Ratatouille

Au mitan de l’été, les légumes ont enflé. Quand les rondes cucurbitacées seront mûres à craquer et les aubergines auront revêtu leurs robes d’un beau violet, que les tomates près de la tige commenceront à craqueler, tu pourras préparer cette marmite de méditerranée…

Pèle de bons gros oignons jaunes pour commencer et coupe les en quartier. Dans l’huile d’olive parfumée tu les feras dorer avec de l’ail pour les accompagner. Touille, touille, la base de la ratatouille.

Coupe les aubergines en morceaux de la taille qui te plaît. Plus gros ils seront, plus il leur faudra de temps pour fondre. Ôte de ta marmite les oignons bien dorés et rajoute de l’huile d’olive pour laisser place aux aubergines un peu salées. Touille, touille, touille, puis laisse fondre doucement et patiemment sous le couvercle.

Quand les aubergines seront fondantes, pas non plus en purée, laisse place dans le chaudron pour faire légèrement sauter et joliment dorer les morceaux de courgette plus ou moins pelés. Touille, touille, touille les courgettes sans les écraser. Courgettes dorées seront à leur tour mises de côté.

Si tu as récolté des poivrons cet été, coupe-les en lanières épépinées et fais les revenir dans l’huile. Laisse-les un peu crépiter, laisse-les fondre à souhait et, toujours, touille, touille, touille en humant leurs senteurs chaleureuses. Mets-les aussi de côté, pour peu de temps car tu vas à présent verser dans la marmite ou le chaudron enchanté encore de l’huile d’olive et des petites olives noires niçoises avant de rajouter l’oignon fondu de l’ail accompagné, l’aubergine et les poivrons assortis de tomates coupées en quartiers. Touille, touille, touille et n’oublie pas d’aromatiser avec pincée de sel, poivre, romarin, thym ou origan et laurier.

Laisse ensuite doucement, patiemment, transpirer sous le couvercle pas complètement fermé. C’est au tour de la vapeur exhalée par eux-mêmes à présent de touiller et mêler les parfums de l’été. Lorsque chantonneront les bulles de la tomate devenue sauce où baignent les légumes et les olives, ajoute les courgettes en dernier, pour qu’elles ne soient pas écrasées. Touille, touille, touille ta belle ratatouille. Elle cuira encore une vingtaine de minutes.

Tu peux ensuite déguster, partager, en garnir une tarte ou des chaussons de pâte fourrés, agrémenter des pâtes al dente, réchauffer et recommencer ou bien mettre en bocaux et stériliser.

(c)Lalie Solune

Tian bien du sud, con…

Vite, vite ! En rang serré, courgettes, aubergines et tomates se pressent, se serrent dans un plat huilé. Pressez par dessus tout ce monde quelques gousses d’ail pour les aromatiser. Veillez à bien les ranger en colonnes. Vous pouvez faire une colonne de chaque légume ou intercaler courgette, aubergine, tomate, … A vous de voir !

Allez chercher quelques salamandres pour chauffer votre foyer et laisser les légumes confire pendant une bonne heure et demie à thermostat six. Tout dépendra de la taille de vos légumes et de vos découpes.

Saupoudrez de sel, de poivre, d’herbes de Provence fraîches, c’est-à-dire du romarin, du thym, de l’origan et de la sarriette, et de sucre de canne pour aider les légumes à confire.

Pour une version plus fantaisiste, on peut ajouter des tranches de crottin de Chavignol une demie heure avant la fin…

(c) Texte et photographie de Lucrèce. Tian avec du fromage de chèvre, servi avec du bon chorizo iberico.

Aubergines panées.

Pour facilement régaler petits et grands, sorciers, lutins ou farfadets, voici une recette toute simple à laquelle même les ogres les plus féroces ne peuvent résister…

Coupe de belles aubergines gorgées de soleil dans le sens de la longueur.
Si tu es pressée, tu n’as pas vraiment besoin de les peler, sauf pour la premier et la dernière tranche.
Si tu préfères en faire des tranches épaisses, mieux vaudrait alors les faire blanchir une minute dans de l’eau bouillante. Sinon contente-toi de les saler légèrement et de les laisser dégorger un moment sur une assiette. Ce n’est pas obligatoire, mais c’est bien meilleur.
Puis bats deux œufs sans t’émouvoir, ajoute du poivre et du thym, du curry ou d’autres herbes ou épices qui te font envie. (Pas de sel, puisque c’est déjà fait.)
Passe tes aubergines dans la préparation à base d’œufs, ajoute un peu de parmesan puis roule-les dans la chapelure ou la farine avant de les faire frire et de les laisse reposer sur du papier absorbant pour enlever l’excès de graisse.
Tu peux tout aussi bien les cuire au four pour une version plus légère (après tout, tout le monde ne reçoit pas que des ogres à dîner.)

(c)Sara Strega

Caviar d’aubergine

Pour fêter ces moissons en cours, voici ma recette, simple et facile, du caviar d’aubergine.

Lorsque tu auras récolté, palpé et lavé sans trop te piquer de belles aubergines aux courbes généreuses, cuis-les tout entières avec leurs capuchons verts, sur une plaque allant au four. Comme elles rejettent du jus, il peut être judicieux de les mettre dans un plat. Mieux encore, utilise un pot en terre cuite à couvercle, auquel cas, songe à retirer leurs verts capuchons. Il est aussi possible de les cuire dehors sur des braises, de la même façon, dans un four de chasseur ou sur un feu vif dans une cocotte en terre. Cela si tu n’as pas peur de rester près d’un feu avec la chaleur d’août (gare à la Poludnica ! ) ou si nul orage ne s’annonce à l’horizon…

Si le ciel le permet, pile dans un plat de terre de l’ail frais, de l’ail confit et du persil en quantité désirée. Lie-les tout ensemble avec de l’huile d’olive.

Une  fois ces dodus légumes cuits, il te suffira de gratter la chair en  les ouvrant en deux pour la récupérer dans la terrine. Mélange à la fourchette en arrosant généreusement d’huile d’olive, ajoute une pincée de sel marin, un peu de poivre noir moulu et les herbes qui te plaisent, sarriette ou thym, marjolaine ou origan, coriandre ou aneth, cerfeuil frais…

Ce petit délice s’emporte aux champs pour le partager sur de belles tranches de pain de campagne, frottées à l’ail ou pas.

 

(c) Lalie Solune

Chaussons aux légumes.

Dans son chaudron la sorcière jette pêle-mêle quelques cuillères à soupe d’huile d’olive, un ou deux oignons rouges en fines lamelles, un peu d’ail, puis, coupés en petits morceaux, deux aubergines, deux poivrons, une ou deux courgettes et deux ou trois juteuses tomates. Avec sel et poivre, mais aussi origan, thym sauvage et parfois un peu de piment ou de paprika si le cœur lui en dit (auquel cas pour adoucir son mélange, elle peut aussi ajouter une ou deux carottes), elle assaisonne le tout, le couvre et le laisse tranquillement mijoter.

Cependant quand il fait trop chaud pour déguster ce met ensoleillé, la rusée sorcière en fait des chaussons si délectables à déguster froids ou tièdes et si pratiques à transporter dans son panier pour aller déjeuner au soleil.

Pendant que les légumes cuisent sagement, elle pétrit la pâte de ses petites pattes : 750g de farine, 375g de beurre mou, une cuillère à café rase de sel et deux petits œufs, avec un peu d’eau tiède pour lier le tout. C’est prestement fait pour la sorcière aux pattes habiles.

Puis la sorcière étale la pâte, assez fine pour qu’elle cuise bien, mais pas trop non plus pour lui éviter de se rompre. Sur une moitié de pâte elle dispose soigneusement les légumes, les recouvre de parmesan, un peu, beaucoup, voire même passionnément. Ensuite elle referme ses chaussons et les passe au four à feu moyen. Quand la pâte commence à se colorer de brun, c’est prêt.

(c) Sara Strega

Poivrons farcis au sarrasin

Dans une petite marmite, verse trois mesures d’eau de source froide pour une mesure de grains de sarrasin, couvre et laisse cuire à feu moyen jusqu’à ce qu’ils aient absorbé l’eau. Laisse-les alors poser un peu à couvert hors du feu. Pendant ce temps, cuis une aubergine jusqu’à ce que sa chair soit onctueuse. Égoutte le sarrasin et mélange le à la chair de l’aubergine, avec quelques petits grains de carvi, des brindilles d’aneth, du fromage blanc en faisselle bien égoutté, quelques câpres et de tout petits morceaux de cornichons malosol.

Ouvre de beaux poivrons lavés, soit en deux, soit par le haut, comme il te plaît. Vide-les de leurs amères graines qui retourneront à la terre et garni-les de cette farce assaisonnée d’une pincée de cerfeuil frais.

(c) Lalie Solune