Storzapretti

Jette dans l’eau bouillante, pour deux minutes environ, 300g d’épinards ou de blettes (la partie verte).

Plonge-les ensuite dans l’eau froide avant de les égoutter. Hache-les grossièrement et mélange-les à la moitié d’un brocciu (de trois ou quatre jours pour qu’il soit assez ferme), avec deux jaunes d’œufs battus, puis un peu d’origan et de thym, ou du persil, ainsi que du sel et du poivre.

Si ta pâte te paraît un peu trop fluide, tu peux arranger cela en ajoutant un peu de fromage râpé, du parmesan par exemple.

Une fois le tout mélangé comme il se doit, commence à façonner des boulettes de la taille d’un creux de paume. Passe-les dans la farine, avant de les jeter dans l’eau bouillante (une à une afin de ne pas trop la refroidir). Quand elles remontent à la surface, c’est qu’elles sont prêtes.

Tu peux alors les disposer dans un plat dans le fond duquel tu auras étalé un peu de sauce et les en napper légèrement, avant d’ajouter un peu de parmesan et de passer le tout sous le grill du four.

On utilise le plus souvent la sauce d’une viande mijotée, par exemple du cabri que l’on servira avec, mais moi qui suis végétarienne je préfère prendre de la sauce tomate assez liquide. Ce qui traditionnellement se fait plus avec la version aux épinards.

Les storzapretti sont un plat que l’on peut préparer en hiver comme au printemps, mais pas en été ni pendant la première moitié de l’automne.

(c) Sara Strega pour la recette, Solune pour la photo.

Chou-fleur au cidre

Les perce-neige ont effleuré le bout du nez de la vieille sorcière hiver, les salamandres et les grenouilles qui migraient vers leurs amourettes ont passé sur ses pieds noueux, qui se sont dénoués, les oiseaux revigorés ont piaillé et tournoyé autour de sa tête… la voilà métamorphosée, la voici rajeunie !

Bientôt, sorcière hiver sera devenue fée printanière. Mais quelque chose de blanc comme neige en son jardin luit, dans un écrin de vertes feuilles… Elle le cueille, le tourne en tous sens, c’est un chou comme ceux de l’hiver, une fleur comme celles du printemps.

Mi-fée mi-sorcière, elle l’emporte dans sa chaumière et en défait les feuilles qui nourriront les bêtes. Chaque part de la pomme est un petit bouquet à détacher, ce que fait la sorcière. Elle les plonge dans l’eau froide du chaudron qu’elle pose sur le feu pour les cuire jusqu’à ce que tendreté côtoie fermeté.

La fée fouine dans son panier à échalotes et en retire une bonne quantité, la sorcière sort son grand couteau pour les peler et les émincer. Si elle s’y prend tranquillement, pour les trouver et les apprêter, la vingtaine de minutes utiles à la cuisson du chou-fleur y suffira… Plat du four, rend-lui service en ce jour ! Accueille les échalottes et quelques copeaux de beurre, une bonne pincée de sarriette séchée de l’été passé et le chou-fleur égoutté.

La sorcière tire de derrière les fagots un beau flacon de cidre. Les pommes de Samhain ont bien fermenté, la boisson est prête à déguster. Tout de même, la fée encore un peu sorcière goûte le breuvage, on ne sait jamais… S’il est parfait, elle en arrose généreusement le plat, de sorte que les légumes baignent. La gueule ouverte du four accueille cette offrande pour la transfigurer. Petites bulles de bouillon, fonte douce des échalottes… c’est trois fois dix minutes à consacrer la table avec les premières fleurs et les premiers chatons avant l’arrivée des ses amis, eux aussi transformés par le seuil de la saison.

 

(c) Lalie Solune

Cigares aux Amandes

Voici les ingrédients pour réaliser une trentaine de ces irrésistibles douceurs.

Les ingrédients pour confectionner la pâte à cigare

  • 250 gr de farine
  • ½ verre (à 1 verre, au jugé) d’huile
  • ½ verre (à 1 verre, au jugé) d’eau
  • 1 pincée de sel
  • un peu de sucre (2 à 3 cuillères à soupe)
  • 1 sachet de sucre vanillé

Bats l’huile et l’eau, mélange le sel, le sucre et ajoute la farine au fur à mesure, jusqu’à ce qu’elle « rentre ». Sache que la pâte ne doit pas être dure. Elle doit rester souple et ne pas coller.

Pétris une première fois, étale la pâte assez finement au rouleau à pâtisserie, puis avec la main étale de l’huile et replie cette pâte.

Lorsque tu pétris la pâte, n’oublie pas de prononcer quelques charmes d’amour et d’abondance.

Couvre-la d’un linge propre et laisse-la reposer 15 à 30 minutes. Refais la même chose trois fois : étale, huile, plie. Trois est le nombre magique que toute bonne sorcière utilise lorsqu’elle lance un sort !

Les ingrédients pour confectionner la pâte d’amandes

  • 4 tasses d’amandes en poudre
  • 1 tasse et demi de sucre
  • 2 œufs
  • râpure de citron

Mélange tous les ingrédients à la main. Mets de côté.

Étale la pâte finement et découpe des rectangles 7 ou 8 cm de long.

Forme des boudins de pâte d’amandes et poser-les sur la pâte à cigare. Enveloppe-les et referme correctement la pâte pour éviter que l’huile ne pénètre à l’intérieur des cigares.

Fais chauffer l’huile et passer les cigares à la friture jusqu’à ce qu’ils soient dorés. Éponge-les rapidement sur un linge propre qui ne craint rien, puis passe-les dans le sirop.

Les ingrédients pour confectionner le sirop

  • 1 verre d’eau 2 verres de sucre
  • 3 à 4 cuillères à soupe de miel
  • 1 cuillère à soupe de rhum

Dans une casserole, verse l’eau et le sucre, place le tout sur un feu moyen à vif, jusqu’à l’obtention d’un sirop pas trop épais. Ajoute le miel, laisse-le fondre. Ajoute le rhum.

Prends garde à ce que le sirop ne soit pas épais. Les cigares colleraient aux dents, ce qui est fort désagréable et il ne serait plus possible de les décoller les uns des autres sans les casser.

Crêpes de sarrasin levées

Un peu à la façon éthiopienne, mais seulement un peu, puisqu’il est difficile de trouver sous nos latitudes du teff, la céréale utilisée en Ethiopie pour faire l’Injera, la galette traditionnelle qui tient là-bas un peu le rôle que le pain tient en Europe dans la tradition culinaire (et le riz en Asie). En revanche pousse dans nos contrées le sarrasin, qui demande peu à la terre et a nourri bien du monde pendant de nombreuses générations.

Mélange de la farine sarrasin à de la levure en poudre, ajoute une pincée de sel et de l’eau tiède. Laisse un peu poser au chaud. Cuis tes galettes sur une grande plaque d’un seul côté.

C’est tout simple, c’est donc de saison…

(c) Lalie Solune avec remerciements à Carabosse pour la précision concernant le Teff

Azifa

Verse dans ton chaudron des lentilles vertes et trois fois leur volume d’eau froide. Porte à ébullition et laisse cuire à feu moyen pendant trente minutes. Egoutte-les (garde leur eau de cuisson pour raviver du linge noir, si tu le souhaites et que ça peut t’être utile).

Lorsqu’elles sont encore tièdes, ajoute le jus d’un citron vert, du piment vert frais coupé en morceaux, du cumin (très peu) ou du gingembre, voire les deux, une échalotte hachée, un peu d’ail haché, du sel, de l’huile végétale. Ecrase un peu à la fourchette. Tu obtiendras ainsi une bonne purée de lentilles éthiopienne.

Tu peux la déguster avec des crêpes de sarrasin, à défaut de véritable injera.

(c) Lalie Solune

Pancakes de la lande

Dans un chaudron blanc comme perce-neige, comme l’écume des vagues ou le ciel de fin d’hiver au-dessus de la lande, verse autant de farine de blé que de farine de sarrasin pour faire bonne mesure. Un peu de blanc et un peu de noir… Ajoute de la levure, une poignée de poudre de noisettes, du lait de soja au lithothamnium calcareum (lait de soja « calcium » à l’algue), assez pour obtenir une pâte d’aspect liquide et fluide, bien qu’encore épaisse. Si tu la trouves un peu trop liquide et que tu parviens à te procurer un oeuf en cette fin d’hiver, ajoute-le à la pâte, sinon tu peux aussi ajouter du yaourt ou un peu plus de farine

Fouette bien la pâte et laisse la retomber. Cuis dans une poêle chaude avec du beurre salé.

Une fois dorés et cuits, saupoudre ces pancakes de pollen de fleurs et de miel de bruyère de la lande…

 

(c) Lalie Solune

Tisane de fin d’hibernation

A présent que l’ours s’étire, que les animaux s’éveillent doucement de leur hibernation, que les perce-neige et les crocus montrent le bout de leurs fleurs, ton corps a lui aussi besoin de s’éveiller tranquillement au changement de saison. Cette infusion détoxifiante et tonique peut faire l’objet d’un petit rituel de sortie d’hibernation…

Ortie feuilles sèches 1 part
Cassis feuilles sèches 1 part

Ces deux, pour purifier le corps des toxines hivernales

Un creux de paume de main d’anis étoilé pour affuter l’esprit
1/2 part de fleurs sèches de bleuets, pour la part des fées

Infuse ce mélange au moins 10 minutes dans de l’eau chaude, portée à frémissement
sers avec un peu de miel de pissenlit…
Pour donner un peu plus de tonus, en cas de faible tension et de difficultés à s’éveiller, ajoute un peu de bois sucré râpé, autrement dit du bois de réglisse*…

Si tu souhaites passer la période d’Imbolc en te tournant vers l’aspect divinatoire ou l’exploration d’Onirie, tu peux ajouter à ce mélange un peu d’armoise absinthe

(c) Lalie Solune

*La consommation de réglisse est particulièrement recommandée pour faire monter la tension artérielle, par conséquent, en cas de tension un peu haute, mieux vaut s’abstenir d’en consommer ; et en cas de baisse de tension, elle sera un allié précieux.

Salade d’avant les crocus

Emince du chou blanc très fin, mélange-le à des cornichons malossols coupés en tout petits morceaux, ajoute du vinaigre de cidre dans lequel tu auras dilué au choix : de la moutarde, du raifort, du miel, de la gelée de safran…
Laisse mariner à couvert un jour ou deux, plus longtemps le chou va macérer, plus il va faire de jus, il se conserve plusieurs jours avec le vinaigre.
Ajoute les morceaux d’une pomme bien ferme et acidulée (Grise du Canada, Clochard, Patte de loup…) et, si tu le peux, quelques pignons, noisettes ou noix, un trait d’huile de ces deux-là ou encore d’huile de lin, de chanvre, de sésame…

(c) Lalie Solune

Boeuf bourguignon pour la Saint Vincent

Pour fêter le saint patron des vignerons, quel que soit le nom que tu lui donnes, Bacchus ou Vincent le bon… mais toujours et obligatoirement avec du vin de Bourgogne.

Commence ta préparation la veille ou le matin pour le soir, c’est meilleur réchauffé, comme beaucoup de mijotés à base de viande

Vas te promener dans une champignonnière afin de récolter une demie livre de champignons de Paris et passe à ton retour chez un boucher honnête qui pourra te fournir 800gr de boeuf à braiser (macreuse, gîte, paleron) et 100gr de lard fumé. A ton retour, puise dans ta cave une bouteille de vin rouge de Bourgogne parmi les millésimes honorables, 200gr d’oignons grelots et deux grosses carottes.

Une fois parée dans ta cuisine, épluche les oignons grelots et les carottes. Fais revenir dans ton chaudron de fonte les morceaux de viande, de sorte que leur suc nappe la cocotte puis réserve les. Découpe le petit salé en lardons que tu passeras une petite minute dans l’eau bouillante d’une casserole pour les blanchir. Fais fondre les oignons avec les carottes en petits morceaux dans le suc de la viande et lorsqu’ils sont bien tendres et moelleux, ajoute les lardons et la viande, un peu d’ail, et un bouquet garni de tes étagères à herbes. Un brin de laurier, une branche de thym et un peu de persil de ta jardinière de cuisine feront un bouquet enchanteur.

Laisse transpirer tout ce beau monde avant de l’arroser d’assez de vin rouge pour recouvrir la viande. Pose un couvercle sur ton chaudron et laisse cuire tout doucement pendant deux heures.

Lorsque viendra le temps du banquet, tu pourras faire réduire la sauce à feu très très doux et ajouter à la fin du rite les champignons brossés découpés en lamelles. Sers avec de bonnes pommes de terre à l’eau, du vin et une compagnie de bonne humeur et de bon aloi.

(c) Lalie Solune

Soupe Jah magique

Jah rastafari ensoleille ton hiver !

Vert est l’avocat, gorgé de soleil et bon pour le sang des habitants des pays froids, fruit nourrissant et doux au palais. Tu peux réduire la chair de celui-ci en purée et l’arroser du jus d’un demi citron vert, ajouter une toute petite pincée de cumin moulu, une petite pincée de piment séché et réduit en poudre, une petite pincée de curcuma et un demi litre de lait animal ou végétal (avoine ou riz, peut-être amande si ton goût t’y porte). Touille le mélange en purée en versant le lait progressivement. Avant de servir cette soupe froide, décore-la de quelques vertes feuilles de coriandre, d’un trait jaune de curcuma, d’un trait rouge de paprika.

(c) Lalie Solune