Sirop de rose et de pélargonium rosat.

Quand s’épanouissent les roses sauvages et qu’embaume le pélargonium capitatum à la si délicate senteur de rose qu’on le nomme rosat, les filles de Flore vont au jardin emplir leurs paniers de fragiles pétales et de feuilles duveteuses pour en confectionner un délicat sirop.
Si l’envie te prend de les imiter, trouve un beau pélargonium aux effluves sucrés chipe-lui quelques pétales et surtout de belles feuilles bien vertes et parfumées. Le pélargonium, de joyeuse nature, ne t’en voudra guère si tu entonnes avec lui la chanson du Vieux Tom. Une fois cela fait, tu devras cueillir l’équivalent en pétales de roses.
Choisis évidemment des roses non-traitées, aux pétales tendres et légèrement parfumés. Prends garde que tes pétales ne soient ni tachés ni abîmés. De plus, leur pointe peut être amère selon les variétés de roses, auquel cas tu devras patiemment les retirer.
A l’aune d’une belle coupe, mesure ta récolte bien tassée et, pour un volume de pétales et de feuilles (voire une volume et demi si tu veux un goût encore plus prononcé), mets à bouillir dans ton chaudron deux volumes d’eau et deux autres de sucre roux.
Quand eau et sucre seront bien mêlés, ajoute les feuilles et les pétales, remue bien, mais délicatement, et laisse frémir le temps de trois ou quatre chansons (une dizaines de minutes, selon l’épaisseur du sirop). N’oublie pas de remuer de temps en temps.
Retire du feu ton chaudron, jettes-y quelques graines de cardamome et un peu de jus de citron pour que le sirop se conserve mieux, puis laisse-le reposer quelques heures, il l’a bien mérité.
Une fois un délai raisonnable d’au moins deux heures écoulé, filtre ton sirop, sans presser les pétales et les feuilles, porte-le à ébullition dans le chaudron et mets-le en bouteille.

(c) Sara Strega

Petites histoires de… cuisine bretonne

La collection « Petites histoires de… », des éditions Terre de brume, est consacrée à l’imaginaire breton et se décline en publications thématiques. Dans celle-ci, consacrée à la cuisine bretonne alternent recettes, contes, anecdotes.

Vous pourrez y lire :

Mise en bouche

La Chanson de l’Ogre (Souvestre, Hélias)

Du solide et du vrai!

La recette de la cotriade

La recette des huîtres au vert

Des extraits de texte sur les huître (Marquer, Sébillot, Hélias)

La recette du homard grillé

La chanson du homard

Le homard diabolique, conte relaté par Sébillot

La recette des côtes de porc au café

Le conte de la femme aux tripes (Sébillot)

Une description des coutumes concernant la fête du cochon

Le conte de l’andouille (Le Braz)

Rendre son sac (Besançon)

Pas d’argent : pas de viande, à moins que… (Le Braz)

La recette du gâteau de pommes de terre et d’arbre

Une origine divine (Sébillot)

En robe des champs (Hélias)

La recette du Yod Kerc’h

La bouillie refroidie (Sébillot)

Un art traditionnel (extrait du Cheval d’Orgueil d’Hélias)

Du pain sur la conscience (Le Braz)

Le pain des fées (Sébillot)

La recette du Kouign Amann

La merveilleuse origine des craquelins (Herpin)

C’est moi qui l’ait fait ! (conte relaté par Sébillot)

Et du liquide aussi…

Recette du pommé

Coutumes (Toussaint et pommes)

Le pommier de saint Magloire (d’après Haize)

La chanson du café (Luzel)

Rouge et blanc au même fût (Le Braz)

Et pour finir…

Sus aux concombres ! (Besançon)

 

Un petit livre amusant qui est une bonne introduction à la cuisine ainsi qu’à la culture bretonne pour les néophytes…

(c) Lalie Solune

Cycle d’avant le solstice

Le solstice approche, mais n’est pas encore là… nous sommes mi-mai, les premières cerises murissent, les fleurs d’acacia et de robiniers s’épanouissent, les tilleuls vont bientôt être à point. Il est encore temps de cueillir des ombelles de sureau comme médication, pour les manger en « beignets » ou bien pour faire un vin tardif. Il est temps de confire l’ail nouveau. La récolte des haricots verts ne va pas tarder, patience. Sur ma fenêtre, quelques coquelicots prometteurs sont en bouton. Les moineaux ont visiblement fini de faire leurs nids…

(c) Lalie Solune

L’estragon

Artemisia Dracunculus

Le « petit dragon d’Artémis », ainsi qu’il m’arrive de le nommer affectueusement…

L’herbe Serpentine, dite aussi Herbe aux Dragons aurait été introduite en Europe par les Mongols et, de façon avérée, cultivée depuis le XVe siècle.

Propriétés médicinales et nutritionnelles :

Apéritive et digestive, elle calme le hoquet tout comme l’aneth, elle purifie les intestins. Tonique, elle est utile pour lutter contre les contractions musculaires. Lorsqu’elle est fraîche, elle est très riche en vitamines C.

Cueillette : de mai (voire mi-avril dans le sud ou selon le temps qu’il fait) à fin septembre.

Conservation : Gardez les brindilles dans un petit verre d’eau. Ne faites pas comme moi au début : pensez à changer l’eau souvent et ne les attachez pas en bouquet ! Prenez garde aussi à ce que les feuilles du bas ne trempent pas dans l’eau. Au séchage (tête en bas, protégée de la poussière), elle perd ses vitamines, mais garde un parfum agréable, encore qu’on puisse préférer le parfum frais.

 

C’est une herbe au goût assez fort que bien des personnes évitent à cause de cela. C’est pourtant son goût fort qui calme l’envie de fumer et qui pallie au sel lorsqu’on veut arrêter d’en consommer sans en avoir perdu le goût.

Difficile à marier, dit-t-on (c’est une artemisia, après tout…^^) elle fait pourtant partie des herbes du bouquet garni dans certaines recettes

Son allure reptilienne inquièterait-elle ?

Elle parfume avec brio nombre de condiments et sauces. On l’associe dans les plats aux poissons blancs, au poulet, aux oeufs et aux pommes de terre. Pour ma part, c’est avec les œufs, les pommes de terre et le fromage de chèvre frais que je l’apprécie le plus.

 

En boisson digestive, elle déploiera ses vertus :

60 gr. d’estragon dans un litre d’eau de vie à 45°. Laisse macérer une quinzaine, puis filtre et ajoute un sirop. (source : LaPharmacie du bon dieu , Fabrice Bardeau).

Une branchette ou deux dans un vinaigre de vin le parfumera agréablement en adoucissant un peu son aigreur.

(c) Lalie Solune

Cycle des pollens – Mai

Le lilas et l’aubépine s’épanouissent autour du premier mai, ainsi que les roses de printemps, à l’époque des premiers fromages de chèvres frais de l’année… et commencent les fleurs de sureau… J’ai vu les tout premiers coquelicots, c’est qu’il fait bien chaud cette année. Les fraises sont en train de mûrir et la rhubarbe a grandi suffisamment pour être cueillie. Les carottes nouvelles sont de sortie, les oignons verts deviennent franchement replets, l’ail rose de printemps, les fèves et petits pois offrent leurs vertus. L’acacia forment ses bourgeons de fleur qui ne sauraient tarder à éclore. Si tu souhaites récolter des racines de consoude officinale, il est temps. Les morilles et coprins chevelus égayeront peut-être ton chemin du côté des bois et des prés…

 

A la fin de mai, en Méditerranée, les câpres seront mis en bocaux, tandis qu’il sera déjà possible de recueillir des feuilles de myrte.

 

(c) Lalie Solune

« Si vous n’êtes pas capable de sorcellerie, ce n’est pas la peine de vous mêler de cuisine. »

Colette

Tarte Goodfellow

Pendant que la pâte à tarte pose,

Nettoies 5 ou 7 branches de rhubarbe, mais pas trop : si elle est fraîchement coupée, il importe seulement de la rincer et d’ôter peut-être deux ou trois gros fils… et encore… Coupe-les en morceaux en humant leur parfum vif et profond. Fais-les cuire avec un peu de beurre salé, une bonne cuillère à café de miel bien fleuri et un peu de fleur de sucre à la rose*

Demande aux salamandres de bien chauffer ton four.

Dispose ensuite la pâte étalée par tes mains heureuses dans un moule, picote le fond comme le moineau picore. Garni de fraîches pétales de roses de mai odorantes, de la rhubarbe cuite et de fraises des bois. Nappe l’ensemble d’un léger sirop de roses de mai. Enfourne après avoir offert aux salamandres de se nourrir du parfum pendant une vingtaine de minutes (777 slgurpiounilles en langue salamandresque) afin de modérer leurs ardeurs autour des 180°c.

Partage et réjouis-toi, puis laisse les miettes aux oiseaux…

 

*La fleur de sucre est une recette du Petit Précis de Cuisine Elfique de Laurence et Yannig Germain. C’est un mélange de sucre (roux, bien entendu…) et de pétales de roses moulues dans un bocal, sucre parfumé à la rose, suivant le même procédé que le vrai sucre vanillé.

 

(c) Lalie Solune

Encens d’une pleine lune de mai

Cet encens m’a été inspiré par une poétesse amie intime de la lune. En cette pleine lune de mai, je te le dédie et te remercie, Flidais.

Mêle dans ton mortier une part de grains de myrrhe, une part de pétales de roses séchées, une pincée de brindilles sèches de fenouil et un petit morceau de sang de dragon.

Égruge, triture, concasse et laisse un peu poser avant de brûler, mais surtout et avant tout, sache pourquoi tu le fais.

(c) Lalie Solune