Thé du désert

Certains l’appellent aussi thé des bédouins ou caravane du désert, le thé marocain est un thé tout particulièrement rafraîchissant lors des jours de Sirius… La menthe rafraîchit, vivifie, éveille l’esprit et les sens, procure sérénité vivace. Il est possible d’utiliser de la menthe verte, de la menthe poivrée, de la menthe marocaine.

Il te faudra pour cela une théière pansue au col un peu haut et au bec long et recourbé vers le haut qui permette de filtrer le thé. Rince-là l’eau chaude et laisse la poser une minute pleine d’eau chaude. Met de l’eau pure à chauffer en un volume légèrement supérieur à celui de la théière. Vide la théière et verse ensuite deux ou trois bonnes cuillères de thé vert de Chine, de type gunpowder ou, mieux encore 9371

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Lorsque l’eau commence à fumer, verse une petite partie sur le thé, pour le rincer (« tourne et vide ») et remets le reste à chauffer jusqu’à début de frémissement. Dépose dans la théière trois à cinq cuillères de sucre et cinq grosses tiges de menthe. Tu peux aussi ajouter, pour un parfum plus complexe dans ses arômes et au moelleux enchanteur, un petit rameau d’armoise absinthe*** ou quelques gouttes d’eau de fleurs d’oranger naturelle. Verse l’eau frémissante dessus et ferme. Laisse infuser deux ou trois minutes puis verse dans des verres à thé que tu videras de nouveau dans la théière pour bien mélanger l’ensemble. Sers en faisant mousser, éventuellement, comme me l’a très justement rappelé Lune, avec des pignons grillés, c’est un délice !

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*** ATTENTION : l’utilisation de l’armoise absinthe est à éviter en cas de grossesse.

(c) Lalie Solune

Lune de feu

Cette pleine lune a nettement marqué le seuil de l’été. Voici juillet qui avance vers la saison du chien.

Les moissons vont commencer et je vous laisse en compagnie des dernières cerises du sud, des premières cerises du nord, des abricots et des melons, des pastèques, des pêches et des brugnons. Je vous laisse accueillir les courgettes, les concombres et les pousses de poivrons, observer la fleur de l’aubergine grossir en légume… Je vous laisse recueillir les groseilles, les cassis et les framboises, car la framboise est la preuve vivante de la bonté de la nature.

(c) Lalie Solune

Liqueur de verveine

En prévision des hivers les plus longs et rigoureux, n’oublie pas, soeurcière, de mettre un peu d’été en bouteille.
Quand tu iras récolter la délicieuse verveine citronnelle pour tes tisanes, tes sorbets, tes biscuits et autres délices, garde quelques feuilles fraîches (toujours un nombre impair, bien entendu) pour en remplir au moins le tiers d’une grande bouteille en verre. Recouvre le tout d’un bon litre d’eau-de-vie de fruits, mélange très légèrement et cache soigneusement à l’abri des lutins trop curieux et plus encore gourmands.
Pendant quarante jours laisse infuser les feuilles loin des rayons du soleil, mais remue de temps en temps, toujours avec délicatesse, et surtout apprécie la très belle couleur verte et si vive que prendra l’alcool.

Une fois ce temps magique écoulé, laisse infuser d’autres feuilles de verveine dans le demi litre d’eau qui te servira à faire ton sirop. Sauf si tu as été plus prévoyante que moi l’hiver dernier et que tu as dans ta réserve un sirop de citron suffisamment sucré et épais qui puisse faire l’affaire. Si ce n’est pas le cas, tu te contenteras de sirop vanillé, ce qui n’est pas plus mal.
A ton infusion de verveine ajoute 400g de sucre roux et une gousse de vanille fendue en deux. Laisse épaissir à feu doux plus que pour un sirop ordinaire. Qu’il soit presque du caramel; parfumé, délicieux, enivrant…

Filtre l’alcool pour le débarrasser des feuilles qui lui ont laissé tout leur parfum et adjoins-lui le sirop une fois que celui-ci aura refroidi.
Brasse soigneusement le tout.
Remplis tes bouteilles, oublie-les encore une fois loin du soleil et des pillards (remue-les quand même un peu de temps en temps) pendant au moins quarante jours et si tu as de la patience et que tu attends plus encore tu en seras plus largement récompensée.

Et l’hiver prochain tu auras en bouteille un peu d’été à partager avec tes amis pour chasser la grisaille, les vilaines bronchites et oublier parfois que le temps, comme la nuit, s’étire infiniment.

(c) Sara Strega

Gâteau aux cerises

C’est le gâteau des fiancées, le pâtissage ensorcelé des filles de Beltane que leurs amours inspirent et que le début de l’été fait rire sans raison.

Dans ton chaudron mêle soigneusement 300g de farine, un sachet de levure, une pincée de sel, deux cuillères à soupe de gingembre et 50g de vergeoise blonde*.
Bats deux œufs avant de les ajouter au mélange.
Fais fondre 100g de beurre que tu mêleras à 10cl de lait avant de verser le tout dans ton chaudron.
Une fois le tout dûment battu pour que ta pâte soit homogène, ajoute enfin la moitié d’un honnête pot de confiture de cerises.
Verse le tout dans un moule à cake et laisse pour une heure aux bons soins des Salamandres. (th5 environ)

Tu peux également faire cuire ce gâteau dans un moule à tarte, quand même assez haut ou alors oublie la levure, et remplacer alors le lait par de la crème liquide.

Glaçages :

La version hivernale est douce et crémeuse comme la neige qui recouvre tout.
Pour préparer ta glace royale bats énergiquement deux blancs d’œufs, une ou deux cuillères à soupe de sirop de cerises ou de grenadine et dix à douze cuillères à soupe de sucre glace.
La texture doit être épaisse et luisante. Glace le gâteau une fois qu’il aura refroidi et laisse au glaçage le temps de se solidifier quelque peu.

La version estivale est légère et fluide.
Avec un cure-dent pique légèrement et de nombreuses fois le dessus de ton gâteau encore chaud.
Ensuite avec un pinceau badigeonne-le de sirop dans lequel tu auras délayé une cuillère à soupe de sucre glace.

Ce gâteau peut être préparé en toutes saisons, mais il est meilleur à la fin de la sienne, le printemps, quand on peut agrémenter la pâte et le sortilège de cerises fraîches et juteuses.

* la vergeoise est un sucre extrait du sirop de betterave. Plus le sucre est recuit et plus il fonce, on trouve ainsi de la vergeoise blonde ou brune. Ce sucre a un goût très typé, à la fois plus fort et moins écœurant que le sucre de canne. Il a aussi l’avantage de rendre les gâteaux plus moelleux.

(c) Sara Strega

Petits pains des dragons

Pour fêter l’apogée du soleil en toute convivialité, j’ai fait appel à Drakomir, un dragonnet venu des Balkans… Voici ce que son haleine brûlante et quelque peu moirée de senteurs de Rakia m’a soufflé à l’oreille :

Pour faire six petits pains, tu dois te concentrer et, puisque c’est la saison chaude, tu peux cuire tes fournées la nuit, elle est si courte, de toute façon… Tu dois aussi préparer ta levure avec attention en délayant 35 gr dans un petit verre d’eau tiède.
La farine blanche, issue des récoltes qui très bientôt vont recommencer, tu en prendras une petite colline d’une livre et au milieu de cette colline aux flancs purs et courbe comme la mère qui nous nourrit tous, tu formeras un puits. Alors tu versera dans le puits le liant : la moitié de la quantité précédente en petits morceaux de beurre auxquels tu ajouteras six jaunes d’œufs frais du jour*, deux pincées de sel marin et un verre de crème sure avant d’ajouter la levure. Alors, agis rapidement, bats des ailes doucement et amalgame tout cela bien vite avant de pétrir tendrement, avec la tendresse des dragons, une tendresse énergique et sautillante. Ensuite, souviens-toi de la pâte feuilletée et mêmement fais avec cette pâte trois tours bien menés. Laisse la alors poser au tiède 2 à 3 heures durant. Le temps de faire un tour dans le vent, d’aller taquiner les Bereguini et de revenir en riant.
Il sera temps de faire dorer dans une poêle chauffée du beurre et par-dessus cinq cuillères à soupe de chapelure : une pour la terre, une pour le vent, une pour l’eau, une pour le cœur de dragon qui monte au ciel bien haut, une pour le plaisir. Avec cela un verre de crème fraîche, deux jaunes d’œufs, deux cuillères à soupe d’estragon haché et deux blancs en neige ferme pour parfaire cette garniture.
Étale la pâte en une abaisse aussi mince que possible, tapisse-la de garniture et roule-la bien serrée.
Sur la plaque du four, pose la et laisse pendant une heure
Alors et enfin, badigeonne de jaune d’œuf* délayé dans l’eau et laisse cuire une heure moins cinq minutes à température médiane…

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* et de tous ces jaunes d’œufs garde les blancs
pour faire plaisir aux enfants
petits et grands
qui se damneraient
pour de la pâte d’amande 
bien préparée…

(C) Lalie Solune

Soupe traditionelle aux fanes de radis

Le rat dit qu’il n’y a rien à jeter chez lui ! Croque dans sa chair rosée et fonds de plaisir pour ses fanes. Avec ce temps gris et tristounet, rien ne vaut un bon velouté chaud et réconfortant. Pour cela, va voir ton vieil ami et sors de la terre une belle botte de radis, dont tu prélèveras les fanes. Cisèle une échalote et pèles et découpes en cubes deux ou trois petites pommes de terre (ou une grosse). Fais ensuite suer l’échalote dans un peu de beurre (c’est meilleur) et ajoute ensuite les pommes de terre et les fanes lavées et rincées. Couvres d’eau (et pourquoi pas de bouillon végétal) et laisses cuire jusqu’à ce que les pommes de terres soient tendres. N’oublie pas de saler et de poivrer, et si tu le souhaites, tu peux ajouter des herbes aromatiques.

Personnellement je mixe le tout, la douceur du velouté m’apaise encore plus face à cette froide pluie.

Saches que les fanes de radis, en plus d’être délicieuses, sont une excellente source de provitamine A, et donc d’antioxydants, de vitamine C et de fer, parfaits pour combattre les froideurs de juin.

Et si ma soupe t’ennuie et que tu as envie d’un brin de soleil, prépare donc un pesto de fanes!

Texte et photos (c) Lucrèce

« Historiquement, la cuisine est le centre de la maison ; c’est la place des cultes domestiques. On plaçait les « dieux du foyer » sur le fourneau de la cuisine et, aux temps préhistoriques, on enterrait les morts en dessous. Étant le lieu où la nourriture est transformée, la cuisine est aussi analogue à l’estomac. Dans son aspect desséchant et consumant aussi bien que dans sa fonction d’illumination et de chauffage, elle est le centre de l’émotion, ce qui montre que la lumière de la sagesse ne peut venir que de la chaleur et de la passion. »

Marie-Louise von Franz « L’homme et son ombre » in L’interprétation des contes de fées, éd. Albin Michel.

« Si vous avez froid, le thé vous réchauffera. Si vous avez chaud, il vous rafraîchira. Si vous êtes déprimé, il vous réconfortera. Si vous êtes énervé, il vous calmera. »
Sir William Gladstone

Le guide de l’encens

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Ce livre est organisé par chapitres traitant chacun d’une tradition, d’une région du monde particulière (tradition nordique, tradition indienne, tradition juive, japonaise, etc.), les encens rattachés à chaque tradition sont décrits avec des dessins assez précis de la plante dont ils sont tirés, mais surtout de nombreuses recettes de mélanges sont offertes au lecteur. Une véritable encyclopédie des encens.

(c) Lalie Solune

Sorbet à la cerise

Par chez nous, on croule sous les belle Dames Rouges depuis déjà plusieurs jours. Ma grand mère m’en amène un kilo tous les deux jours ! Mais qu’en faire sans se casser la tête ? Pourquoi pas quelque chose de rafraîchissant pour nous aider à résister aux trente degrés ambiants…

Il vous faudra aller cueillir des cerises bien mûres le matin, de manière à en avoir 450 gr dénoyautées. Mixez-les avec 100 grammes de sucre de canne environ (ou moins, tout dépend du niveau de sucre des cerises, goûtez au fur et à mesure), une feuille de menthe et une cuillère à soupe de kirsch. Laissez refroidir au royaume du froid et faire prendre en sorbetière 20 à 25 minutes et un conseil, goutez dès la sortie de la sorbetière, c’est juste un pur régal! Si vous n’avez pas de sorbetière, laissez prendre au congélateur tout simplement.

Bien sûr, pour une version non alcoolisée, on peut enlever l’eau de vie. Franchement, on ne sent pas l’alcool mais il donne vraiment un goût en plus!

Avant de déguster, laissez réchauffer car si c’est trop froid, vous n’explorerez pas toutes les saveurs de ce sorbet.

Attention, il est à consommer dans la semaine…

(c) Texte et photographie Lucrece