Azifa

Verse dans ton chaudron des lentilles vertes et trois fois leur volume d’eau froide. Porte à ébullition et laisse cuire à feu moyen pendant trente minutes. Egoutte-les (garde leur eau de cuisson pour raviver du linge noir, si tu le souhaites et que ça peut t’être utile).

Lorsqu’elles sont encore tièdes, ajoute le jus d’un citron vert, du piment vert frais coupé en morceaux, du cumin (très peu) ou du gingembre, voire les deux, une échalotte hachée, un peu d’ail haché, du sel, de l’huile végétale. Ecrase un peu à la fourchette. Tu obtiendras ainsi une bonne purée de lentilles éthiopienne.

Tu peux la déguster avec des crêpes de sarrasin, à défaut de véritable injera.

(c) Lalie Solune

Soupe Jah magique

Jah rastafari ensoleille ton hiver !

Vert est l’avocat, gorgé de soleil et bon pour le sang des habitants des pays froids, fruit nourrissant et doux au palais. Tu peux réduire la chair de celui-ci en purée et l’arroser du jus d’un demi citron vert, ajouter une toute petite pincée de cumin moulu, une petite pincée de piment séché et réduit en poudre, une petite pincée de curcuma et un demi litre de lait animal ou végétal (avoine ou riz, peut-être amande si ton goût t’y porte). Touille le mélange en purée en versant le lait progressivement. Avant de servir cette soupe froide, décore-la de quelques vertes feuilles de coriandre, d’un trait jaune de curcuma, d’un trait rouge de paprika.

(c) Lalie Solune

 

Bonshommes et maisons de pain d’épices

Que tu souhaites construire ta chaumière en pains d’épices, créer un château fort de décembre pour de petits chevaliers, de jolies princesses, de sages dragons ou de rusés ménestrels, donner son regard et son sourire à un bonhomme de pain d’épices, illuminer une étoile de Noël comestible ou autoriser un diablotin à tirer la langue avant d’être mangé, il te faudra pour cela une matière collante, comestible et décorative. La magie est entre tes mains, dans l’attention que tu porteras à la création et ta liberté d’imagination…

Fouette un blanc d’oeuf avec 140 à 200 gr de sucre glace tamisé jusqu’à ce que la substance soit lisse, ferme et luisante. Trempe une paille dedans et dessine des lignes courbes ou des points sur une assiette pour tester la texture. Si le dessin est fin et que le mortier à chaumines sèche en quelques minutes, c’est que tu es sur la très bonne voie.

Fais un cornet avec un papier solide ou utilise une poche à douille spéciale pour dessiner les motifs sur les figurines. Pour les constructions, la préparation sert de « colle » pour les pans de la chaumière en pain d’épices…

Conserve ces petits êtres et paysages quelques 15 jours, dans une boîte en métal ou en carton. Tu peux aussi ajouter une pomme saine dans le lieu de conservation afin de les aider à bien se conserver, mais garde-les bien de tout contact avec les oignons, l’ail, les champignons, les aromates, les épices et le chauffage. Cette période de repos permettra aux pains d’épices décoratifs de se reposer, de se relâcher et d’être bien plus moelleux à manger.

 

(c) Lalie Solune

Chocolat chaud des dames de novembre.

Quand elles s’apprêtent à laisser la place aux bienveillantes fées de décembre, les dames sombres de novembre préparent ce chocolat doux-amer aux enfants chéris qu’elles ont pourtant houspillés, afin de leur rappeler qu’elles les aiment quand même et que sans amertume il n’est point de douceur.

Une part de lait de soja et autant de café, additionnées d’une ou deux cuillères de cacao non sucré, frémiront dans ton chaudron.
Quand le breuvage sera tiède, tu y jetteras une demi cuillère à café de graines d’anis vert, une pincée de gingembre moulu et quelques morceaux d’un bâton de cannelle, puis tu mélangeras gentiment en attendant que le chocolat atteigne la température voulue..
Une fois ton chocolat filtré, adoucis-le d’un peu de sucre vanillé et d’un nuage de crème fouettée.

 

(c) Sara Strega

Tchaï massala

Le Tchaï Massala n’est plus à présenter. Thé indien aux épices, il se boit chaud, sucré avec du lait, ce qui fait de lui une boisson réconfortante durant l’hiver et rafraîchissante durant l’été. Voici comment je prépare le mien.

 

Dans un pot opaque, de contenance à peu près équivalente à celle d’un bocal de confiture, verse du thé rouge dit couramment thé noir indien, Ceylan ou Assam, des gousses de cardamone en bonne quantité, juste écrasées au mortier pour qu’elles soient ouvertes, de la cannelle en poudre à volonté, trois ou cinq clous de girofle entiers. Ce mélange se conserve facilement et longtemps. Il faut songer à laisser le temps aux ingrédients de reposer, pour que les épices et le thé se mêlent bien.

Au moment de faire le thé, rajoute de la racine fraîche de gingembre râpée, du sucre vanillé – mais du vrai : du sucre roux qui aura séjourné dans un bocal où se trouve une gousse de vanille fendue- ou encore du miel de châtaignier, d’acacia, de montagne, au fond de la théière. Verse deux bonne cuillères du thé épicé dans une passoire à thé en mousseline…

Dans la casserole, de l’eau de source et du lait (végétal ou animal) mélangés tu porteras à frémissement intense, vers les 80 ou 90°c. Verse dans la théière, sur le thé. Laisse infuser sept à dix minutes.

Les Indiens servent ce thé dans des timbales en métal.

(c) Lalie Solune

 

Korma de légumes

Le Korma ou Kourma est un mélange d’épices indien qui comprend coriandre, curcuma, fenouil, pavot, gingembre, laurier, cannelle, cardamone, girofle, muscade, badiane (anis étoilé).  Il est le socle d’un plat indien de viande, poisson ou légumes assaisonné de lait de coco, qui se mange avec du riz basmati en accompagnement. Tu peux mettre ton riz à cuire avant les légumes après l’avoir rincé. Le Korma de l’île Maurice est plus doux encore et cuisiné à la crème fraîche.

 

Lave, pèle et coupe les légumes du moment : carottes, petits pois, coco plats, haricots verts, chou-fleur, pommes de terre, oignons, courgettes, aubergines… tout ce que peut t’offrir la saison selon ton goût et tes choix. Fais revenir brièvement avec des oignons émincés dans une huile végétale (de sésame, d’arachide ou de coco). Pose ensuite le couvercle et baisse le feu pour les cuire un peu à l’étouffée une dizaine de minutes, afin que leurs qualités nutritives soient conservées. Ajoute 1 cuillère à thé d’épices par personne et des feuilles de curry sèches ou fraîches, touille et cuis encore un peu à l’étouffée. Pour les derniers instants de cuisson, ajoute du lait de coco.

 

(c) Lalie Solune

Kishri

Le Kisri (ou kishri, kicheri…) est un plat indien simple et quotidien. Ma version rapide et facile, très utile je trouve, pour emporter son déjeuner quelque part est plutôt à l’européenne puisqu’aux lentilles vertes qui s’associent très bien au riz pour une alimentation équilibrée. Mais on peut toujours, bien entendu, tester toutes variations possibles de lentilles et d’épices ainsi que de sortes de riz. Voici donc ma petite contribution au quotidien des Lièvres de Mars végétariens…

 

Lièvre qui a fait treize fois le tour de la lune et ne sait comment rattraper le calendrier solaire, jette dans ton petit chaudron magique :

Un verre de riz (rincé rapidement s’il s’agit de basmati)

Un verre de lentilles vertes triées

Six verres d’eau froide *

Une petite poignée de feuilles de curry

Et laisse cuire sur feu doux avec petites bulles qui remontent à la surface, jusqu’à absorption de l’eau.

En fin de cuisson, ajoute du sel, quelques grains de cardamone, deux cuillères à café de curcuma en poudre et, en toute éventualité, si tu sais encore tenir sur place quelques secondes, une pointe de paprika. Avoue que ça t’a reposé, hein, beau Lièvre coureur ?

 

Et souviens-toi aussi de ces mots du poète japonais :

Le Bouddha m’accorde

un peu de temps —-

je fais la lessive

Ozaki Hôsai

 

…mais le voilà déjà parti…

*et si le Lièvre de Mars n’était pas si pressé, il pourrait tout aussi bien remplacer l’eau par le bouillon d’aromates ^-^

(c) Lalie Solune

Pommes d’or hivernales

Verse dans ton chaudron un peu d’huile d’arachide ou de sésame. Émince de l’oignon et dépose-le là, bien au chaud. Hache de l’ail pour l’accompagner. Pèle et découpe de la pomme de terre pour la déposer de même. Ajoute quelques grains de poivre du Sechuan. Cisaille du persil sur le dessus. Pèle et découpe un morceau de curcuma frais en prenant soin de ne le laisser colorer que ce que tu veux bien. Plonge le itou dans ton chaudron d’hiver. Ajoute une petite pincée de methi, autrement dit de fenugrec, et quelques feuilles broyées de curry. Confie ton chaudron fermé au feu qui nous soutient l’hiver. Surveille et, s’il le faut, ajoute un peu d’eau par moments, jusqu’à ce que l’ensemble soit cuit, bien mêlé et chaudement odorant. Nul besoin de moi pour saler comme tu le voudras.

(c) Lalie Solune

 

Thé Mag Meld

Mag Meld est la « plaine des plaisirs » de la mythologie celtique. Ce thé parfumé favorise la détente et l’amour, la sensualité. Au moment où l’inspiration de ce thé me venait, tandis que j’en notais les ingrédients, je me suis aperçue qu’il avait été en bonne partie inspiré par le thé des amoureux de Strega. Considérons-le comme ma version de sa création personnelle…

 

Pour un bocal de thé voluptueux, d’environ 250 gr. :

Verse du thé indien appelé aussi couramment thé noir, et dit par les spécialistes thé rouge, en proportion de quatre cinquième du bocal. Ajoute cinq bonnes cuillères à café de roses séchées et moulues.

Referme et secoue pour bien mélanger, ainsi que tu le feras à chaque ajout d’un nouvel ingrédient.

Ecrase dans un mortier, juste assez pour les ouvrir, neuf ou deux fois sept gousses de cardamone et ajoute-les. Mélange de nouveau.

Verse deux cuillères à soupe d’amande en poudre ou encore, ou aussi, deux ou trois gouttes d’extrait d’amandes amères.

Ajoute en quantité qu’il te plaira du gingembre séché et râpé. Fais de même avec un petit morceau d’écorce de citron. Enfin, introduis dans ce mélange la pelure d’une pomme sauvage, sous forme d’un ruban séché.

Infuse le thé à l’eau de source et sers-le avec du miel de fleurs sauvages pour une boisson passionnée, avec du miel de forêt pour un amour profond et sauvage, avec du miel de bruyère pour un amour joyeux et solide…

(c) Lalie Solune

Cake, façon pain d’épices.

Vilaine sorcière qui fut distraite ou fainéante et n’as point préparé la pâte à pain d’épices…
Tu le regrettes maintenant, je le sais, je le vois… Tu t’en mords les doigts, n’est-ce pas ?
Je pourrais dire bien fait pour toi, je le pourrais, oui, si je ne m’étais moi-même trouvée à ta place de nombreuses, trop nombreuses fois…
Mais fainéante n’en est pas moins gourmande, donc je serai un brin compatissante… Alors écoute ce que deux vieilles sorcières m’ont soufflé pour remplacer le délice oublié.

Un, deux et trois…
Dans le cognac jette une tasse de raisins secs au moins deux heures avant de préparer ta pâte.
Et quand vient le temps de commencer ton ouvrage fais fondre tranquillement 100g de beurre avec 150g de miel.
Laisse refroidir ce mélange parfumé et pendant ce temps mêle farine (250g), levure (un sachet et une cuillère à café de bicarbonate, sans oublier l’inévitable pincée de sel) et évidemment les épices, autant de cannelle que de gingembre (deux cuillères à café de chaque suffiront). Puis si tu t’en sens l’envie, une cuillère à café de poudre de cardamome.
Ajoute le beurre et le miel à ta farine épicée, mais ce n’est pas tout, non, ce n’est pas tout…
Ajoute d’abord un œuf battu, puis incorpore progressivement 250g de confiture de mûres ou bien d’oranges amères, peut-être même de clémentines, à ta guise. Mais fais attention car il faut mêler tout ceci vigoureusement sans pour autant laisser la pâte trop s’alourdir.
Petit à petit ajoute raisin secs imbibés de cognac et petits morceaux d’oranges confites (une tasse fera ton affaire, comme pour les raisins).
Verse le tout dans un moule à cake et laisse cuire une petite heure à feu doux (th5).
Quand tu vérifieras la cuisson, n’oublies pas que la pointe du couteau doit ressortir humide.
Ce cake sera bien meilleur à déguster le lendemain, une fois que les épices auront langoureusement libéré tout leur parfum.
Et toi tu pourras t’en frotter les pattes, car cette année tu t’en sors bien.

(c) Sara Strega.