La magie est souvent représentée comme quelque chose de spectaculaire. Or, si elle est capable d’impressionner profondément, elle est véritablement tout à fait autre chose, pour ne pas dire le contraire, de la poudre aux yeux, du feu d’artifice énergétique, du « m’as-tu-vu quand j’œuvre ».
Cette conception de la magie qui est la mienne, radicalement différente de l’idée d’épate, est parfaitement résumée, par exemple, par l’idée que les lutins et les fées sont insaisissables, par l’idée -tout à fait humaine- qu’ils sont petits, ce qui est vraiment une question de point de vue… et que, comme le démontrent les histoires de Korrigans « Qui veut trop n’a rien ».
La vie n’est-elle pas, d’ailleurs, faite de quotidien, lui-même tissé sur un présent à jamais et pour toujours fugace, de détails souvent ignorés par l’humain perdu dans ses fantasmes de supériorité et sa volonté de pouvoir?
Mais ce n’est pas une réflexion sur ce qu’est ou n’est pas la magie que je voudrais apporter aujourd’hui, en l’étant actuel de mon cheminement… Cette introduction m’a semblée pertinente dans la mesure où ce dont il va s’agir à présent peu sembler à beaucoup être une complaisance à pinailler sur des détails. Si, pourtant, on sait parfaitement aujourd’hui que des éléments qui ne nous sont pas ou que peu saisissables ont une influence certaine sur la santé, l’humeur et si l’on considère que nous faisons partie d’un tout, n’est-il pas légitime de se poser la question des matériaux que nous utilisons pour concocter, mijoter, rôtir, bref, pour opérer l’alchimie quotidienne des aliments nécessaires et utiles au fonctionnement de notre organisme, au sens très large du terme? Cette nouvelle lune peut être l’occasion de se tourner vers la question des récipients…
Après avoir tâché de recouper des informations venant de source diverses, néanmoins suffisamment convaincantes sur le plan scientifique, je me suis aperçue que ce que « ma tradition » donnait comme étant les matériaux les plus adéquats à une cuisine saine et respectueuse de Gaïa (la fonte et le cuivre, pour tout dire), donc propre à la pratique de la cuisine comme une part du cheminement spirituel qui nous importe ici, se recoupait avec les données actuellement connues. Je précise cependant être quelqu’un d’éminemment banal, qui mène une vie somme toute normale, ce qui fait que j’ai commencé par faire ce qu’on m’avait parfois appris et que j’ai du désapprendre, et puis j’ai essayé ce qu’on me déconseillait pour voir par moi-même. Comme tout le monde en somme, non ?
Les matériaux convenant à une cuisine qui se veut intégrée au cheminement spirituel d’une sorcière, si apprentie soit-elle, ou encore d’une personne ayant respect pour la Terre-mère sont : la terre cuite (sans revêtement émaillé au plomb ou vernis, bien sûr), la fonte (produite par l’alliage du fer et du carbone, en aucun cas la fonte d’aluminium, l’aluminium faisant partie des matériaux à proscrire), le pyrex (sans colorant) et le cuivre. Il existe, bien entendu d’autres matériaux « sains » pour les mangeurs, cependant leur fabrication l’est beaucoup moins pour la nature, je pense à l’inox.
*Le pyrex étant une forme de verre qui résiste à de très hautes températures, son entretien est facile et simple. Une sorcière de cuisine aux doigts de fée saura parfaitement éviter de le casser…
*Le cuivre demande plus d’attention que les autres pour son entretien, car il reste sain et respectueux de tes aliments tant qu’il n’est pas atteint pas ce qu’on appelle le « vert-de-gris ». Pour nettoyer le cuivre, on peut faire une pâte de farine et blanc d’oeuf avec un peu de vinaigre blanc pour le frotter.
*La fonte gagne à être frottée d’huile après avoir été nettoyée
de la même façon que, pour les plats traditionnels à Tajine et à Paëlla en
*Terre cuite, on les frotte à l’ail cru et à l’huile d’olive avant de les utiliser puis à l’huile d’olive après nettoyage.
Si j’ai une sympathie particulière pour les vibrations du cuivre, je privilégie cependant dans mon activité culinaire, pour des raisons pratiques, la fonte et le pyrex… A chacun selon ses possibilités et sa conscience.
(c) Lalie Solune