Le bouleau est un arbre pionnier, c’est-à-dire qu’il apparaît le premier sur les terrains déboisés (après incendie ou coupe), il pousse vite et haut, absorbant rapidement la lumière et l’eau.
Sans doute est-ce pour cela que la symbolique en fait un arbre des commencements, de l’enthousiasme des débuts. Il est d’ailleurs le premier des oghams (Beith).
Son bois, clair, est donc très léger et relativement fragile à la casse lorsqu’il est jeune, facile à travailler. Il est utilisé par les sabotiers, les charrons qui en font traditionnellement des jantes, des roues, des cercles pour tonneaux, les couvreurs, les charpentiers, mais aussi les teinturiers et tanneurs – l’huile extraite de l’écorce de bouleau s’utilise pour parer le fameux cuir de Russie. On peut aussi utiliser son écorce pour faire des torches.
Il est connu pour servir à fabriquer les décorations de Jol/Jul/Joula/Yule (autrement dit Noël et plus concrètement le solstice d’hiver), dans les pays du Nord et de l’Europe centrale : formes et silhouettes découpées dans une fine plaque de bouleau, décorés ensuite, le plus souvent au pyrograveur, et percées pour permettre de les accrocher avec un fil au sapin où dans divers lieux de la maison. Dans cette utilisation se retrouve également l’aspect symbolique de commencement, de renouveau, de ce type d’optimisme particulier aux naissances et aux débuts de cycle.
Le bouleau est un arbre courant en Europe, à l’exception de la zone de climat méditerranéen. C’est même un arbre caractéristique des paysages de toute la zone finno-scandinave et russe, région du monde dans laquelle il avait une grande importance pour les besoins des habitants, où son écorce apporte de la lumière lors des périodes sombres. Il est par ailleurs utilisé pour se flageller et se purifier dans les saunas en Finlande. La rune Berkano/Beorc (qui ressemble à un « B » pointu) lui correspond. En norrois, comme en islandais moderne, le nom du bouleau est Bjork. Cette rune était gravée sur les poteries qui servaient à conserver les plantes médicinales. Le bouleau est donc également lié à la guérison et à la purification.
Il passe aussi pour être l’emblème du lien entre les mondes, le symbole des traditions chamaniques de Sibérie.
Une tradition d’Europe de l’ouest (dont j’ai oublié la source) dit que nouer magiquement un fagot de rameaux de bouleau peut aider à « provoquer » (ou révéler) une demande en mariage.
Souvent associé chez les Slaves à une idée de gracilité, de souplesse, de féminité, ses rameaux servaient traditionnellement à fabriquer les balais, qui étaient brûlés à la fin de l’hiver.
Lorsque Vassilissa, en entrant chez Baba Yaga, suit les bons conseils qui lui ont été donnés et noue un ruban à la branche du bouleau dont Baba Yaga ne s’occupe pas et ne s’est jamais occupé, elle crée un lien avec lui et le bouleau l’aidera ensuite à s’enfuir de chez l’ogresse. Le nom du bouleau est féminin dans les langues slaves et sa racine étymologique semble le rapprocher de l’idée d’accouchement, ou plus exactement de gésine.
Son écorce douce, à la blancheur féérique, se détache facilement et d’elle-même en lanières ou en morceaux incurvés qui permettent de faire de petites corbeilles à fruits des bois. Elle change de couleur suivant l’âge de l’arbre.
Son écorce servait aussi à faire des supports d’écriture (Islande, Irlande…), du papier artisanal (encore au XIXe siècle, Georges Sand, paraît-il, en utilisait).
Elle pouvait servir aussi, en situation de famine, à rallonger la farine du pain. Non pas qu’elle ait de grandes valeurs nutritives, mais étant comestible, elle permettait d’augmenter la quantité de pain lorsqu’il n’y avait plus rien.
On utilise le bouleau, le plus souvent sa sève, pour confectionner des bières, sirops et liqueurs.
Sa sève, riche en minéraux, est bénéfique pour purifier l’organisme à la fin de l’hiver.
Au printemps, lors de la montée de sève, autour de la pleine lune la plus proche de l’équinoxe, elle est récoltée par incision du tronc, en la laissant couler dans des godets accrochés à l’arbre. Ses feuilles, caduques (c’est-à-dire qui tombent l’hiver) et qui se récoltent de juin à septembre, ont aussi une très bonne action détoxifiante.
Elles entrent dans la composition de produits pour laver les cheveux et détoxifier le cuir chevelu.
Ses fleurs sont des chatons, ils fleurissent au tournant des mois d’avril et mai, après ceux du saule. Le tronc fin, léger et souple d’un jeune bouleau est parfois utilisé pour faire le mât du premier mai.
Voici quelques applications dans le domaine de la santé :
*repousse des cheveux et purification du cuir chevelu : lotion à base de sève de bouleau
*infusion de feuilles contre le cholestérol, les rhumatismes
*cataplasme de feuilles pour soulager les douleurs articulaires dues à la goutte
*décoction d’écorce contre les dartres, les éphélides
*contre intoxication par substance acide mâcher du charbon de bouleau
*sève de bouleau contre la lithiase rénale
*lotion de feuilles (décoction) pour la peau, le teint
(Source : Babo « Secrets thérapeutiques des arbres »)
*son HE en synergie avec He laurier, He térébenthine et TM griffe du diable (harpagophytum) est un bon anti inflammatoire et relaxant des muscles transcutané. (Source d’expérience ^_^)
(Source : Marie-Antoinette Mulot)
feuilles = diurétiques favorisent surtout l’élimination des urates
écorce = action dépurative, mais surtout action digestive (affections de l’estomac, ulcères)
M.A. Mulot le préconise avant tout traitement d’herboriste, pour faciliter l’absorption du traitement en purifiant l’organisme.
Quelques mots-clés :
*Purification – Guérison * Nouveaux départs * Débuts de cycles
*Lueur dans la nuit
*Souplesse – Flexibilité * Féminité (aspect « jeune fille »)
*Rôle de lien entre les mondes, axis mundi
*Mues
(c) Lalie Solune
Un excellent livre et ce passage est particulièrement marquant. Un petit bijou à garder près de la table de chevet
Oui, je suis en train de le découvrir et j’aime vraiment beaucoup :0)
Oui, je suis en train de découvrir cette Mythologie des arbres de Jacques Brosse et j’aime vraiment beaucoup :0)