Liqueur, Gelée & Pâte de Coing

Le Coing, fruit consacré à la Déesse de l’Amour, était en Grèce Antique le symbole de l’amour partagé et de la fécondité. Ce sont des fruits généreux au parfum divin.

Cueille-les entre l’équinoxe d’automne et la fête de tous les Saints, puis range-les à la cave loin de tes pommes, ainsi ils mûriront tranquillement. Si tu souhaites préparer de la gelée, n’attends pas car elle ne prendrait pas.

Sache qu’avec deux livres de coing, tu pourras préparer de la liqueur, de la pâte de fruit et de la gelée.

Avant toute chose, assure-toi que tu as du temps devant toi.

Prends un coing et range-le dans ton placard aux délices. Chaque fois que tu en ouvriras les portes, hume son parfum, il te donnera de l’inspiration.

Pâte et Gelée de Coing [1]

Dans ton chaudron, verse un bon litre d’eau de la source où les fées vont boire. Pèle tes coings et coupe-les en quartier sans les évider. Jette ces quartiers au fur et à mesure dans ton chaudron d’eau bouillonnante. Leur chair n’en gardera que meilleure allure. Laisse cuire une petite demie heure.

Liqueur de coing

Pendant ce temps, ramasse les pelures de coing et mets-les dans un bocal. Recouvre-les généreusement d’eau-de-vie et referme méticuleusement. Range ce bocal à la cave à l’abri de la lumière et oublie-le trois bons mois. Ensuite, tu devras filtrer l’alcool, jeter les pelures et faire un sirop avec 50 cl d’eau et 300 gr de sucre pour un litre d’eau-de-vie. Ajoute le sirop à l’eau de vie, mélange bien, range à nouveau la bouteille à la cave et oublie-la pendant un à deux mois.

[Note : je reviens sur cette recette, un an et demi après l’avoir postée sur Circadismes. Après trois années d’expérimentations diverses et variées, j’ai constaté que la liqueur était bien meilleure et parfumée lorsque je laissais macérer les pelures de coing dans l’alcool pendant une année entière. J’avais essayé pendant six mois, mais je ne trouvais pas cela suffisant non plus.]

Pâte et Gelée de Coing [2]

Reviens à tes quartiers de coing, une fois cuits, égoutte-les dans une passoire et récupère l’eau de cuisson. Pèse cette eau. Pèse le même poids en sucre (ou les trois quarts de ce poids si tu préfères). Mets cette eau à nouveau dans un chaudron, ajoute le sucre et une gousse de vanille fendue. Laisse cuire un bon quart d’heure à une demie heure. Assure-toi que la gelée ait correctement pris en laissant tomber quelques gouttes de ta préparation sur une assiette que tu auras placé préalablement au froid. Si les gouttes figent, tu peux alors verser ta gelée dans des pots propres que tu auras fait bouillir quelques minutes dans un plein chaudron d’eau. Dans le cas contraire, si comme moi tu as tardé à préparer tes coings et qu’ils ont perdu une bonne partie de leur pectine, triche sans hésiter ! Ajoute une cuillère à café rase de poudre d’algue (agar agar) par demi litre d’eau de cuisson. N’oublie pas de diluer l’algue dans un peu d’eau et de la filtrer avant de la verser et enfin laisse à ta préparation quelques minutes pour faire quelques bouillons. Verse le tout immédiatement dans des pots propres et ferme rapidement. Ta gelée en sera quelque peu troublée mais, n’aies crainte, son goût en sera parfaitement préservé.

Pâte de coing [3]

Tes quartiers de coings auront fini d’égoutter et tu pourras retirer pépins et parties dures. Pèse la chair qui te reste. Puis pèse le même poids en sucre. Écrase la chair en purée dans ton chaudron. Choisis quelques belles petites bûches de ton bois préféré et jette-les dans ton feu pour qu’il soit bien vif. Ajoute le sucre et une gousse de vanille fendue. Avec ta plus belle cuillère en bois et ta patience, celles qui sont magiques, remue sans cesse ce mélange dans le sens de la danse du soleil. Tu as maintenant le temps de te concentrer sur les bénédictions d’amour et de fécondité pour la nouvelle année. Mets-y tout ton cœur et ta magie sans cesser de remuer. Quand enfin, lors d’une brassée, tu vois le fond de ton chaudron ta pâte est prête. Verse-la dans un moule sur deux ou trois centimètres d’épaisseur et laisse-la sécher quelques jours d’un côté puis de l’autre. Coupe-les en morceaux selon ta fantaisie. En carré, en losange, en étoile… Puis saupoudre-les de sucre. Mais si comme moi tu l’aimes bien fraîche et tendre, range-la au frais dans ta plus jolie boîte et mange-la à la petite cuillère.

(c) Lune du Sidh