réponse honnête à chaque question. Le châtaignier ne vous facilitera pourtant pas la vie, il attend de vous des efforts et de la constance, mais l’essentiel il l’offrira toujours si vous savez aller chercher sous les épines.
Dans un sac de sorcière, son bois apporte le courage et la ténacité, il inspire la constance, la prévoyance, offre la lucidité, la capacité de tenir ses engagements et de mener à bien ses ambitions, il aide à tenir dans les moments difficiles ; ses fruits, quant à eux, offrent l’assurance de ne jamais manquer de l’essentiel. Et quand on veut que quelque chose fructifie, on doit le laisser en offrande au pied d’un châtaignier. De ses bogues aussi on peut faire un usage magique. On en place près de l’entrée de la maison et ils dévient le mauvais sort, on peut aussi y enfermer un papier sur lequel est noté ce que l’on souhaite protéger. Les feuilles, conservées dans la cuisine, permettent de ne manquer de rien. On en use aussi plus trivialement pour emballer les fromages de chèvre ou encore comme support de cuisson pour des mets traditionnels auxquels elles transmettent une saveur très particulière. Le miel de châtaignier doit aussi avoir sa place dans toute bonne cuisine de sorcière. C’est un miel de couleur très foncée et au goût très fort, il est, justement pour cela, excellent pour la pâtisserie, mais il est surtout très utile pour lutter contre les coups de froid hivernaux.

Sara Strega

le Noisetier

[Corus Avelana] Coudrier, Avelane…

Arbuste de sagesse, il fournit aussi, par ses rameaux souples, de quoi cingler ceux qui l’auront bien cherché…
Arbre amical pour les personnes de bonne volonté, guide fiable lorsqu’on souhaite ajuster son propre comportement à un niveau de valeurs plus élevé. Petit arbre d’amitié et de sobre générosité.
Son ogham est Coll et la mythologie celte l’associe au saumon, sage parmi les animaux et qui sait toujours remonter à la source. Peut-être est-il parfois aussi ambigu que l’écureuil, souvent associé à la récolte de noisettes et qui, cependant, tout joli qu’il soit, sait se montrer un redoutable prédateur pour les œufs des oiseaux. Ce qui est sûr, c’est qu’il chasse un certain nombre de mauvais esprits et de penchants asservissants pour l’individu, tels l’avidité. Si tu sais maintenir le rameau de noisetier sans le contraindre, il te mènera aux sources. Le bois mou du noisetier, frotté à un bois dur tel le chêne, permet de faire partir un feu. Il peut donc aussi, au prix de certains efforts et de certaines collaborations, t’apporter l’étincelle.

Son bois souple et clair, résistant, est parfois utilisé en vannerie. La racine est recherchée pour la marqueterie. Le noisetier fait une très belle haie à traverser, propice aux oiseaux. On peut faire pousser un noisetier un peu à la façon d’un écureuil, en enterrant une noisette, ou en le bouturant, autrement il se reproduit par marcottage. Ses racines abritent parfois des truffes.

Arbuste « hermaphrodite » (en langage botanique : monoïque), ses fleurs, distinguées en mâles et femelles, sont toutes deux sur le même pied : des chatons mâles, de couleur jaune d’or, qui commencent à paraître en septembre, des fleurs  femelles, très petites et rouges, en février. La venue de la noisette est longuement préparée, comme c’est souvent le cas pour les fruits à coque…
Moment de fructification : fin d’été-début d’automne (août -septembre) ou « automne celtique ».

Le noisetier supporte mal les sols trop riches, peut-être est-ce pour cette raison qu’il est aussi le symbole de la frugalité, encore que son fruit, petit mais très nourrissant, déjà consommé au paléolithique, soit certainement pour beaucoup dans cette symbolique. Les noisettes apportent réconfort, endurance et tendresse.
Propriétés nutritives et médicinales :

*La noisette est riche en calcium, phosphore, magnésium, potassium, soufre, chlore, sodium, fer, cuivre, vitamines A et B. Son huile contient 85 à 90 % d’acides gras insaturés. C’est le plus digeste de tous les fruits oléagineux. Il est très recommandé aux végétariens et végétaliens. Il est très bon pour les diabétiques. Enfin, il est vermifuge (1 c.s. d’huile à jeun le matin pendant 15 jours contre le ténia). La feuille est un tonifiant veineux, un vaso-constricteur, son extrait fluide agit contre les varices et œdèmes des jambes.*

L’huile de noisette rancit vite, elle doit être conservée au frais et à l’abri de la lumière.

**Contre les saignements de nez : un verre de vin de noisetier (5 gr. de fleurs mâles pour 1/4 de litre de vin chaud à infuser 10 minutes).

Pour soigner les paupières boursouflées : 20 gr de feuilles infusé 10 heures dans 1 litre d’eau bouillante puis filtré en compresses.

Contre les phlébites : 10 gr. de feuilles séchées pour 1/2 litre d’eau en décoction (5 minutes de bouillon, 5 minutes d’infusion) à boire par demi-verres au cours de la journée.**

En tant que tonifiant du sang (sédatif des hémorroïdes, cicatrisant des ulcères variqueux), la Vieille Mulot*, le préconise ainsi :

« 2 à 3 tasses par jour de feuilles à raison d’une cuillère à soupe pour une tasse d’eau bouillante. Laisser infuser 10 minutes. Il serait bon de prendre la première tasse le matin, à jeun. Votre café, 10 minutes après. »

 

SOURCES

*Dr Valnet « Se soigner par les légumes, les fruits, les céréales », éd.Le livre de poche.

**Daniel Babo « Les secrets thérapeutiques des arbres », éd.Médicis.

* Marie-Antoinette Mulot « Secrets d’une herboriste », éd. du Dauphin.

puis des palabres entre amis et des observations personnelles…

 

(c) Lalie Solune

le Bouleau

Le bouleau est un arbre pionnier, c’est-à-dire qu’il apparaît le premier sur les terrains déboisés (après incendie ou coupe), il pousse vite et haut, absorbant rapidement la lumière et l’eau.

Sans doute est-ce pour cela que la symbolique en fait un arbre des commencements, de l’enthousiasme des débuts. Il est d’ailleurs le premier des oghams (Beith).

Son bois, clair, est donc très léger et relativement fragile à la casse lorsqu’il est jeune, facile à travailler. Il est utilisé par les sabotiers, les charrons qui en font traditionnellement des jantes, des roues, des cercles pour tonneaux, les couvreurs, les charpentiers, mais aussi les teinturiers et tanneurs – l’huile extraite de l’écorce de bouleau s’utilise pour parer le fameux cuir de Russie. On peut aussi utiliser son écorce pour faire des torches.

Il est connu pour servir à fabriquer les décorations de Jol/Jul/Joula/Yule (autrement dit Noël et plus concrètement le solstice d’hiver), dans les pays du Nord et de l’Europe centrale : formes et silhouettes découpées dans une fine plaque de bouleau, décorés ensuite, le plus souvent au pyrograveur, et percées pour permettre de les accrocher avec un fil au sapin où dans divers lieux de la maison. Dans cette utilisation se retrouve également l’aspect symbolique de commencement, de renouveau, de ce type d’optimisme particulier aux naissances et aux débuts de cycle.

Le bouleau est un arbre courant en Europe, à l’exception de la zone de climat méditerranéen. C’est même un arbre caractéristique des paysages de toute la zone finno-scandinave et russe, région du monde dans laquelle il avait une grande importance pour les besoins des habitants, où son écorce apporte de la lumière lors des périodes sombres. Il est par ailleurs utilisé pour se flageller et se purifier dans les saunas en Finlande. La rune Berkano/Beorc (qui ressemble à un « B » pointu) lui correspond. En norrois, comme en islandais moderne, le nom du bouleau est Bjork. Cette rune était gravée sur les poteries qui servaient à conserver les plantes médicinales. Le bouleau est donc également lié à la guérison et à la purification.

Il passe aussi pour être l’emblème du lien entre les mondes, le symbole des traditions chamaniques de Sibérie.

Une tradition d’Europe de l’ouest (dont j’ai oublié la source) dit que nouer magiquement un fagot de rameaux de bouleau peut aider à « provoquer » (ou révéler) une demande en mariage.

Souvent associé chez les Slaves à une idée de gracilité, de souplesse, de féminité, ses rameaux servaient traditionnellement à fabriquer les balais, qui étaient brûlés à la fin de l’hiver.

Lorsque Vassilissa, en entrant chez Baba Yaga, suit les bons conseils qui lui ont été donnés et noue un ruban à la branche du bouleau dont Baba Yaga ne s’occupe pas et ne s’est jamais occupé, elle crée un lien avec lui et le bouleau l’aidera ensuite à s’enfuir de chez l’ogresse. Le nom du bouleau est féminin dans les langues slaves et sa racine étymologique semble le rapprocher de l’idée d’accouchement, ou plus exactement de gésine.

Son écorce douce, à la blancheur féérique, se détache facilement et d’elle-même en lanières ou en morceaux incurvés qui permettent de faire de petites corbeilles à fruits des bois. Elle change de couleur suivant l’âge de l’arbre.

Son écorce servait aussi à faire des supports d’écriture (Islande, Irlande…), du papier artisanal (encore au XIXe siècle, Georges Sand, paraît-il, en utilisait).

Elle pouvait servir aussi, en situation de famine, à rallonger la farine du pain. Non pas qu’elle ait de grandes valeurs nutritives, mais étant comestible, elle permettait d’augmenter la quantité de pain lorsqu’il n’y avait plus rien.

On utilise le bouleau, le plus souvent sa sève, pour confectionner des bières, sirops et liqueurs.

Sa sève, riche en minéraux, est bénéfique pour purifier l’organisme à la fin de l’hiver.

Au printemps, lors de la montée de sève, autour de la pleine lune la plus proche de l’équinoxe, elle est récoltée par incision du tronc, en la laissant couler dans des godets accrochés à l’arbre. Ses feuilles, caduques (c’est-à-dire qui tombent l’hiver) et qui se récoltent de juin à septembre, ont aussi une très bonne action détoxifiante.

Elles entrent dans la composition de produits pour laver les cheveux et détoxifier le cuir chevelu.

Ses fleurs sont des chatons, ils fleurissent au tournant des mois d’avril et mai, après ceux du saule. Le tronc fin, léger et souple d’un jeune bouleau est parfois utilisé pour faire le mât du premier mai.

 

Voici quelques applications dans le domaine de la santé :

 

*repousse des cheveux et purification du cuir chevelu : lotion à base de sève de bouleau

*infusion de feuilles contre le cholestérol, les rhumatismes

*cataplasme de feuilles pour soulager les douleurs articulaires dues à la goutte

*décoction d’écorce contre les dartres, les éphélides

*contre intoxication par substance acide mâcher du charbon de bouleau

*sève de bouleau contre la lithiase rénale

*lotion de feuilles (décoction) pour la peau, le teint

(Source : Babo « Secrets thérapeutiques des arbres »)

 

*son HE en synergie avec He laurier, He térébenthine et TM griffe du diable (harpagophytum) est un bon anti inflammatoire et relaxant des muscles transcutané. (Source d’expérience ^_^)

 

(Source : Marie-Antoinette Mulot)

feuilles = diurétiques favorisent surtout l’élimination des urates

écorce = action dépurative, mais surtout action digestive (affections de l’estomac, ulcères)

M.A. Mulot le préconise avant tout traitement d’herboriste, pour faciliter l’absorption du traitement en purifiant l’organisme.

 

Quelques mots-clés :

*Purification – Guérison * Nouveaux départs * Débuts de cycles

*Lueur dans la nuit

*Souplesse – Flexibilité * Féminité (aspect « jeune fille »)

*Rôle de lien entre les mondes, axis mundi

*Mues

 

 

(c) Lalie Solune

Lierre Terrestre

Glecoma hederacea

Petite fleur de Robin Goodfellow, tu n’es pas un lierre, esprit étalant dans les prés tes feuilles rondelettes et tes fleurs en fières clochettes… Couronne de la Dame, tu parfumes les bières, les chairs et les salades, les boissons de mai…

Tu soignes les poumons de ceux qui ont pris froid en poursuivant les fées ou le merle moqueur qui s’enfuit dans la haie…

Parfum de mai, fleurs violacées, aide les coupures à cicatriser. Lierre terrestre, amie des fées, guide moi vers le merle de l’autre côté de la haie.

 

(c) Lalie Solune

 

Laurier Noble

Dit aussi « Laurier-sauce » ou « laurier d’Apollon », c’est l’un des arbres aromatiques.

 

Ne le confonds surtout pas avec d’autres types de lauriers qui sont, eux, très toxiques, et sont des arbustes.

Le laurier rose, aux feuilles allongée et étroites, aux fleurs rose vif (plus rarement blanches) est mortel. On raconte que tout un régiment de l’armée napoléonienne est mort d’avoir eu dans sa gamelle un brouet préparé avec une feuille de cet arbuste. C’est parfois ce laurier rose qu’on appelle Daphné en souvenir de la nymphe. Ses fruits sont dix fois plus longs que larges, cylindriques et contiennent de nombreuses graines munies d’une aigrette.

 

Le laurier palme, qu’on peut voir très souvent en haie de jardin, a des fleurs blanches en grappe et ses feuilles froissée dégagent une odeur d’amande amère. Ses fruits sont assez gros, ovales, noirs et charnus, ils mûrissent en septembre-octobre. Nommé aussi Laurier-cerise, il peut causer des troubles nerveux et respiratoires. Les deux arbustes fleurissent l’été, à partir de juin.**

 

Difficile de ne pas évoquer, lorsqu’on parle du laurier noble, la fameuse (c’est le cas de le dire) couronne de laurier des hommes victorieux. C’est un arbre solaire originaire de la Méditerranée. Son feuillage persistant en fait aussi un symbole d’immortalité : chez les Chinois, le lièvre qui vit sur la lune broie les plantes d’immortalité au pied d’un laurier. Ses baies rondes et assez petites, aux grandes vertus pour la peau, servent à la fabrication du très bénéfique savon d’Alep (en Syrie). Ses feuilles séchées, utilisées pour parfumer la cuisine, mais aussi en liqueur, sont purifiantes : dans les placards à linge, elles chassent les mites, elle purifient les chevelures et la peau, mais peuvent aussi être brûlées pour purifier les lieux. Les Sybilles les mâchaient fraîches pour atteindre la transe divinatoire. Une cueillette en plein soleil à l’apogée du jour peut effectivement avoir des effets assez enivrants ! Ce sont ces légers effets toxiques qui font recommander de n’utiliser pour s’alimenter que des feuilles sèches.

Il faut aussi prendre garde à lui donner suffisamment de place, ses puissantes racines seraient capables de retourner tout ce qui se trouve à proximité, car comme pour toute victoire et toute possibilité de reconnaissance ou de célébrité, le revers de la médaille peut être aussi fort que l’est l’obvers… En cela il est d’un caractère assez proche de la symbolique portée par la rune Sowilo.

Arbre de l’ambivalence, à la fois viril (les athlètes et empereurs) et féminin (les Sybilles), solaire et au feuillage toujours vert, arbre qui fleurit en avril, il amplifie les petites choses. Ses fleurs sont d’ailleurs petites et d’une couleur de beurre crèmeux assez discrète. Il sera d’une aide précieuse pour lutter contre les fermentations et les stagnations à l’intérieur du corps et de l’esprit, contre la timidité et le manque de confiance en soi. En faire son allié suppose cependant circonspection et sens de la mesure.

 

** pour les descriptions des espèces toxiques référence : Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques de François Couplan et Eva Styner, éd. Delachaux et Niestlé

 

(c) Lalie Solune

L’Aneth

L’Aneth (Anethum graveolens), famille des apiacées (ombellifères), originaire d’Orient (Asie Mineure) et du le bassin méditerranéen…

Plante annuelle qui pousse au bord des chemins et dans les terrains vagues et se prête très facilement à la culture potagère.

Ses feuilles d’un vert très légèrement bleuté, pétiolées, sont sessiles pour les supérieures et divisées en segments pour les inférieures.

On sème au printemps, en avril-mai, pour récolter de juin jusqu’à la fin de l’été.

Selon l’exposition, elle fleurit et monte en graines (si on laisse faire) plus ou moins vite. Ses belles fleurs, en nombreuses ombelles jaunes, donnent des graines brun foncé, striées, qui mûrissent généralement vers le mois d’août.

 

Pour récolter ces akènes (les graines) : on récolte les ombelles grainées à la rosée, au fur et à mesure de leur maturation, on les fait sécher et on fait ensuite tomber les graines.

 

Propriétés curatives :

Soulage en infusion les douleurs gastriques. Pline et Dioscoride le disaient galactogène (qui aide à la production de lait maternel).

Utilisée aussi contre le hoquet, contre les coliques infantiles et contre le rhume.

On tire une huile essentielle des graines qui est utilisée pour ses vertus calmantes.

 

Propriétés de l’aneth : apaisante, digestive, apéritive, aromatique, calmante, carminative.

L’aneth est riche en magnésium, calcium, fer, vitamine C, potassium, sodium, soufre.

Ses feuilles facilitent la digestion et, en infusion soulagent l’aérophagie, calment la faim et parfument l’haleine quand on les mâche.

Dans un régime sans sel, il peut pallier à son absence.

Macérée dans du vin, il est censé avoir des vertus aphrodisiaques. Quoi qu’il en soit, il entretient une bonne vitalité.

 

Aspects culinaires:

Très utilisé dans les cuisines slaves, scandinaves et arménienne

D’une saveur fine, l’aneth possède un parfum délicat, un peu anisé [il m’est déjà arrivé qu’on me propose de me donner du fenouil au lieu de me vendre de l’aneth, je me suis insurgée, on aura beau dire, le goût n’a vraiment pas grand-chose à voir !]

 

Les feuilles s’utilisent sèches ou fraîches, servent à aromatiser poissons grillés ou fumés, viandes,marinades, court-bouillon, sauces. Elles s’associent bien aux fromage blanc et frais, aux oeufs. Les graines d’aneth sont utilisées entières ou pilées. Elles servent de condiment, entrent dans les préparations macérant dans le vinaigre (cornichons, pickles). Pour les cornichons malossol, ou les courgettes marinées à la polonaise, on met directement les ombelles dans la marinade. Délicieuse avec les pommes de terre, les sauces au yaourt, les fèves, la betterave rouge, le concombre…

On peut se servir des fleurs pour décorer les plats.

L’aneth ne doit surtout pas être bouilli, qu’il soit frais ou séché. À chaud, l’ajouter au dernier moment, en fin de cuisson ou au moment de servir.

À froid (salades) l’introduire en début de préparation, car il a besoin de temps pour libérer tout son arôme.

 

Conservation:

La plante fraîche se conserve au réfrigérateur (dans un sac plastique, paraît-il, à vous de voir, pour ma part, je préfère l’essuie-tout ou le tissu ).

Pour le sécher, suspendre l’aneth, la tête en bas, dans un endroit chaud mais non humide. Pour le protéger de la lumière, l’envelopper dans du papier kraft, le suspendre sur un fil. Détacher les feuilles et les graines et placer dans des bocaux et des flacons en verre coloré pour protéger de la lumière.

Conserve les graines dans une boîte hermétique à l’abri de la lumière. Idem pour les feuilles.

Pour le congeler : hache des feuilles fraîches et placez-les dans un sachet ou dans une petite boîte.

On peut aussi le conserver par macération, dans un vinaigre par exemple.

 

(c) Lalie Solune

L’estragon

Artemisia Dracunculus

Le « petit dragon d’Artémis », ainsi qu’il m’arrive de le nommer affectueusement…

L’herbe Serpentine, dite aussi Herbe aux Dragons aurait été introduite en Europe par les Mongols et, de façon avérée, cultivée depuis le XVe siècle.

Propriétés médicinales et nutritionnelles :

Apéritive et digestive, elle calme le hoquet tout comme l’aneth, elle purifie les intestins. Tonique, elle est utile pour lutter contre les contractions musculaires. Lorsqu’elle est fraîche, elle est très riche en vitamines C.

Cueillette : de mai (voire mi-avril dans le sud ou selon le temps qu’il fait) à fin septembre.

Conservation : Gardez les brindilles dans un petit verre d’eau. Ne faites pas comme moi au début : pensez à changer l’eau souvent et ne les attachez pas en bouquet ! Prenez garde aussi à ce que les feuilles du bas ne trempent pas dans l’eau. Au séchage (tête en bas, protégée de la poussière), elle perd ses vitamines, mais garde un parfum agréable, encore qu’on puisse préférer le parfum frais.

 

C’est une herbe au goût assez fort que bien des personnes évitent à cause de cela. C’est pourtant son goût fort qui calme l’envie de fumer et qui pallie au sel lorsqu’on veut arrêter d’en consommer sans en avoir perdu le goût.

Difficile à marier, dit-t-on (c’est une artemisia, après tout…^^) elle fait pourtant partie des herbes du bouquet garni dans certaines recettes

Son allure reptilienne inquièterait-elle ?

Elle parfume avec brio nombre de condiments et sauces. On l’associe dans les plats aux poissons blancs, au poulet, aux oeufs et aux pommes de terre. Pour ma part, c’est avec les œufs, les pommes de terre et le fromage de chèvre frais que je l’apprécie le plus.

 

En boisson digestive, elle déploiera ses vertus :

60 gr. d’estragon dans un litre d’eau de vie à 45°. Laisse macérer une quinzaine, puis filtre et ajoute un sirop. (source : LaPharmacie du bon dieu , Fabrice Bardeau).

Une branchette ou deux dans un vinaigre de vin le parfumera agréablement en adoucissant un peu son aigreur.

(c) Lalie Solune

Le Pissenlit

Taraxacum Officinal

Saison : pendant la saison claire, de l’équinoxe de printemps à l’équinoxe d’automne, on commence par récolter feuilles et fleurs et on finit par les racines, à l’automne.

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Excellent pour le foie, la vésicule biliaire, dépuratif sanguin, le pissenlit aide à lutter contre les troubles du foie, la paresse rénale, les troubles circulatoires (varices), les rhumatismes et la goutte. C’est un bon remède contre la jaunisse. Il est aussi efficace contre certains eczémas, fait significativement baisser le taux de cholestérol et éclaircit le teint.

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Les feuilles se mangent crues, en salade, lorsqu’elles sont jeunes et cuites lorsqu’elles sont plus coriaces, les boutons de fleurs se mangent cuits à l’eau ou à l’étuvé, les fleurs épanouies se mangent telles quelles, en confitures, cuite ou macérées dans du vin. Les racines, souvent fines et très longues, allant profondément sous la terre, servent à faire boisson ou décoctions.

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C’est une plante très mellifère (en d’autres termes : les abeilles adorent les butiner) et hermaphrodite, dont la fleur évoque le soleil et à laquelle la forme de ses feuilles a donné le nom « dent de lion ». Les « graines » (en fait les akènes) forment une boule blanche sur laquelle on souffle soit pour savoir « quand on se mariera » soit, ainsi que je l’ai pratiqué enfant pour faire un voeu : si toutes les graines s’envolent il se réalisera, à condition de la garder pour soi…

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(c) Lalie Solune

Le sel de mer

J’ai une grande affection pour le sel marin avec ses cristaux blancs ombrés de gris, tiré des glauques profondeurs. Il est une véritable et vénérable bénédiction. C’est le minéral purificateur par excellence. Chargé de l’énergie des entrailles de la vaste mer, de l’océan, il est rejeté sur les plages par les flots et/ou extrait par évaporation dans les salins. En France, les plus réputés sont : Noirmoutier, Guérande et Giraud en Camargue. Je ne saurais trop recommander d’utiliser un sel aussi peu raffiné que possible, bien sûr il est grisâtre mais ce n’est pas plus mal, bien au contraire… Ses usages sont nombreux, tant en cuisine qu’en magie, pour le nettoyage matériel et immatériel.

* En cuisine : Il relève le goût des aliments mais ne pas en abuser, c’est le respecter. OU du moins l’adapter à vos besoins, c’est vous respecter vous-même… De plus, lié à l’élément eau, il favorise la rétention d’eau (et donc la cellulite) et son abus provoque l’élévation de la tension artérielle. Pour ma part, je sale le moins possible à la cuisson, sauf accident… Certaines personnes, elles ont un plus grand besoin de sel. Gnoti se auton, comme disait l’autre, « Connais-toi »… 🙂 On dit d’ailleurs dans ma région d’origine, et je crois que c’est partagé dans de nombreuses régions, de ceux ou celles qui ont trop salé un plat, qu’ils sont amoureux. Je préfère laisser chacun doser à sa convenance.Car le sel est comme la parole : il est toujours possible d’en rajouter, mais jamais de le retirer.

Il est à noter cependant que les sportifs et les gens qui ont une activité physique soutenue et qui transpirent beaucoup ont un besoin plus élevé en sel. Il est inégalable pour la conservation de certains aliments, en particulier les chairs animales (charcuteries, anchois…) mais aussi les conserves de légumes. Il aide à faire lever la pâte également (merci de m’avoir signalé mon étourderie, Strega !)

En signe de respect pour lui, je le garde dans un bocal en verre et j’ai consacré au service du sel chez moi une petite cuillère en bois d’olivier.

*En magie : il absorbe les énergies néfastes, c’est pourquoi on l’utilise comme élément de bannissement ou de purification. Place un bol de sel au centre du lieu que tu veux purifier ou un sachet dans un endroit où circulent de mauvaises énergies. Le sel de bannissement est mêlé d’autres éléments. Une fois utilisé, chargé des mauvaises ondes, on peut soit l’enterrer (cependant, attention, bien qu’on n’ait en magie jamais besoin d’en utiliser de grandes quantités, il stérilise la terre) ou le jeter dans une eau courante capable de le disperser. On l’utilise pour former un cercle protecteur lors des travaux magiques. On peut également l’utiliser sur soi, que ce soit dans le bain ou en friction (douce) mélangé à d’autres éléments pour se purifier.

Pour un exemple de bénédiction Asatruar du sel de protection, vous pouvez consulter le blog de Hagel.

*Dans l’habitation : Les fourmis ne franchiront pas une ligne de sel, en tout cas pas jusqu’au bout, j’ai ouï dire que « ça les brûle » et quelqu’un m’a affirmé un jour que cela était du à une réaction chimique avec l’acide formique contenu dans le corps des fourmis. Il est donc souvent conseillé d’en mettre sur leurs lieux de passage lorsque tu veux les empêcher d’entrer dans la maison.Sache que mon expérience m’a prouvé qu’il faisait office de véritable arme chimique, il affole donc les fourmi et provoque un signal d’alerte. Ce qui explique que, si elles ont déjà leurs voies habituelles tracées chez toi, jeter du sel aura pour conséquence de toutes les faire sortir pour le combat. La craie semble être un repoussoir plus pacifiste et efficace (merci pour ce conseil efficace et amusant, Charlotte Dubois !), mais de courte durée, en tout cas chez moi. Pour repousser les fourmis je n’ai à ce jour pas trouvé mieux que l’HE de cannelle. Mais c’est là un autre chapitre…

Le sel a la réputation d’absorber le vin rouge renversé sur les tissus, cependant, d’après une grand-mère à qui je fais confiance, il « cuit » en même temps le vin qui devient alors plus difficile à faire partir au lavage. On s’en sert d’ailleurs pour fixer les couleurs sur les tissus. Il sert aussi à la confection d’un liquide nettoyant pour les surfaces domestiques, notamment les surfaces carrelées.

L’eau salé gèle moins facilement (quand la mer est gelée, tu peux vraiment t’inquiéter) et bout à plus haute température que l’eau douce, ce qui explique qu’on mette une pincée de sel pour avoir un bouillon plus vif lorsqu’on fait cuire des pâtes sèches.

*Bienfaits pour le corps : Une lotion salée en friction sur le cuir chevelu aide grandement à lutter contre les pellicules (la preuve : a-t-on déjà vu un surfeur avec des pellicules ? Et à plus forte raison un mari-morgan ? Mais je m’égare encore…) Un bain salé détend et purifie, nous l’avons vu, mais aussi relaxe les pieds fourbus.

*Coutumes et symbolique : Chez les Slaves, dans la société paysanne ancienne, lorsqu’on recevait de la visite, on offrait traditionnellement « le pain et le sel », les plus hauts symboles de l’hospitalité. On présentait la miche de pain, que l’invité devait alors se trancher en signe d’acceptation et de reconnaissance, accompagnée d’une coupe ou d’un petit bol de sel dont le visiteur prenait une pincée dont il saupoudrait (c’est la cas de le dire) son pain avant de le manger. Cependant, historiquement les Slaves éloignés des rivages utilisaient plus fréquemment du sel gemme (issu de mines terrestres) que du sel marin. Une coutume similaire existe en Corse.

(c) Lalie Solune

L’Ortie

Urtica dioica

Urticante en surface et purificatrice en usage interne, l’ortie permet, au printemps, de nettoyer l’organisme. Elle chasse le « mal » – que je mets entre guillemets car le mot est à prendre dans tous les sens du terme, puisqu’elle chasse aussi les esprits mauvais-, mais elle est, son nom l’indique, urticante : il faut donc savoir l’approcher pour ne pas s’y piquer… c’est l’une des raisons, sinon la raison pour laquelle cette « mauvaise herbe » est souvent, à tort, perçue négativement. Sache tout de même que lorsqu’elle est mouillée, elle pique peu ou pas ou bien beaucoup moins; et que ses poils urticants ont un sens dans lequel ils piquent, l’autre pas.

Pline la mentionne comme un « aliment qui n’est pas désagréable » et qui « est l’objet d’une superstition pour beaucoup, qui pensent par là se préserver de maladies pendant toute l’année ». L’ortie, de fait, préparée en décoction ou en macération dans un vin, purifie le sang, nettoie le système digestif et les reins, est antidiabétique, hémostatique, antianémique et fortifiante. Elle est efficace également contre les affections de la peau, particulièrement l’acné et l’eczéma. Elle renforce le cuir chevelu, l’assainit et aide à éliminer les pellicules, elle ralentit la chute des cheveux.

Elle est excellente en cure de printemps.

On la récolte à la saison claire, du début du printemps à la fin de l’été, avant la montée en graines. Attention cependant à laisser les graines qui ont la réputation d’être, à forte dose, toxiques, mais qui surtout (à mon sens) permettent aux oiseaux de se nourrir à l’automne.

Il y a cependant là un choix à faire : cette mauvaise herbe est considérée comme telle car elle se reproduit très bien et peut devenir envahissante, il est tout aussi possible de la considérer comme généreuse car foisonnante et fournissant un engrais végétal précieux pour la culture : le purin d’ortie.

Sources : La Pharmacie du bon dieu Fabrice Bardeau, éd. Stock

          Mes Bonnes plantes et mes bonnes herbes Pierette Nardo, éd. Rustica

des observations personnelles…

(c) Lalie Solune