Les pommes de terre* de la sombre terre tirées seront cuites à l’eau, pelées et râpées.
La farine*, blancheur surgie des profondeurs, sera dessus déversée.
La semoule fine de blé* qui garde les solaires reflets leur sera mêlée.
Un oeuf de poule noire sera cassé.
Une pincée de sel pour tout protéger.
Alors ce sera à tes mains de pétrir, pétrir et repétrir.
Au creux de ta paume (gauche ou droite? à toi de choisir) un peu de pâte déposée que l’autre main, n’ignorant pas ce qu’elle fait, roulera en forme de petits doigts mignons.
Dans ton chaudron d’eau bouillante salée, sans un soupir, sans un regret, ces petits doigts tu jetteras afin de les ébouillanter*.
Puis égouttés, dans une grasse poêle beurrée seront dorés.
Pleuvront alors les graines de pavot que tu auras auparavant comptées.
Un fromage frais très égoutté viendra tout compléter.
Du sucre glace pour les petites fées
qui ne craignent ni le froid ni la Baba Yaga.
*1 kg de pommes de terre : choisis une variété qui rend le moins d’eau possible, du type de celle que j’entendais nommer lorsque j’étais enfant « vieilles », ce sont les plus appropriées. Quelles qu’elles soient, à moins d’être assuré de ton résultat, prends soin de les égoutter une fois râpées.
*120 gr. de farine
* 100 gr. de semoule de blé fine
* environ 8 minutes de cuisson à l’eau
(c) Lalie Solune