Auteur : Corinne Gouget
Editeur : Editions Chariot d’or
Un guide, sinon le guide, du genre. Il faut dire qu’il n’en existe pas beaucoup à circuler sur le « marché »… Si je continue à penser que la « paranoïa » et le stress qu’elle génère restent, à la base, ce qu’il y a de plus toxique, je n’en pense pas moins que si les informations circulaient librement et que les « consommateurs » (les citoyens?) n’étaient pas pris pour des idiots ou du bétail, l’équilibre serait meilleur. Reste que ce livre est très complet, à chacun de confronter les informations qu’il contient à son propre sens critique, sa propre attention quand aux effets de ce qu’il ingère (sujet complexe et vaste s’il en est…) et à d’autres informations étayées. Reste aussi que si l’industrie agroalimentaire n’entretenait pas l’ignorance du peuple volontairement et ne jouait pas malhonnêtement sur le vocabulaire, tout le monde y gagnerait en équilibre, sur tous les plans.
Corinne Gouget a passé des années à travailler sur la toxicité alimentaire. Le format très pratique de ce livre, ainsi que la présentation très méthodique qui rend les références faciles à trouver en font un outil idéal pour déchiffrer le langage au combien ésotérique des étiquettes d’ingrédients.
N’oublions pas cependant que tout n’est pas inscrit ouvertement sur les étiquettes, et cela, le livre de madame Gouget ne le cache pas. J’ignore dans quelle mesure il est légalement obligatoire ou nom de signaler un ingrédient, dans quelle mesure les termes permettant de les identifier sont unifiés, et c’est peut-être ces informations-là qu’il me manque dans le livre, encore qu »il y soit question de la multiplicité des appellations. Mais c’est déjà une mine d’information qui fonctionne sur un principe pour lequel j’ai le plus grand respect : ne pas laisser dans l’ignorance, faire circuler et transmettre le savoir. C’est déjà beaucoup.
D’un point de vue pratique, les additifs sont classés par code (E110, par exemple… -pas bon celui-là…)
et un index par nom situé en fin de livre permet de les retrouver facilement.
J’ai ainsi appris que la dénomination « Amarante », qui correspond au code E123 ou bien au C.I.16185, désigne un colorant azoïque nocif pour la santé, et non la belle fleur rouge qui sert dans les philtres d’amour et dont les graines sont bonnes à manger…
Première règle, donc, lorsqu’on a affaire à des commerçants dont on ne peut évaluer le scrupule et, plus encore, à des fabricants qui cherchent le profit et la facilité de production avant tout (enfin, des industriels, quoi, pas des artisans scrupuleux…) : ne pas se fier aux apparences. Jamais. Sortir sa loupe pour déchiffrer. Faire un choix de vie : passer dix minutes de plus en faisant ses courses pour sélectionner ou bien se dépêcher de rentrer pour regarder la télé ? Le mien est fait depuis longtemps, puisque depuis longtemps je n’ai plus la télévision et que le temps que me prends le déchiffrage se fait avec le temps de moins en moins long… forcément.
J’encourage vivement toute personne curieuse et soucieuse de sa santé, ainsi que de celle des autres, ou tout simplement curieuse du monde qui l’entoure, à consulter ce livre.
Pour indication, les substances à éviter le plus :
E951 Aspartame
E950 Acesulfate K
E621Glutamate
et tous les parabènes (ça fait du monde !)
Et les seuls colorants de la liste à être estampillés couleur verte, c’est-à-dire inoffensifs :
E100 Curcumine, d’origine végétale couleur jaune
E101 Riboflavine (lactoflavine, vitamine B2), Phosphate-5 de riboflavine, d’origine végétale, couleur jaune
E140 Chlorophylle et chlorophylline, d’origine végétale, couleur verte
E160c Extrait de paprika, d’origine végétale, couleur rouge
E160e Bêta-apocaroténol-8 (C30), colorant orange et antioxidant synthétique
E160f Ester éthylique de l’acide bêta-apocaroténol-8 (C30) -assorti de la remarque « considéré inoffensif à ce jour »
E161 Xanthophylle origine végétal, couleur jaune -Interdit en Suisse
E162 Rouge de Betterave
E163 Anthocyanes extraits de fruits et légumes, couleurs : entre rose, violet et bleu
E170 Carbonate de calcium, dérivé du calcaire
E172 Oxydes de fer, jaune, marron (C.I.77499), noir, rouge (C.I.77491)
(c) Lalie Solune