le Noisetier

[Corus Avelana] Coudrier, Avelane…

Arbuste de sagesse, il fournit aussi, par ses rameaux souples, de quoi cingler ceux qui l’auront bien cherché…
Arbre amical pour les personnes de bonne volonté, guide fiable lorsqu’on souhaite ajuster son propre comportement à un niveau de valeurs plus élevé. Petit arbre d’amitié et de sobre générosité.
Son ogham est Coll et la mythologie celte l’associe au saumon, sage parmi les animaux et qui sait toujours remonter à la source. Peut-être est-il parfois aussi ambigu que l’écureuil, souvent associé à la récolte de noisettes et qui, cependant, tout joli qu’il soit, sait se montrer un redoutable prédateur pour les œufs des oiseaux. Ce qui est sûr, c’est qu’il chasse un certain nombre de mauvais esprits et de penchants asservissants pour l’individu, tels l’avidité. Si tu sais maintenir le rameau de noisetier sans le contraindre, il te mènera aux sources. Le bois mou du noisetier, frotté à un bois dur tel le chêne, permet de faire partir un feu. Il peut donc aussi, au prix de certains efforts et de certaines collaborations, t’apporter l’étincelle.

Son bois souple et clair, résistant, est parfois utilisé en vannerie. La racine est recherchée pour la marqueterie. Le noisetier fait une très belle haie à traverser, propice aux oiseaux. On peut faire pousser un noisetier un peu à la façon d’un écureuil, en enterrant une noisette, ou en le bouturant, autrement il se reproduit par marcottage. Ses racines abritent parfois des truffes.

Arbuste « hermaphrodite » (en langage botanique : monoïque), ses fleurs, distinguées en mâles et femelles, sont toutes deux sur le même pied : des chatons mâles, de couleur jaune d’or, qui commencent à paraître en septembre, des fleurs  femelles, très petites et rouges, en février. La venue de la noisette est longuement préparée, comme c’est souvent le cas pour les fruits à coque…
Moment de fructification : fin d’été-début d’automne (août -septembre) ou « automne celtique ».

Le noisetier supporte mal les sols trop riches, peut-être est-ce pour cette raison qu’il est aussi le symbole de la frugalité, encore que son fruit, petit mais très nourrissant, déjà consommé au paléolithique, soit certainement pour beaucoup dans cette symbolique. Les noisettes apportent réconfort, endurance et tendresse.
Propriétés nutritives et médicinales :

*La noisette est riche en calcium, phosphore, magnésium, potassium, soufre, chlore, sodium, fer, cuivre, vitamines A et B. Son huile contient 85 à 90 % d’acides gras insaturés. C’est le plus digeste de tous les fruits oléagineux. Il est très recommandé aux végétariens et végétaliens. Il est très bon pour les diabétiques. Enfin, il est vermifuge (1 c.s. d’huile à jeun le matin pendant 15 jours contre le ténia). La feuille est un tonifiant veineux, un vaso-constricteur, son extrait fluide agit contre les varices et œdèmes des jambes.*

L’huile de noisette rancit vite, elle doit être conservée au frais et à l’abri de la lumière.

**Contre les saignements de nez : un verre de vin de noisetier (5 gr. de fleurs mâles pour 1/4 de litre de vin chaud à infuser 10 minutes).

Pour soigner les paupières boursouflées : 20 gr de feuilles infusé 10 heures dans 1 litre d’eau bouillante puis filtré en compresses.

Contre les phlébites : 10 gr. de feuilles séchées pour 1/2 litre d’eau en décoction (5 minutes de bouillon, 5 minutes d’infusion) à boire par demi-verres au cours de la journée.**

En tant que tonifiant du sang (sédatif des hémorroïdes, cicatrisant des ulcères variqueux), la Vieille Mulot*, le préconise ainsi :

« 2 à 3 tasses par jour de feuilles à raison d’une cuillère à soupe pour une tasse d’eau bouillante. Laisser infuser 10 minutes. Il serait bon de prendre la première tasse le matin, à jeun. Votre café, 10 minutes après. »

 

SOURCES

*Dr Valnet « Se soigner par les légumes, les fruits, les céréales », éd.Le livre de poche.

**Daniel Babo « Les secrets thérapeutiques des arbres », éd.Médicis.

* Marie-Antoinette Mulot « Secrets d’une herboriste », éd. du Dauphin.

puis des palabres entre amis et des observations personnelles…

 

(c) Lalie Solune

le Bouleau

Le bouleau est un arbre pionnier, c’est-à-dire qu’il apparaît le premier sur les terrains déboisés (après incendie ou coupe), il pousse vite et haut, absorbant rapidement la lumière et l’eau.

Sans doute est-ce pour cela que la symbolique en fait un arbre des commencements, de l’enthousiasme des débuts. Il est d’ailleurs le premier des oghams (Beith).

Son bois, clair, est donc très léger et relativement fragile à la casse lorsqu’il est jeune, facile à travailler. Il est utilisé par les sabotiers, les charrons qui en font traditionnellement des jantes, des roues, des cercles pour tonneaux, les couvreurs, les charpentiers, mais aussi les teinturiers et tanneurs – l’huile extraite de l’écorce de bouleau s’utilise pour parer le fameux cuir de Russie. On peut aussi utiliser son écorce pour faire des torches.

Il est connu pour servir à fabriquer les décorations de Jol/Jul/Joula/Yule (autrement dit Noël et plus concrètement le solstice d’hiver), dans les pays du Nord et de l’Europe centrale : formes et silhouettes découpées dans une fine plaque de bouleau, décorés ensuite, le plus souvent au pyrograveur, et percées pour permettre de les accrocher avec un fil au sapin où dans divers lieux de la maison. Dans cette utilisation se retrouve également l’aspect symbolique de commencement, de renouveau, de ce type d’optimisme particulier aux naissances et aux débuts de cycle.

Le bouleau est un arbre courant en Europe, à l’exception de la zone de climat méditerranéen. C’est même un arbre caractéristique des paysages de toute la zone finno-scandinave et russe, région du monde dans laquelle il avait une grande importance pour les besoins des habitants, où son écorce apporte de la lumière lors des périodes sombres. Il est par ailleurs utilisé pour se flageller et se purifier dans les saunas en Finlande. La rune Berkano/Beorc (qui ressemble à un « B » pointu) lui correspond. En norrois, comme en islandais moderne, le nom du bouleau est Bjork. Cette rune était gravée sur les poteries qui servaient à conserver les plantes médicinales. Le bouleau est donc également lié à la guérison et à la purification.

Il passe aussi pour être l’emblème du lien entre les mondes, le symbole des traditions chamaniques de Sibérie.

Une tradition d’Europe de l’ouest (dont j’ai oublié la source) dit que nouer magiquement un fagot de rameaux de bouleau peut aider à « provoquer » (ou révéler) une demande en mariage.

Souvent associé chez les Slaves à une idée de gracilité, de souplesse, de féminité, ses rameaux servaient traditionnellement à fabriquer les balais, qui étaient brûlés à la fin de l’hiver.

Lorsque Vassilissa, en entrant chez Baba Yaga, suit les bons conseils qui lui ont été donnés et noue un ruban à la branche du bouleau dont Baba Yaga ne s’occupe pas et ne s’est jamais occupé, elle crée un lien avec lui et le bouleau l’aidera ensuite à s’enfuir de chez l’ogresse. Le nom du bouleau est féminin dans les langues slaves et sa racine étymologique semble le rapprocher de l’idée d’accouchement, ou plus exactement de gésine.

Son écorce douce, à la blancheur féérique, se détache facilement et d’elle-même en lanières ou en morceaux incurvés qui permettent de faire de petites corbeilles à fruits des bois. Elle change de couleur suivant l’âge de l’arbre.

Son écorce servait aussi à faire des supports d’écriture (Islande, Irlande…), du papier artisanal (encore au XIXe siècle, Georges Sand, paraît-il, en utilisait).

Elle pouvait servir aussi, en situation de famine, à rallonger la farine du pain. Non pas qu’elle ait de grandes valeurs nutritives, mais étant comestible, elle permettait d’augmenter la quantité de pain lorsqu’il n’y avait plus rien.

On utilise le bouleau, le plus souvent sa sève, pour confectionner des bières, sirops et liqueurs.

Sa sève, riche en minéraux, est bénéfique pour purifier l’organisme à la fin de l’hiver.

Au printemps, lors de la montée de sève, autour de la pleine lune la plus proche de l’équinoxe, elle est récoltée par incision du tronc, en la laissant couler dans des godets accrochés à l’arbre. Ses feuilles, caduques (c’est-à-dire qui tombent l’hiver) et qui se récoltent de juin à septembre, ont aussi une très bonne action détoxifiante.

Elles entrent dans la composition de produits pour laver les cheveux et détoxifier le cuir chevelu.

Ses fleurs sont des chatons, ils fleurissent au tournant des mois d’avril et mai, après ceux du saule. Le tronc fin, léger et souple d’un jeune bouleau est parfois utilisé pour faire le mât du premier mai.

 

Voici quelques applications dans le domaine de la santé :

 

*repousse des cheveux et purification du cuir chevelu : lotion à base de sève de bouleau

*infusion de feuilles contre le cholestérol, les rhumatismes

*cataplasme de feuilles pour soulager les douleurs articulaires dues à la goutte

*décoction d’écorce contre les dartres, les éphélides

*contre intoxication par substance acide mâcher du charbon de bouleau

*sève de bouleau contre la lithiase rénale

*lotion de feuilles (décoction) pour la peau, le teint

(Source : Babo « Secrets thérapeutiques des arbres »)

 

*son HE en synergie avec He laurier, He térébenthine et TM griffe du diable (harpagophytum) est un bon anti inflammatoire et relaxant des muscles transcutané. (Source d’expérience ^_^)

 

(Source : Marie-Antoinette Mulot)

feuilles = diurétiques favorisent surtout l’élimination des urates

écorce = action dépurative, mais surtout action digestive (affections de l’estomac, ulcères)

M.A. Mulot le préconise avant tout traitement d’herboriste, pour faciliter l’absorption du traitement en purifiant l’organisme.

 

Quelques mots-clés :

*Purification – Guérison * Nouveaux départs * Débuts de cycles

*Lueur dans la nuit

*Souplesse – Flexibilité * Féminité (aspect « jeune fille »)

*Rôle de lien entre les mondes, axis mundi

*Mues

 

 

(c) Lalie Solune