Pain de la Bien-Aimée

Pour préparer le pain de la Shumalite, tu auras besoin de ces ingrédients là :

  • 250 grammes de semoule fine (et non pas du couscous)
  • 100 grammes de farine
  • 200 ml de lait
  • 1 cuillère à soupe d’huile
  • 1 ½ cuillère à café de sel fin
  • 1 carré de levure de boulanger

Dans une jolie et large terrine, répand la semoule fine et la farine. Fais un puits et verses-y le lait, l’huile et le sel. Ajoute la levure que tu auras émietté. Le secret c’est le lait des chèvres de la belle bergère, la Bien-Aimée. Le divin breuvage devra être ajouté encore tiède, tout juste sorti du pis.

Mélange à la main. Prends ton temps, pendant 10 minutes au moins, pétris cette pâte énergiquement. Choisis tes pensées avec attention car c’est dans la pâte qu’elles entreront. Médite ou concentre-toi sur les bénédictions de ton choix. Bientôt c’est dans une légère transe que tu tomberas.

Ce sera alors le moment de laisser lever ta pâte dans un endroit chaud, à l’abri des courants d’air. Pour cela, tu couvriras la terrine d’un linge propre et brodé de symboles d’amour et d’abondance.

Quand la moitié d’une heure, voire une heure entière, aura passé, pétris à nouveau ta pâte puis forme ton un grand pain rond à la taille de la poêle ou plusieurs petits. Saupoudre-le de semoule fine. Laisse-le reposer encore 10 minutes, recouvert à nouveau du même linge. Puis fais-le cuire dans une poêle bien chaude, à feu moyen pendant 10 à 15 minutes, retourne-le et fais-le cuire jusqu’à ce que l’autre face soit également bien dorée.

Mange-le chaud, avec du beurre et du miel, c’est là qu’il est le meilleur.

Crème patissière pour lutins affamés

Cette recette est conçue pour 8 lutins, tu devras en diviser les ingrédients par deux afin d’obtenir la garniture d’une tarte.

Verse un litre de lait frais dans ton chaudron et fais le bouillir avec une belle gousse de vanille fendue.

Pendant ce temps, casse deux œufs entiers dans une terrine, auxquels tu ajouteras quatre jaunes et 150 grammes de sucre en poudre.

Travaille le tout au fouet en prenant garde de toujours tourner dans le sens du soleil. Lorsque ton mélange aura blanchi, tu pourras verser sans te presser 130 grammes de farine, puis le lait bouillant. Mais attention ! Il te faudra prendre ton temps, tout doucement, lentement. Ainsi, pendant que ta crème se formera, tu incanteras quelques sortilèges de ton choix.

Ensuite il te faudra verser le tout dans ton chaudron. Veille à ce que le feu soit très doux. Sans cesse, avec ta cuillère en bois, tourne, racle, fond et parois. Ta crème est en train de prendre !

Quand le premier bouillon apparaît, c’est qu’il est temps de retirer ton chaudron du feu. Ôte la gousse de vanille qui a pleinement rempli son office et n’oublie pas de gratter ses dernières graines dans la crème.

Réserve-la au frais et si tu ne souhaites pas qu’une peau se forme, pose sur le dessus une fine couche de beurre !

(c) Lune

Tortilla de la Tiabuela

La Tiabuela m’a montré ce secret, qui n’en est pas un, tout doré un beau jour d’été.

Je l’ai vu de mes yeux peler des pommes de terre, les rincer et les couper en rondelles un peu épaisses avec son grand couteau pointu…

Je l’ai observée les faire revenir dans de l’huile d’olive : elle a versé avec générosité l’huile d’olive dans une sauteuse, s’est passé sur le visage ce qui lui restait sur les mains en me disant que c’était bon pour sa vieille peau, a jeté les pommes de terre dedans avec un peu d’ail haché une fois qu’elle était chaude et les a fait sauter, littéralement… hop ! Hop ! Jusqu’à ce qu’elles soient dorées. Elle a baissé un peu le feu pour la fin de la cuisson des patatas et s’est mis à battre vigoureusement des œufs avec un fouet. Parce qu’ils doivent bien mousser pour la tortilla, m’a-t-elle dit.

Lorsque les patatas furent cuites, elle a remis la flamme du gaz plus fort et je l’ai vu et entendu verser l’œuf mousseux par-dessus. Il a crépité et chuinté alors elle a bien bordé de sa cuillère en bois la tortilla, pour être sûre d’avoir un bon équilibre réparti entre les rondelles de pommes de terre et l’œuf battu. Quand seul le dessus fut resté baveux, elle a posé une assiette sur la poêle pour retourner d’un coup l’omelette et la faire de nouveau glisser dans la poêle. Après quelques minutes, la tortilla était cuite, glissée sur une assiette et posée dans le four fermé pour la laisser un peu refroidir à l’abri de la poussière et des insectes estivaux.

Certains se la partage en quartiers, d’autres en font de petits rectangles-tapas à picorer pour l’apéro, les maraudeurs de chemins grands et petits les fourrent entre deux tranches de pain pour les manger lors de leurs pérégrinations. Quand à toi, fait comme il te plaira, mais fais-le avec joie.

(c) Lalie Solune

Pains au lait

De juin à septembre, il y a de nombreuses fêtes populaires, teintées ou non de religion, qui mettent à l’honneur cette denrée à laquelle nous sommes si habitués qu’elle passe souvent inaperçue, mais manque beaucoup quand on l’oublie : le pain.
Pour ces fêtes qui célèbrent les récoltes, il est d’usage dans ma famille de préparer le pain avec du lait et non de l’eau. Pour autant, ce n’est pas non plus un pain réellement sucré et on le déguste aussi avec des mets salés.
De manière générale, le pain est fait pour être partagé, mais c’est d’autant plus vrai pour celui-ci.

Pour six à huit petits pains (ronds de préférence car ils restent ainsi plus moelleux), il te faudra 500g de farine, à laquelle tu mélangeras une cuillère à café de sel fin, 40g de sucre roux pour que la pâte soit bien souple et 40g de beurre fondu.
Dans 250ml de lait tiède, dilue de la levure de boulanger (il t’en faut 25g si tu veux l’utiliser fraîche, une cuillère à café, voire une et demi, pour de la levure sèche), puis verse le tout sur ta farine.
Il ne te reste alors qu’à pétrir longtemps, de préférence en chantonnant, puis à laisser lever ta pâte au chaud.
Il te faudra ensuite façonner les pains en les roulant, les déposer sur une plaque bien éloignés les uns des autres et les laisser encore lever avant de pouvoir les enfourner dans un four préchauffé à 200° (Th6-7).
Je ne le fais jamais, mais pour qu’ils soient plus jolis il est courant de les dorer à l’œuf.

Sara Strega.

Courgettes farcies au brocciu.

Profite du mois de juin, quand le brocciu commence à se faire de plus en plus rare et que les courgettes s’épanouissent au soleil du presqu’été, profite de ce temps incertain, quand les soirées sont encore assez fraîches pour apprécier ce plat servi tiède.
Sinon c’est octobre qu’il te faudra attendre pour déguster ce plat chaud et réconfortant lors des dimanches pluvieux.

Dans l’eau bouillante, légèrement salée, fais cuire des courgettes dodues que tu auras coupées en deux.
(Servie avec du riz, une moitié de courgette par personne est plus que suffisante.)
Surveille-les bien car tu dois attendre le moment où la pulpe au centre sera le plus facile à détacher, quitte à te brûler les doigts… Non, non, je plaisante, tu peux attendre un peu qu’elles refroidissent pour les évider.

Pendant ce temps, hache des épinards que tu auras fait cuire au préalable, adjoins-leur une bonne dose de brocciu ou de ricotta (c’est à vue de nez, disons que le tiers d’un honnête brocciu rempli largement quatre moitiés de courgettes), avec un peu de sel et de poivre.
Ça marche aussi avec des blettes et un peu de menthe, alors fais à ton goût.
Si la farce est trop fluide, tu peux toujours ajouter un oeuf.

Tapisse un plat de sauce tomate, dépose-y tes courgettes évidées avant de les farcir et recouvre-les encore d’un peu de sauce avant d’enfourner le plat pour un quart d’heure, voire vingt minutes selon le nombre de courgettes, (th7 ou 8). Vers la fin de la cuisson saupoudre le tout d’un peu de parmesan.

Et bon appétit !

Sara Strega.

Charlotte aux fraises fleurie

Un dessert moelleux, tendre et fruité, prisé par les fées, les lutins et certaines sorcières, pour célébrer la fin du printemps ou le début de l’été, tant qu’il y a des fraises…

Il te faudra rassembler en ton panier

Des biscuits à la cuiller
250 grammes de fromage blanc non battu en faisselle
Une bonne livre de fraises
De la liqueur de lilas et de roses de l’an passé
Passe les biscuits dans la liqueur sur les deux côtés afin qu’ils soient bien imprégnés.
Tapisse avec le fond et les côtés d’un moule.
Mélange les fraises rincées et coupées avec le fromage blanc égoutté.
Verse le fromage blanc aux fruits dans le moule aux biscuits.
Referme le dessus avec quelques moitiés de fraises et des boudoirs brièvement trempés dans la liqueur.
Pose une assiette en guise de couvercle dessus avec de belles pierres pour lester et mets au frigo pour 24 à 48 heures.

Au moment de la fête, il ne restera qu’à égoutter précautionneusement, démouler, découper, partager et se régaler.

(c) Lalie Solune

Crème anglaise et langues de chats…

…pour faire taire les bavards, pour que soient bien gardés les secrets qui seront partagés…

Oui, je sais, c’est un grand classique… Mais ça n’en est pas moins délicieux et l‘habile sorcière qui saura invoquer les bons esprits en préparant ce goûter, puis qui n’oubliera pas l’offrande aux rusés félins, saura tirer parti de cette petite magie.

Pour les langues de chats :

Il te faudra 125g de beurre, de sucre et de farine, quatre blancs d’œufs (les jaunes serviront pour préparer la crème anglaise) et une gousse de vanille (gratte les graines pour l’ajouter à ta pâte, garde la gousse pour parfumer la crème).

C’est tout simple, mais il vaut mieux le faire au batteur électrique pour que ta pâte soit parfaitement homogène et légère. Bats ensemble le sucre et le beurre, puis ajoute les blancs. La farine vient ensuite, petit à petit. Étape délicate car la pâte pourrait devenir caoutchouteuse. Or nous voulons des langues de chats croquantes, bien entendu, donc il faut de la patience. Pour finir ajoute la vanille aux nombreuses vertus, reine parmi les épices pâtissorcières.

Pour former tes langues de chats il te faut une poche, avec ou sans douille, même si c’est plus facile avec. On peut facilement confectionner une poche en roulant du papier sulfurisé en cornet. Dépose la pâte sur la plaque avec ta poche, la langue de chat doit avoir la taille et l’épaisseur de ton petit doigt. Ne l’étale pas, elle se débrouillera très bien toute seule, donc il vaut mieux bien espacer les biscuits.

Place tes plaques dans un four déjà chaud à 180°, ça cuit très vite alors surveilles-les bien. Tu verras que les langues de chats sont cuites à la couleur de leurs rebords. Laisse-les refroidir sur leur grille pour qu’elles sèchent et ne se déforment pas.

Pour la crème anglaise :

Pendant que chauffent doucement 500ml de lait entier et une gousse de vanille, bats tes quatre jaunes d’œufs avec 100g de sucre. Quand le lait est proche de l’ébullition rajoute-le très lentement, en continuant de battre, au mélange sucre et œufs. Remets le tout directement sur le feu, ou alors au bain-marie pour mieux contrôler la chaleur et donc la cuisson de ta crème. Prends garde à ce qu’elle ne fasse pas de grumeaux en la mélangeant soigneusement. Elle ne doit surtout pas bouillir. Pour voir si elle est cuite, plonge dans ta crème une spatule et passe le doigt dessus, si la crème ne coule pas sur la trace qu’il aura laissée, c’est qu’elle est prête.

(c)Sara Strega.

Bretzels

Il faut d’abord pour le cœur le ferment. Active 15 gr de levure sèche de boulanger avec une petite part de 2 dl d’eau tiède et une petite pincée de sucre. Laisser le temps au ferment, comme il se doit, de mousser et monter.

Pendant ce temps, fais une pâte ferme mais souple avec 300 gr. de farine et le reste de l’eau tiède, puis ajoute la levure.

Laisse lever en recouvrant d’un beau linge, à l’abri des courants d’air, jusqu’à ce que la pâte ait doublé de volume. Mets à chauffer une grande marmite d’eau dans laquelle tu versera 65 gr. de bicarbonate de soude afin que la chaleur cuise la pâte sans la dissoudre.

Forme ensuite des rubans de pâte en roulant des morceaux prélevés. Attrape le ruban à chaque bout et croise-le en un tour de main. Un nœud souple et libre pour le cœur…

Plonge les cœurs par deux dans la grande marmite d’eau bouillante qui frémit.

Lorsqu’ils remontent à la surface, égoutte-les. Dispose-les sur une plaque huilée. Badigeonne du blanc de deux oeufs et saupoudre de gros sel, de cumin, de graines de nigelle de l’été passé, de grains de sésame…

Passe au four de sorte qu’il soient bien dorés.

Enfile les cœurs sur des rubans colorés pour offrir et partager lorsqu’ils sont encore bien frais, pour accrocher au branches de l’aubépine …

 

 

(c) Lalie Solune

Lasagnes aux épinards

Lorsque tu auras récolté et lavé une bonne livre et demie de feuilles d’épinards, verse dans ta marmite un filet d’huile d’olive gorgée de soleil. Déshabille trois gousses d’ail et écrase les d’un tendre coup de patte avant de les poser dans l’huile et de les recouvrir des vertes feuilles. Ajoute une bonne pincée de sel marin et demande au feu de se faire petit, que ses flammes lèches très doucement le fond de la marmite. Pose là-dessus le couvercle et laisse cuire à l’étouffade, de sorte à avoir du jus, le temps que se passent cinq ou dix minutes.

Alors tu pourras soulever le couvercle et touiller avec ta cuillère en bois, ajouter une demie livre d’un bocal de tomates au jus, un petit piment « bec d’oiseau » rouge comme le tour de l’œil du merle et moqueur comme lui, des olives niçoises autant qu’il te plaira, une cuillère à café de câpres et admirer les fleurs du romarin en prélevant une pincée de ses feuilles que tu ajouteras à cette mixture juteuse.

Un plat à lasagne entre en scène : habille son fond d’huile d’olive, pose dessus la pâte à lasagnes en recouvrant bien tout, ajoute une couche de sauce aux épinards et recommence jusqu’en haut du plat en finissant par la pâte aux œufs surmontée d’une couche de fromage frais et de fromage râpé. Confie aux salamandres du four accordées vers les 220° C. pendant quelques vingt minutes. Ces lasagnes bien gratinées seront fièrement accompagnées de petites feuilles en salade : roquette, jeunes feuilles de pissenlit, mouron des oiseaux… et d’un vin blanc sec et frais, en toute convivialité.

 

(c) Lalie Solune

Sauce tomate

De son rouge vif et parfumée, la sauce tomate peut accompagner beaucoup d’aliments. Le plus courant, celui qui nous viendrait en premier à l’esprit, ce sont les pâtes. Mais elle accompagne aussi les légumes, dans l’éminement estivale ratatouille par exemple, les fruits de mers, comme les calamars à l’armoricaine, les viandes, dans l’osso-buco entre autres, la polenta ou encore les céréales les plus diverses et variées. La sauce de « pommes d’or » est d’excellente compagnie aussi pour les Storzapretti aux épinards.

Il existe mille façons de la cuisiner, plus ou moins épicée, aromatisée d’herbes, plus ou moins aigrelette, acidulée ou sucrée…

Lors de la saison des tomates, de juillet à septembre, on peut la préparer avec des tomates fraîches qu’on peut épépiner* et peler selon son goût. Le reste de l’année, on peut utiliser des bocaux de tomates au jus. Il existe des milliers de variétés de ce fruit de la famille des solanacées, réputé toxique jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les Olivettes et les Roma font partie des plus réputées pour la sauce. Explorons et testons ce que nous trouverons…

Voici une recette parmi d’autres, celle que j’ai concoctée justement pour gratiner les storzapretti de Strega.

Dans un fond d’huile d’olive disposée en sauteuse, une petite carotte de printemps a été râpée. La carotte orange adoucit l’acidité de la tomate. Trois bonnes gousses d’ail frais d’avril ont été écrasées. Une pincée de thym a été froissée, une belle feuille de laurier lâchée, quelques grains de sel lancés. Puis un grand bocal de tomates au jus, d’une livre et demie. Le tout a mijoté longtemps à feu moyen, jusqu’à ce que consistance plaise aux sens…

L’aurais-je cuisiné l’été ou au début de l’automne, j’aurais coupé les tomates fraîches en quartier, dont j’aurai retiré la partie dure reliée à la tige, que j’aurais fait mitonner doucement au lieu d’utiliser un bocal… mais je ne l’aurais pas concoctée pour accompagner les storzapretti…

(c) Lalie Solune

 

* Les pépins de tomates peuvent parfois se récupérer pour être semés… sait-on jamais… Dans ce cas, lave-les dans un chinois et fais-les sécher sur un plan bien aéré afin qu’ils ne moisissent pas.