Crème à la pomme pour aviver l’amour

Si ton prince charmant s’éloigne à mesure que passe le temps ou que ni charmes ni enchantements ne viennent à bout du cœur d’un sorcier récalcitrant, n’abandonne pas Sorcière.
Tu devrais le savoir, ma sœur, la pomme détient toujours le secret… De la tentation ou de la séduction, de la connaissance ou de l’immortalité, comme tu voudras, mais que cela t’inspire !

Dans ton chaudron fais chauffer 150ml de jus de pomme à feu doux.
Ajoute 100g de sucre glace et une pincée de gingembre moulu, puis mélange bien avant de commencer à incorporer 50g de beurre.
Bats trois œufs dans un récipient à part et verse le jus de pomme dessus. Attention, il ne doit pas être trop chaud…
Mélange énergiquement le tout avant de le remettre sur un feu doux, très doux.
Ajoute deux cuillères à café de fécule de maïs et n’oublie pas de mélanger régulièrement jusqu’à ce que la crème épaississe.

Tu peux utiliser l’apple curd comme crème pour garnir une tarte ou dans une verrine, mais aussi la servir avec du pain perdu pour raviver l’amour qui va déclinant.
Fais à ta guise et que tes amours soient belles !

(c) Sara Strega

Strudel de Yule

Pour une variante amusante de la bûche, j’aime beaucoup le strudel (« shtroudeul ») au pavot, pas seulement pour ses saveurs que je trouve inégalables, mais aussi parce que le noir bleuté du pavot en spirale dans cette pâte claire me semble être un bel hommage à la nuit la plus longue de l’année. Ce pourrait être la version sombre du Tison de Yule de Lune, avec une spirale légèrement plus aplatie, car le strudel ne se fait pas avec une génoise, mais avec une pâte feuilletée ou bien avec la pâte traditionnelle dont je vous livre ici la recette, que je tiens d’une Mère slave et d’un Oncle allemand, tous deux très sympathiques et qui utilisaient la même. Le strudel peut aussi se faire à la pomme, j’ajoute la variante en fin de recette. Tu peux préparer ta mouture de pavot à l’avance si tu le souhaites ou bien pendant que la pâte pose.

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Mêle 330 gr. de farine fluide à 65 gr de beurre chambré et un œuf, ajoute un verre d’eau tiède (environ 100 gr.), 1 pincée de sel (si le beurre que tu as utilisé est doux) ainsi que le jus d’un demi citron.

Tu auras alors assez de pâte pour faire deux petits strudels d’une vingtaine de centimètres ou un grand d’une quarantaine de centimètres.

Pétris, pétris petites mains… jusqu’à ce que la pâte soit lisse, roule en boule dans son plat, recouvre d’un beau linge de fête et laisse poser 2 heures.

Pendant ce temps, tu pourras préparer la garniture de pavot :

Fais blanchir 100 gr. de pavot. Mets pour cela de l’eau à bouillir, les grains de pavot dans un linge prévu pour la cuisine (lin ou coton ou chanvre non traité ou un vieux torchon des familles sans trou et lavé sans parfum ni autre produit odoriférant), noue le linge avec une ficelle et plonge-le quelques minutes dans l’eau bouillante. Ne serre pas trop le tissu afin que toutes les graines puissent baigner dans l’eau.

Passe ensuite les grains au moulin à pavot ou écrase les longtemps longtemps avec le courage d’une élève de Frau Holle au mortier à pavot, mortier étroit et haut dans lequel voyage Baba Yaga. C’est là l’opération la plus longue de toute la préparation. Rassure-toi cependant, elle n’est pas aussi longue que la nuit du solstice d’hiver… Tourne, tourne, petit moulin…

Mets à chauffer 15 à 20 cl de lait tiède, dans lequel tu verseras la pâte de pavot broyé. Ajoute selon ton goût ou celui de ceux qui partageront ce dessert, 3 ou 4 grosses cuillères de miel voire plus encore et de la cannelle. Si c’est trop épais pour être étalé, ajoute du lait tiède, si c’est trop liquide, ajoute du pain d’épices dur râpé. Tu peux aussi ajouter quelques gouttes d’alcool, gnôle de pomme ou de prune, pour parfumer.

Abaisse ensuite la pâte au rouleau sur un linge fariné et badigeonne-la de crème fraîche épaisse, que tu saupoudreras très légèrement de sucre blond ou brun. Étale la garniture au pavot là-dessus sans aller trop au bord de la pâte et roule en serrant. Où l’on comprend l’utilité du linge fariné…

* Variante aux pommes :

Parsème la pâte encrémée de 50 gr d’amandes effilées, 500 gr de pommes en lamelles, 50 gr de raisins de Corinthe macérés dans le kirsch ou pas, 50 gr de sucre en poudre, saupoudre de cannelle.

Badigeonne le strudel, posé sur une plaque, d’un mélange de jaune d’œuf et beurre fondu avant de mettre au four à feu moyen (environ 180°c) pour 40 minutes. Tu peux ensuite saupoudrer de sucre neige si tu le souhaites ou servir tel quel, accompagné ou pas de fromage blanc comme neige, après l’avoir laissé refroidir.

Strudeldi Strudelda la belle et longue nuit que voilà…

(c) Lalie Solune

Tourte pommes-coing

En ce jour de nouvelle lune, il y a de cela deux soirs, j’ai préparé un dessert pour le réconfort parmi les brumes, pour qu’une flamme de douceur perdure tout l’hiver au foyer. Voici ce qui eut lieu : le coing qui parfumait la cuisine depuis l’équinoxe d’automne fut descendu de son étagère pour rejoindre cinq belles pommes de la variété elstar, bien acidulée, sucrées sans trop, juteuses et rouges. Les fruits furent lavés et séchés.

Deux disques de pâte feuilletée, à peine plus grand que le moule à tarte avaient été préparés.

Le coing fut pelé, ses pelures déposées dans un bocal et recouvertes d’alcool pour une future liqueur de coing.

Puis il fut découpé en quartiers et épépiné avant d’être déposé dans un panier pour une cuisson à la vapeur de vingt minutes.

Pendant la cuisson du fruit d’Aphrodite, les pommes furent pelées et découpées en quartiers puis les quartiers en tranches. Chaque morceau cassé ou trop petit rejoignit le fond d’une casserole, assortis d’un peu de beurre salé, d’un soupçon d’eau et d’une bonne cuillère à thé de miel de châtaignier.  La compote cuisit à découvert, le coing cuit fut coupé en tranches et la pâte disposée dans le moule beurré et fariné avant d’être piquée en spirale. Une couche de compote de pommes, une couche de tranches de pommes crues, au mitan un soleil fait des tranches de coing et le deuxième disque de pâte posé par-dessus, ourlé sur les bords et percé au centre d’un symbole, à convenance de qui le trace.

Il ne restait plus qu’à enfourner une demie heure à 240°, à regarder dorer, à humer et, surtout à laisser bien refroidir avant de découper et partager.

(c) Lalie Solune

Salade d’avant les crocus

Emince du chou blanc très fin, mélange-le à des cornichons malossols coupés en tout petits morceaux, ajoute du vinaigre de cidre dans lequel tu auras dilué au choix : de la moutarde, du raifort, du miel, de la gelée de safran…
Laisse mariner à couvert un jour ou deux, plus longtemps le chou va macérer, plus il va faire de jus, il se conserve plusieurs jours avec le vinaigre.
Ajoute les morceaux d’une pomme bien ferme et acidulée (Grise du Canada, Clochard, Patte de loup…) et, si tu le peux, quelques pignons, noisettes ou noix, un trait d’huile de ces deux-là ou encore d’huile de lin, de chanvre, de sésame…

(c) Lalie Solune

Tarte des faunes

A un chasseur, presque aussi malin que le vieux Silène, j’ai subtilisé cette recette qui sent si bon l’automne. Sourires, ruses de sorcière, indices glanés par-ci par-là, ce ne fut pas une mince affaire… Alors surtout ne lui répète pas que je l’ai partagée avec toi…
Elle est aisée à préparer, tu verras, mais il fallait y penser…

Pétris patiemment 250g de farine (ou 200g de farine de blé et 50g de farine de noisettes), 100g de sucre roux, un œuf, 125g de beurre et un peu de miel.
Étale ta pâte et fonce ton moule à tarte en prenant garde qu’elle ne soit pas trop fine.

Tartine ton fond de tarte d’une fine couche de confiture de mûres, avant d’ajouter de la compote de pommes. Une compote parfumée à la cannelle, faite avec des pommes qui supportent bien la cuisson afin qu’elles ne finissent pas en purée et très mûres pour ne pas avoir à ajouter de sucre (tout au plus une cuillère à soupe de sucre roux pour les caraméliser légèrement).

Ensuite, et là les proportions sont à vue de nez, pour une assez grande tarte :
Bats 3 œufs avec une poignée de sucre (roux, toujours roux) et un bon verre de crème liquide (ça marche aussi avec la crème d’amandes).
Mêle à ton appareil des raisins secs qui ont trempé dans du rhum ou du cognac ou alors des éclats de noisettes. Voire même les deux…
Et étale le tout sur la tarte. Il doit y avoir assez d’appareil pour la recouvrir, sans que ce soit non plus trop épais.

Ensuite il ne te reste plus qu’à remettre la tarte entre les pattes des salamandres et à attendre (ou pas) le retour des faunes que tu veux restaurer et charmer… Car elles sont longues les courses automnales de la Chasse Sauvage à travers les bois…

(c) Sara Strega.

Beignets breizhous aux pommes

Pour ces beignets, commence par convier cinq compères et commères de bon aloi et bonne compagnie.

Avec leur participation, que ce soit par le geste ou la seule conversation, qu’une livre de pommes sorties de la réserve, lavée, pelée et à la fin évidée avant d’être râpée.

Pendant ce temps ou bien encore après, il s’agit de mélanger dans une terrine de fête une livre de farine blanche comme la neige qui tombe peut-être encore, 200 gr. de sucre brun comme la terre qui dort en-dessous, cinq œufs gentement cédés par quelques généreuses poules, une cuillère à soupe d’huile et trois quart de litre de lait, tout cela bien touillé et puis mélangé aux pommes râpées à la lueur des chandelles, des sourires et des chants d’ouverture de la période de Carnaval…

Graisse une poêle de la façon suivante : un peu d’huile frottée avec le chiffon à huile, un peu de beurre vite fondu à la chaleur. Puis étale une mince couche de cette pâte qui va cuire, être retournée et cuire encore avant d’être goûtée dans son état de beignet : chaud, sucré et arrosé d’une bolée de cidre nouveau.

(c) Lalie Solune

 

Ronde de la fée amoureuse

L’amour ne connaît pas forcément les mêmes saisons que les fruits de la nature. Cette tarte est idéale pour fêter l’équinoxe d’automne, étant donné les ingrédients qui sont utilisés pour la confectionner, cependant, la noisette et les pommes se conservant très bien pendant l’hiver, je l’ai créée à l’occasion de l’anniversaire d’un amour hivernal. Elle peut être bienvenue également pour fêter la Saint Valentin. Il est bon de mettre de côté tout ce qui n’est pas issu du sentiment d’amour pour la façonner et de se rappeler que si elle est faite pour une personne aimée, elle n’en sera que mieux réussie…

 

Dans un récipient transparent, verse 250 grammes de farine blanche avec la légèreté enjouée du vrai baiser. Coupe en petits morceaux 125 grammes de beurre avec la patience et la tendresse que nécessite l’amour qui va durer. Mêle du bout des doigts ces deux éléments, en ressentant l’aspect le plus ludique de la sensualité. Ajoute une bonne poignée de noisettes en poudre, qui apportera la sagesse et la souplesse nécessaires à l’acceptation de soi et de l’autre. Creuse au centre de ce mélange un creux, un réceptacle, une matrice où tu verseras 80 grammes d’une eau fraîche et pure qui va lier tout ensemble lorsque tu touilleras la pâte en spirales progressives, dignes du temps qui passe, se renouvelle et se répète sans être jamais tout à fait le même. Couvre la boule obtenue par délicat pétrissage d’un linge solide et immaculé, laisse-la reposer une demie-heure. C’est qu’il faut parfois, ne l’oublions pas, laisser des choses de côté, respecter les secrets et laisser le temps œuvrer.

Coupe en petits morceaux et dans la perpendiculaire de l’axe du fruit, deux ou trois pommes, selon ton souhait… et cuis-les à feu assez doux dans une casserole, avec un morceau de beurre, un petit peu d’eau et un nuage de sucre ou une lichette de miel. Tu peux aussi rajouter à cette compote un léger nuage de cannelle. Etale la pâte dans un moule beurré et fariné, cela pour qu’elle garde sa cohérence interne sans accrocher. Etends sur la pâte la compote enchantée et coupe de fines tranches de généreuses et bonnes pommes dont tu recouvriras abondamment la tarte pendant que le four chauffe. Confie ensuite cette préparation féérique au feu du foyer, que tu auras réglé avec tempérance à 180°c. Patiente une bonne vingtaine de minutes avant de la laisser un peu refroidir et de la partager avec la personne aimée, peut-être en dégustant un thé Mag Meld.

 

(c) Lalie Solune

Thé Mag Meld

Mag Meld est la « plaine des plaisirs » de la mythologie celtique. Ce thé parfumé favorise la détente et l’amour, la sensualité. Au moment où l’inspiration de ce thé me venait, tandis que j’en notais les ingrédients, je me suis aperçue qu’il avait été en bonne partie inspiré par le thé des amoureux de Strega. Considérons-le comme ma version de sa création personnelle…

 

Pour un bocal de thé voluptueux, d’environ 250 gr. :

Verse du thé indien appelé aussi couramment thé noir, et dit par les spécialistes thé rouge, en proportion de quatre cinquième du bocal. Ajoute cinq bonnes cuillères à café de roses séchées et moulues.

Referme et secoue pour bien mélanger, ainsi que tu le feras à chaque ajout d’un nouvel ingrédient.

Ecrase dans un mortier, juste assez pour les ouvrir, neuf ou deux fois sept gousses de cardamone et ajoute-les. Mélange de nouveau.

Verse deux cuillères à soupe d’amande en poudre ou encore, ou aussi, deux ou trois gouttes d’extrait d’amandes amères.

Ajoute en quantité qu’il te plaira du gingembre séché et râpé. Fais de même avec un petit morceau d’écorce de citron. Enfin, introduis dans ce mélange la pelure d’une pomme sauvage, sous forme d’un ruban séché.

Infuse le thé à l’eau de source et sers-le avec du miel de fleurs sauvages pour une boisson passionnée, avec du miel de forêt pour un amour profond et sauvage, avec du miel de bruyère pour un amour joyeux et solide…

(c) Lalie Solune

Muffins pommes-cannelle à la farine de châtaigne

Au-dehors les feuilles tombent… Pour les imiter, verse doucement dans une jatte des flocons de farine de châtaignes (250g), du sucre (100g), brun lui aussi pour ne pas déparer, de la cannelle, selon ton goût, et une pincée de poudre de noix de muscade. Ajoute également un sachet de levure et une pincée de sel pour éclaircir le tout, comme le fait le givre matinal.
Mêle tranquillement ces ingrédients aux couleurs automnales, pendant que fondent 75g de beurre.
Une fois le beurre fondu, adjoins-lui 25cl de lait. Remue le tout et laisse refroidir. Profites-en pour éplucher et couper deux pommes en petits morceaux, puis rajoute deux œufs battus au mélange beurre et lait.
Comme la pluie qui va recouvrir les feuilles, verse l’appareil liquide sur le sec. Mélange le tout, ajoute les pommes et, pourquoi pas, quelques éclats de noix.
Préchauffe ton four, th6/7.
Verse la pâte dans des moules à muffins et enfourne le tout pour une petite demi-heure.

(c) Sara Strega