Quiche aux orties

De cette belle ballade printanière, à défaut de morilles, quelques belles rencontres m’ont enchantée et me voilà de retour avec un bon gros bouquet d’orties de la forêt.
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Soyons honnêtes et francs, quelques petites piqûres sont la moindre des offrandes pour bénéficier de leurs vertus. Les feuilles étaient déjà bien développées, bien vertes et correctement armées, d’autant mieux qu’il n’avait pas plu depuis quelques jours…

Après les avoir fait baigner dans un baquet d’eau vinaigrée et tenté la fameuse pâte à tartiner printanière avec les plus jeunes feuilles cisaillées et du fromage blanc salé-poivré, en avant pour la quiche aux orties ! Et tout d’abord, détachons les feuilles de leurs tiges que nous mettrons au compost pour le futur bonheur du terreau.

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L’odeur qui s’élève de ces feuilles lorsqu’on les fait sauter dans un peu d’huile avec juste quelques grains de sel est un encens forestier pour l’âme. Le petit-lait du fromage blanc terminé s’en fut rejoindre trois œufs et un demi verre de vin blanc.

Les feuilles sautées quelques minutes couchées sur une pâte à tarte (s’il te plaît mieux, la pâte feuilletée doit faire aussi délice de ce mélange) auront ce liquide drap jaune et claire couverture de fromage râpé pour leur sieste métamorphique dans l’athanor de la cuisine…

 

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Une petite sieste printanière d’une demie heure à 225° C. devrait dorer l’affaire de façon à te régaler, tout autant que ceux pour qui tu l’as faite…
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(c) Lalie Solune

Cuisson des pâtes sèches

Cet article concerne la cuisson de la Pasta, des pâtes italiennes, non pas les pâtes asiatiques ou autres…

Plus la quantité d’eau sera grande, plus la cuisson a de chances d’être réussie. N’oublie pas de saler l’eau, car l’eau salée doit monter à une température supérieure à celle dont a besoin l’eau douce avant de pouvoir bouillir, et pense à verser quelques gouttes d’huile d’olive, elles aideront à la tenue des pâtes tout en les parfumant délicatement. Tu peux aussi ajouter des herbes et aromates de ton choix : laurier, thym, romarin, estragon, origan, basilic, piments et tout ce qu’il te plaira… Fais chauffer l’eau sous couvercle et, sitôt la franche ébullition arrivée, ôte ce couvercle et oublie-le totalement pour la suite. Verse les pâtes sèches seulement lorsque l’eau bout franchement, touille un peu avec une cuillère en bois, puis laisse bouillir à découvert et compte le temps de cuisson dès la reprise de l’ébullition.

6 minutes pour des Girandole ; 10 minutes pour des Farfalle ; pour les gnocchi sardi, 10 minutes dans l’eau et 3 minutes dans la sauce, la moitié du temps à couvert… Bien entendu, la cuisson des pâtes sèches est plus longue que celle des pâtes fraîches, mais ceci est une autre histoire ainsi qu’un autre banquet…

Sitôt le temps écoulé, égoutte dans une passoire, juste en versant les pâtes, inutile de les secouer, et rince brièvement à l’eau froide pour stopper complètement la cuisson. Passe brièvement dans la sauce qui cuit ou dans un fond d’huile d’olive avant de servir si tu souhaites manger chaud. Verses dans ton saladier si tu souhaites manger en salade…

(c) Lalie Solune

Mijoté d’agneau aux artichauts

Les proportions sont données ici pour 4 personnes.

L’agneau d’Imbolc qui a grandi est souvent rituellement sacrifié en cette période de début avril. Après l’avoir dignement remercié pour la nourriture qu’il offre, choisi des morceaux de l’épaule, pour un poids d’environ 900 grammes. Tu les prépareras la veille pour le lendemain. Dans ta grande cocotte en fonte, verse un peu d’huile d’olive et lorsqu’elle est chaude, fais revenir ces morceaux à feu assez vif, en les retournant souvent pour qu’ils soient bien dorés, ce qui devrait prendre quelques cinq minutes. Réserve les morceaux dans un plat et prépare tes légumes. Souviens-toi qu’au moindre doute sur les traitements utilisés par le maraîcher, tu pourras limiter, comme toujours, leur accroche sur les légumes en les lavant dans une eau vinaigrée.

Lave sept oignons verts à longues tiges, coupe les racines et garde celles qui sont très fraîches et nettes. Découpe les bulbes en quatre et les tiges en tronçons. Met cela de côté avec neuf belles gousses d’ail en chemise et les tiges de trois brins de persil coupées en petits bouts. Puis lave et gratte sept carottes nouvelles dont tu feras aussi des morceaux, d’épaisses rondelles.

Déglace le fond de la cocotte avec une cuillère de Vermouth. Ajoute un filet d’huile d’olive et un peu de poivre moulu grossièrement. Sur mon moulin à poivre magique, je règle sur l’indice quatre… Mets à mijoter les légumes, à l’exception des carottes. Laisse-les sous couvercle à feu doux pendant un peu moins de dix minutes. Découpe alors en quatre sept petits artichauts violets pour le ajouter à la cocotte en compagnie des carottes et des feuilles de persil. Une pincée de thym parfumera délicatement ce mélange et un petit rameau de romarin fleuri le protègera. La cocotte tranquille fera son œuvre un peu plus de cinq minutes. Le feu éteint, la chaleur qu’elle sait garder en sa matrice continuera quelque peu la cuisson. Il faut alors rajouter les morceaux de viande, mélanger et laisser poser jusqu’au lendemain.

A l’arrivée de celui-ci, rallume un feu doux sous la noire cocotte et laisse mijoter pendant une heure et demie. Au soir venu, ajoute encore trois ou cinq carottes, selon ta gourmandise, un verre de Vermouth et réchauffe à tout petits bouillons avant de partager.

 

(c) Lalie Solune

Avrilesque

De beaux maquereaux tout frais, au mieux sitôt pêchés, sitôt préparés, tu videras et rinceras. Leur dos et leurs flancs d’huile d’olive et de piment d’Espelette moulu tu frotteras. Et, pour la surprise de ce jour, quelques fleurs de romarin dans leur ventre tu déposeras. Enfin sur un feu de vrai bois ces poissons parfumés tu grilleras…

Mais tout de même… En ce jour de poisson d’avril, tu pourrais aussi les laisser se reproduire tranquillement jusqu’au solstice et les remplacer par du loup de mer d’au minimum 45cm de long, sinon plus, lorsqu’il a terminé sa période de reproduction, aux alentours de Pâques… la gourmandise est un vilain péché pour qui ne sait avec conscience pécher.

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Le premier avril c’est aussi la fête des thons, alors foutez-leur la paix à eux aussi et laissez-les folâtrer dans l’eau.

(c) Lalie Solune

Lune des fleurs

Avril qui voit s’ouvrir les corolles, cycle des pétales et du pollen au vent, des tout premiers papillons et des sacrifices d’agneau…

Avril aux boutons d’aubépines à cueillir pour le placard à simples, avant leur éclosion magique de la nuit de Beltane.

Avril comme un nom de jeune fille souriante.

Avril comme l’œuf éclos

Avril à la douceur insaisissable comme l’agile lapin

Avril de l’ail nouveau

Avril aux vertes tiges

Avril des premiers bourdonnements d’abeilles

Avril des garrigues fleuries

Avril des pousses de basilic et d’oseille

Avril des jeunes épinards

Avril des doux radis roses

Avril aux feuilles d’agastache et d’aurone

Avril où l’estragon pointe le bout du nez,

Avril aux premières feuilles de cerfeuil musqué

Avril des sèves et des semences de frêne

Avril qui t’avances à pas dénudés vers les premières traites de chèvres

Avril des fleurs de fraise et des chatons de saule

Avril des premières fleurs de l’iris sauvageon

Avril des fleurs de sakura

Avril où retentit le chant du coucou

Avril des belles feuilles de bardane

Avril des dames tulipes épanouies

Avril des fines fleurs de ciboulette

Avril au doux sourire de fillette

Sois saluée !

(c) Lalie Solune

Huile des fées

Demain, mets à macérer dans une huile végétale de bonne qualité, pendant une lune, ce que tu auras cueilli le jour même avec la permission des fées des bois : fleurs de coucou, lierre terrestre et fleurs de violette…

 

(c) Lalie Solune

Fille, Femme, ma sœurcière, si tu souhaites récolter les rhizomes de l’iris des lavandières, réjouis-toi car le moment est arrivé…

Aïoli

Il existe plusieurs sortes d’aïoli, ce qui varie selon les régions et selon la créativité des individus, bien sûr. La sorte la plus courante correspond, grosso modo, à une mayonnaise montée à l’huile d’olive et parfumée à l’ail :

 

Dépose dans un bol deux ou trois gousses d’ail bien écrasées dans un beau mortier, verse sur cette pâte blanche le jaune de l’œuf d’une poule qui a pu gambader à l’air pur. Monte ensuite l’émulsion à la fourchette ou au fouet en versant l’huile d’olive progressivement et attentivement.

 

Une autre version qui se fait aussi en Provence, très bonne aussi et utile en outre pour les personnes devant surveiller leur apport en mauvais cholestérol : Écrase une petite pomme de terre cuite à l’eau au fond d’un bol avec trois grains de sel, mêle-la aux gousses d’ail écrasées et monte l’émulsion avec un peu d’huile d’olive. Et voici la version qu’on appelle aussi « sauce camarguaise », idéale pour accompagner les tellines et certaines salades de fruits de mer et de pommes de terre : écrase au fond d’un bol un jaune d’œuf dur, ajoute de l’ail haché, du persil ciselé, trois grains de sel, une pincée de poivre puis travaille à l’huile d’olive, progressivement et avec douceur…

 

(c) Lalie Solune

Trempe feuilles

Il y a mille façons de faire une vinaigrette, comme il y a mille façons de dire ton nom Gaïa, de chanter une chanson, de prendre la vie qui vient…

Nous voici de nouveau entourés de feuilles vertes et tendres, purifiantes et apaisantes. C’est le moment du retour des salades géantes, des immenses récipients transparents où se mêlent diverses feuilles jolies, ovales, longues, dentelées, pommées…

Ce n’est pas un mauvais moment pour causer vinaigrette. Il serait plus juste de dire sauce pour salade, il serait plus amusant de dire Trempe-feuilles. Il existe aussi beaucoup de vinaigres, d’huiles, d’herbes différents qui peuvent pour cela s’associer.

Le tout est d’associer des ingrédients agréables en proportions équilibrée. Avec une sauce c’est bien plus facile que pour la vie quotidienne, alors pose ton costume, lâche ta chevelure et profites de la chimie nourricière et de ses saveurs…

Tu peux assaisonner à la façon méditerranéenne avec le jus d’un demi citron, des herbes et de l’huile d’olive.

Tu peux aussi pencher en faveur de la vinaigrette au vinaigre :

Dans un grand récipient bien creux, dépose une petite cuillère de moutarde. Verse dessus sel et poivre, puis les herbes aromatiques que tu souhaites. Si l’envie de prends d’ajouter des échalotes émincées, de l’ail haché, de l’oignon doux, c’est le bon moment…. Car c’est ensuite que tu verseras une bonne cuillère à soupe de vinaigre qui entraînera tout cela dans sa spirale, puis trois cuillères à soupe d’huile qui n’en feront pas moins.

La moutarde peut être « à l’ancienne », c’est-à-dire avec des grains, ou bien lisse et jaune du type « de Dijon », parfumée aux herbes ou pas.

Le vinaigre peut être balsamique, de vin rouge (tel le fameux Xérès), de miel, ou de cidre. Lui aussi peut être parfumé par macération de framboise, de mûre, de miel, d’herbes aromatiques (tagette, estragon, aneth et moult autres…)

L’huile végétale peut être d’olive, de sésame, de colza, de tournesol, d’arachide, de noix, de noisette, de lin et j’en oublie sans doute tant il en existe….

Les possibilités sont immenses et j’ai espoir de revenir sur cette diversité un de ces jours…

 

(c) Lalie Solune

Un an, un tour de spirale, treize clins d’oeil

Voici un an à présent, voici huit paliers de saison que ce projet a commencé à prendre forme.

Au commencement, des radicelles de notes éparses, des bouts de feuilles griffonnées, qui me permettaient dans ma vie urbaine de conserver conscience des aliments de saison, des particularités de chaque phases de l’année. Au commencement, la sève de l’échange avec des personnes qui circulait pour me permettre d’apprendre ce que les rues et les étals mercantiles cachaient à mes sens. Et la sève a continué de monter et descendre au rythme des rotations de l’univers. Que soient remerciés pour cela tout particulièrement Strega qui, à mon grand plaisir, est celle qui s’est le plus impliquée dans ce partage, mais aussi Lune, Asherah, Lucrèce, Carabosse, Kaliris, Floradiane, Oona, Eloa, Faery, Moryane, le vieux mi-ours mi-sanglier et Rusalka. Chacun à sa manière m’a appris ou apporté quelque chose, a contribué, ne serait-ce qu’en montrant son intérêt, ce qui est encourageant. Merci à vous, aussi, qui passez par ici et écrivez parfois un aimable message de gratitude ou d’interrogation, car vous n’en faites pas moins…

En attendant le grand pic-nic universel, je vous propose de découvrir un peu de musique sur ce lien pour fêter ça.

Vous trouverez toujours la liste des derniers messages publiés sur la colonne de droite, mais aussi, à partir de maintenant, sur la page d’accueil.

Vous pourrez toujours vous référer aux rubriques :

A Propos & Au préalable de l’œuvre pour rencontrer les esprits des lieux et connaître leurs agissements

Almanach des récoltes (qui se remplit très progressivement, mais assez sûrement) pour avoir un aperçu de ce qui se récolte ou fini de s’utiliser à chaque palier des saisons

Puis, en toutes saisons vous mènera vers des recettes à base d’aliments secs et de longue conservation (légumes secs en particulier) qui s’utilisent toute l’année

Quelques bases vous pourvoira des recettes basiques de sauces et pâtes

Ressources vous ouvrira le portail des fiches sur les végétaux et des liens utiles (cycles lunaires et solaire)

L’étagère à grimoires vous donnera libre accès à la bibliothèque culinaire et magique

Petite nouveauté : les citations et proverbes glanés ça et là ont à présent leur catégorie intitulée Quelques citations

enfin, la rubrique Senteurs & Fumigations, consacrée aux mélanges d’encens et d’herbes à brûler, renommée Senteurs, Fumigation & affûtiaux nous fait une petite pousse dans le domaine des huiles et des menus bricolages…

Pour les recettes de saison, il suffit, comme auparavant, de cliquer sur le nom de la saison.

Ça, tout ce passage en italique, c’était pour l’ancien blog….

 

Que la coquille qui se fendille laisse éclore de gais  pépiements !

Que les feuilles et corolles, tendres et fraîches, se déploient à l’air libre !

 

 

 

 

 

(c) Lalie Solune