Thé Mag Meld

Mag Meld est la « plaine des plaisirs » de la mythologie celtique. Ce thé parfumé favorise la détente et l’amour, la sensualité. Au moment où l’inspiration de ce thé me venait, tandis que j’en notais les ingrédients, je me suis aperçue qu’il avait été en bonne partie inspiré par le thé des amoureux de Strega. Considérons-le comme ma version de sa création personnelle…

 

Pour un bocal de thé voluptueux, d’environ 250 gr. :

Verse du thé indien appelé aussi couramment thé noir, et dit par les spécialistes thé rouge, en proportion de quatre cinquième du bocal. Ajoute cinq bonnes cuillères à café de roses séchées et moulues.

Referme et secoue pour bien mélanger, ainsi que tu le feras à chaque ajout d’un nouvel ingrédient.

Ecrase dans un mortier, juste assez pour les ouvrir, neuf ou deux fois sept gousses de cardamone et ajoute-les. Mélange de nouveau.

Verse deux cuillères à soupe d’amande en poudre ou encore, ou aussi, deux ou trois gouttes d’extrait d’amandes amères.

Ajoute en quantité qu’il te plaira du gingembre séché et râpé. Fais de même avec un petit morceau d’écorce de citron. Enfin, introduis dans ce mélange la pelure d’une pomme sauvage, sous forme d’un ruban séché.

Infuse le thé à l’eau de source et sers-le avec du miel de fleurs sauvages pour une boisson passionnée, avec du miel de forêt pour un amour profond et sauvage, avec du miel de bruyère pour un amour joyeux et solide…

(c) Lalie Solune

Sirop de rose et de pélargonium rosat.

Quand s’épanouissent les roses sauvages et qu’embaume le pélargonium capitatum à la si délicate senteur de rose qu’on le nomme rosat, les filles de Flore vont au jardin emplir leurs paniers de fragiles pétales et de feuilles duveteuses pour en confectionner un délicat sirop.
Si l’envie te prend de les imiter, trouve un beau pélargonium aux effluves sucrés chipe-lui quelques pétales et surtout de belles feuilles bien vertes et parfumées. Le pélargonium, de joyeuse nature, ne t’en voudra guère si tu entonnes avec lui la chanson du Vieux Tom. Une fois cela fait, tu devras cueillir l’équivalent en pétales de roses.
Choisis évidemment des roses non-traitées, aux pétales tendres et légèrement parfumés. Prends garde que tes pétales ne soient ni tachés ni abîmés. De plus, leur pointe peut être amère selon les variétés de roses, auquel cas tu devras patiemment les retirer.
A l’aune d’une belle coupe, mesure ta récolte bien tassée et, pour un volume de pétales et de feuilles (voire une volume et demi si tu veux un goût encore plus prononcé), mets à bouillir dans ton chaudron deux volumes d’eau et deux autres de sucre roux.
Quand eau et sucre seront bien mêlés, ajoute les feuilles et les pétales, remue bien, mais délicatement, et laisse frémir le temps de trois ou quatre chansons (une dizaines de minutes, selon l’épaisseur du sirop). N’oublie pas de remuer de temps en temps.
Retire du feu ton chaudron, jettes-y quelques graines de cardamome et un peu de jus de citron pour que le sirop se conserve mieux, puis laisse-le reposer quelques heures, il l’a bien mérité.
Une fois un délai raisonnable d’au moins deux heures écoulé, filtre ton sirop, sans presser les pétales et les feuilles, porte-le à ébullition dans le chaudron et mets-le en bouteille.

(c) Sara Strega

Tarte Goodfellow

Pendant que la pâte à tarte pose,

Nettoies 5 ou 7 branches de rhubarbe, mais pas trop : si elle est fraîchement coupée, il importe seulement de la rincer et d’ôter peut-être deux ou trois gros fils… et encore… Coupe-les en morceaux en humant leur parfum vif et profond. Fais-les cuire avec un peu de beurre salé, une bonne cuillère à café de miel bien fleuri et un peu de fleur de sucre à la rose*

Demande aux salamandres de bien chauffer ton four.

Dispose ensuite la pâte étalée par tes mains heureuses dans un moule, picote le fond comme le moineau picore. Garni de fraîches pétales de roses de mai odorantes, de la rhubarbe cuite et de fraises des bois. Nappe l’ensemble d’un léger sirop de roses de mai. Enfourne après avoir offert aux salamandres de se nourrir du parfum pendant une vingtaine de minutes (777 slgurpiounilles en langue salamandresque) afin de modérer leurs ardeurs autour des 180°c.

Partage et réjouis-toi, puis laisse les miettes aux oiseaux…

 

*La fleur de sucre est une recette du Petit Précis de Cuisine Elfique de Laurence et Yannig Germain. C’est un mélange de sucre (roux, bien entendu…) et de pétales de roses moulues dans un bocal, sucre parfumé à la rose, suivant le même procédé que le vrai sucre vanillé.

 

(c) Lalie Solune