Tisane coeur d’hiver

Le romarin, résistant et chaleureux, ennemi connu et reconnu des maux d’hiver, ne demande pas mieux que de t’aider à passer sans encombres la saison froide.
A 100g de romarin, ajoute de l’écorce de citron séchée et une gousse de vanille en petits morceaux (garde les graines pour parfumer tes crèmes ou tes biscuits, la gousse elle-même est largement suffisante pour cette tisane).
Les autres ingrédients se mesurent en creux de paume, un grand pour chacun :
De l’anis vert, des clous de girofle grossièrement concassés et du gingembre.
(Si tu veux utiliser du gingembre moulu, je te suggère de ne pas le mettre directement avec les autres herbes et épices, mais plutôt d’en ajouter à chaque nouvelle préparation de tisane.)

(c) Sara Strega

Sirop de citron

Pour un parfait équilibre entre le sucré et l’acide, il te faudra un litre d’eau et le jus d’un citron (deux s’ils sont petits ou peu juteux), avec un peu de zeste pour corser le tout.
(Tu peux également faire infuser dans l’eau de la verveine citronnelle et un peu de cardamome au préalable).
Ajoute à cela 400g de sucre en poudre (un peu moins s’il est roux) et fais sagement cuire le tout.
Le sirop doit enrober ta cuillère, tu sauras alors qu’il est prêt.
Filtre le tout une fois qu’il aura refroidi, mais réchauffe-le avant de l’embouteiller.

(c) Sara Strega.

Thé de la Reine Maeve

La sorcière que je suis aime mesurer ses ingrédients au creux de sa paume,
Sache cependant qu’une cuillère à soupe fait un creux de paume raisonnable,
Et qu’une cuillère à café bien remplie offre pour un petit creux de paume une mesure acceptable.

Si ce thé porte le nom de Maeve, c’est qu’il est comme elle à la fois sensuel et vif, que son goût est riche et profond et surtout que ce qui le compose guide le voyageur sur le chemin de l’extase.

Choisis un thé noir de Chine au parfum suave et néanmoins bien charpenté. 100g feront l’affaire, ils seront le point d’équilibre de cette boisson.
Qu’ils soient largement agrémentés de pétales de lotus, car cet ingrédient-ci est le roi de ce mélange et qu’il est à la fois aussi difficile à trouver qu’à doser sagement.
Pour contrebalancer la torpeur qui s’emparera de toi grâce aux vertus du lotus et garder les idées claires, ajoute un petit creux de paume de menthe poivrée moulue
A ce mélange adjoins un creux de paume de fleurs de mauve séchées et entières. Elles apporteront de la douceur, chasseront les inquiétudes et apaiseront même les plus grands nerveux.
Pour aviver la saveur de ce thé, verse aussi un creux de paume d’écorce de citron séchée et coupée en petits morceaux.
Et enfin, pour éveiller ton intuition, rajoute encore un creux de paume de fleurs d’hibiscus entières.

Et ton esprit sera serein et clair, Ton corps détendu sans être las
Ton âme apaisée et néanmoins plus clairvoyante.

(c) Sara Strega

Boisson « Fin d’hiver »

Quand les jours et les nuits redeviennent presque égaux, même si le soleil n’étend encore sur la terre que de frileux rayons, il est bon de sortir de la torpeur hivernale pour de longues promenades. La marche est pourvoyeuse d’harmonie, elle aide l’âme à construire son cheminement intérieur. Marcher met l’imagination en branle et, pour qui sait observer, offre de belles découvertes. Au mois de mars, quand la nature s’éveille langoureusement comme un chat qui s’étire sous le soleil, j’aime aller par les chemins à la recherche de ma propre vitalité. Une infusion à la fois bienfaisante et tonique est alors une douce compagne quand je m’arrête pour méditer à l’abri des roches de granit.
Pour deux tasses d’eau, mêle dans ton chaudron bouillonnant une cuillère à café de menthe poivrée séchée, une autre de citronnelle, une de verveine citronnelle (ou cinq feuilles si elles sont entières), un peu de tilleul et du jus de citron selon ton goût (j’en mets personnellement deux cuillères à soupe).
Si tu souhaites remplacer un de ces ingrédients, fais confiance à la douce mélisse…
Et si de cette infusion tu préfères faire un thé, choisis soit du long jing, soit du matcha pour l’accompagner.
Cette boisson, suave et tonifiante, est toujours la bienvenue après une longue marche, à la fois pour se désaltérer et s’apaiser. En la sirotant doucement en pleine nature, on profite plus pleinement encore de la quiétude harmonieuse que peut offrir la méditation.

(c) Sara Strega

Tarte au citron meringuée

La tarte au citron meringuée ressemble à l’hiver, à la fois sucrée et acide, craquante à l’extérieur, mais le cœur délicieusement fondant.
Elle est l’alliance improbable des contraires, du doux et de l’acide, du tendre et du croquant. Entre deux temps de l’année, entre deux humeurs pour la pâtissière qui la prépare, c’est un parfait dessert de janvier.
Pour la sorcière qui tisse des sortilèges dans sa cuisine, cette tarte est réconfortante les jours de mauvais temps, au propre comme au figuré, ou quand on a un choix difficile à faire.
Mais comme tout choix important demande du temps et de la patience, il en faut aussi pour préparer ce dessert.

La crème d’abord, car il faudra la laisser reposer au frais une bonne douzaine d’heures.
Dans ton chaudron, verse le jus de trois citrons et leurs zestes râpés finement, ajoute 300g de sucre en poudre et 200g de beurre en petits morceaux.
Fais chauffer le tout à feu très doux et mêle soigneusement ces ingrédients.
Retire-les du feu avant qu’ils ne commencent à caraméliser et ajoute six œufs entiers. Fouette le tout vigoureusement, avant de remettre le chaudron sur le feu pour faire épaissir la crème.

Le jour même ou le lendemain, occupe-toi de la pâte.
250g de farine, un œuf, 100g de sucre et 125g de beurre, à pétrir patiemment avec un peu de miel ou d’extrait de vanille pour parfumer le tout, te donneront un délicieux fond de tarte.
Quand viendra le moment de faire cuire la pâte, prends garde à ne pas l’étaler trop finement, il ne faut surtout pas qu’elle casse au démoulage. Choisis aussi un moule à tarte au rebord assez haut.
Sagement lesté dans son moule, fais d’abord cuire le fond de tarte à blanc (Th5). La coloration d’un brun léger t’indiquera qu’il est prêt.
Laisse-le refroidir avant d’y ajouter la crème et pendant ce temps prépare la meringue.

Fouette énergiquement quatre blancs d’œufs et quand ceux-ci seront assez mousseux ajoute en pluie leur double en sucre (dans les 200g) tout en continuant à les battre. Il n’y a pas plus simple que cela…

Préchauffe le four à feu moyen.
Et sur la tarte étale la douce mixture blanche, uniformément, comme de la neige fraîche, pour clarifier tes idées, ou à la cuillère, façon carapace de tortue, pour ajouter à ton sortilège une pointe de réconfort et de protection, mais tu peux aussi en faire des vagues pour l’apaisement, une ou des spirales avec une poche à douille pour favoriser l’harmonie, la réflexion ou en hommage à la Déesse… C’est selon l’humeur, selon l’envie, selon la magie désirée.
Cela fait, glisse la tarte au four sur la plaque du haut, en augmentant le feu, et surveille bien car la cuisson de la meringue est très rapide. C’est normal qu’elle roussisse. Pour garder sa couleur claire il faudrait la faire cuire longtemps et à feu très doux, ce qui n’est pas possible pour cette tarte, cependant la meringue y gagne en moelleux.
Bien cuite, elle sera un peu brune et croquante à l’extérieur, blanche et fondante à l’intérieur.
Laisse la tarte reposer au frais avant de la servir. Ce n’est pas un dessert qui se consomme tiède, mais très froid au contraire. Par contre si le cœur t’en dit et que tu veux ajouter à ton sortilège douceur et fluidité, prépare une crème anglaise épaisse et citronnée, puisqu’il te reste des jaunes d’œufs, pour la servir tiède avec ta tarte.

(c) Sara Strega

Risotto hivernal.

Laisse infuser, dans de l’eau qui vient tout juste de bouillir, feuilles de curry, marjolaine, romarin et thym sauvage, savoureuses herbes adjointes d’un peu de sel. Garde ce bouillon au chaud, pendant que tu feras revenir les oignons dans l’huile d’olive, avec encore un peu de sel.
Une fois les oignons suffisamment fondus, ajoute le riz arborio, ce riz rond très riche en amidon qui est la base de tout bon risotto crémeux qui se respecte. Remue, remue sans cesse, jusqu’à ce qu’il devienne transparent. A ce moment tu pourras le recouvrir d’eau, mais à peine moins le remuer…
Et petit à petit, à mesure que le riz absorbe les épices, rajoute assez de bouillon (bien chaud, évidemment) pour qu’il en soit toujours à peine recouvert. N’oublie pas que de la dernière dose de bouillon il ne devra quasiment rien rester en fin de cuisson, il faut savoir s’arrêter à temps.
A mi-cuisson verse dans ton chaudron une bonne rasade de vin blanc (on peut faire ça aussi avec, ou même juste avant, le premier bouillon, selon l’importance que l’on veut donner au goût du vin) et les tomates séchées. Et presque à la toute fin, quand le riz est assez cuit et qu’il a bu presque à satiété, ajoute le jus d’un ou deux citrons.
Quand le riz aura absorbé le peu d’eau qu’il reste, ajoute une cuillère de crème fraîche pour l’onctuosité et une pluie de parmesan, avant de savamment mêler le tout une dernière fois et de laisser le plat reposer un peu.

(c) Sara Strega