Tortilla de la Tiabuela

La Tiabuela m’a montré ce secret, qui n’en est pas un, tout doré un beau jour d’été.

Je l’ai vu de mes yeux peler des pommes de terre, les rincer et les couper en rondelles un peu épaisses avec son grand couteau pointu…

Je l’ai observée les faire revenir dans de l’huile d’olive : elle a versé avec générosité l’huile d’olive dans une sauteuse, s’est passé sur le visage ce qui lui restait sur les mains en me disant que c’était bon pour sa vieille peau, a jeté les pommes de terre dedans avec un peu d’ail haché une fois qu’elle était chaude et les a fait sauter, littéralement… hop ! Hop ! Jusqu’à ce qu’elles soient dorées. Elle a baissé un peu le feu pour la fin de la cuisson des patatas et s’est mis à battre vigoureusement des œufs avec un fouet. Parce qu’ils doivent bien mousser pour la tortilla, m’a-t-elle dit.

Lorsque les patatas furent cuites, elle a remis la flamme du gaz plus fort et je l’ai vu et entendu verser l’œuf mousseux par-dessus. Il a crépité et chuinté alors elle a bien bordé de sa cuillère en bois la tortilla, pour être sûre d’avoir un bon équilibre réparti entre les rondelles de pommes de terre et l’œuf battu. Quand seul le dessus fut resté baveux, elle a posé une assiette sur la poêle pour retourner d’un coup l’omelette et la faire de nouveau glisser dans la poêle. Après quelques minutes, la tortilla était cuite, glissée sur une assiette et posée dans le four fermé pour la laisser un peu refroidir à l’abri de la poussière et des insectes estivaux.

Certains se la partage en quartiers, d’autres en font de petits rectangles-tapas à picorer pour l’apéro, les maraudeurs de chemins grands et petits les fourrent entre deux tranches de pain pour les manger lors de leurs pérégrinations. Quand à toi, fait comme il te plaira, mais fais-le avec joie.

(c) Lalie Solune

Petits canapés de l’estival solstice

Lave trois branches de rhubarbe et découpe-les tous les centimètres. Place les dans une casserole avec un morceau de beurre de mai salé et verse une cuillère à soupe de miel d’acacia. Laisse mijoter à feu doux et à couvert pendant que tu choisis un bol plaisant de forme et d’apparence pour y verser un yaourt nature. Utilise le pot vide pour doser la farine de sarrasin (polygonum fagopyrum) que tu ajoutes dans le bol avec un œuf et cinq grammes de levure en poudre. Mélange bien tout cela et n’oublie pas la compotée de rhubarbe qui est prête lorsque la mixture se fond en une purée crémeuse. Fais ensuite cuire, dans une poêle couverte de beurre salé, la pâte à canapés, petite cuillère par petite cuillère. Tu peux alors garnir ces toast de la compotée de rhubarbe et d’un fine tranche de gravlax

 

(c)Lalie Solune