Velouté de courgettes.

Je sais, je sais, personne n’a besoin de moi pour une recette aussi simple.
Mais quand même…

Dans ton chaudron fais suer un ou deux oignons rouges, et peut-être même une échalote, dans de l’huile d’olive.
Ajoute les courgettes coupées en morceaux, ainsi qu’un peu de sel et de poivre. Mêle joyeusement le tout durant une bonne minute, et verse ensuite de l’eau chaude, autant qu’il t’en faudra selon le nombre de convives que cette soupe devra rafraichir.
Tu peux faire infuser au préalable dans l’eau un peu de thym (je mélange en général du thym sauvage et du thym citron), de la menthe et de l’origan, et ensuite filtrer ton eau. Quant à moi je ne m’embarrasse pas et je laisse les herbes mijoter avec le reste, ce qui n’est pas plus mal.
Pour finir mixe le tout et ajoute un petit verre de crème liquide*.
Sers ce velouté froid, comme il sied à toute soupe estivale.
Et bon appétit.

*Parce que dans tout velouté qui se respecte on met évidemment de la crème. Mais pour cette recette on peut tout à fait s’en passer.

(c)Sara Strega

Pâtes aux tomates, basilic et ail

La Constellation du Chien nous accable désormais de sa chaleur, les tomates sont rougeoyantes et le basilic embaume le jardin de sorcière… Réunissez pour cette recette les protagonistes de ce délicieux mariage que sont la tomate, l’ail et le basilic.

Allez chercher chez le vieil ami 6 tomates bien rouges et juteuses puis mondez-les dans un chaudron rempli d’eau bouillante en n’oubliant pas de leur graver une croix sur les fesses ! Mais vous n’êtes pas obligés de passer par cette étape. En effet, vous pouvez laisser vos tomates tranquilles, sans les torturer ni les éplucher ! Après les avoir épluchées (ou non), découpez les comme bon vous semble. Dans une jarre, mêlez intimement les tomates, l’huile d’olive extra vierge, l’ail et une bonne poignée de basilic frais déchiré à la main. Laisser cette délicieuse mixture mariner pendant une journée, vous obtiendrez alors la plus parfumée des huiles. Portez ensuite un grand volume d’eau salée à ébullition puis jetez-y des spaghettis frais dans votre chaudron bouillonnant. Laissez cuire quelques minutes puis égouttez. Mélangez ensuite les pâtes à la délicieuse huile aux tomates et savourez la vitalité et la fraîcheur de ce plat d’été.

 

 

(c) Textes et photographie Lucrèce

Korma de légumes

Le Korma ou Kourma est un mélange d’épices indien qui comprend coriandre, curcuma, fenouil, pavot, gingembre, laurier, cannelle, cardamone, girofle, muscade, badiane (anis étoilé).  Il est le socle d’un plat indien de viande, poisson ou légumes assaisonné de lait de coco, qui se mange avec du riz basmati en accompagnement. Tu peux mettre ton riz à cuire avant les légumes après l’avoir rincé. Le Korma de l’île Maurice est plus doux encore et cuisiné à la crème fraîche.

 

Lave, pèle et coupe les légumes du moment : carottes, petits pois, coco plats, haricots verts, chou-fleur, pommes de terre, oignons, courgettes, aubergines… tout ce que peut t’offrir la saison selon ton goût et tes choix. Fais revenir brièvement avec des oignons émincés dans une huile végétale (de sésame, d’arachide ou de coco). Pose ensuite le couvercle et baisse le feu pour les cuire un peu à l’étouffée une dizaine de minutes, afin que leurs qualités nutritives soient conservées. Ajoute 1 cuillère à thé d’épices par personne et des feuilles de curry sèches ou fraîches, touille et cuis encore un peu à l’étouffée. Pour les derniers instants de cuisson, ajoute du lait de coco.

 

(c) Lalie Solune

Lait de coco

Une fois n’est pas coutume, je vais vous raconter ce que j’ai vu faire un jour loin, très loin d’Europe : le lait de coco. C’est donc un article quelque peu « hors catégorie » pour ce blog. La recette n’est pas compliquée, mais elle demande un peu d’huile de coude…

Choisis une noix de coco mûre (tombée) et pleine en la secouant pour entendre l’eau et la consistance de la chair à l’intérieur. Ôte la bourre qui l’entoure à l’aide d’un piquet de métal pointu ou d’un couteau solide, puis casse la noix en deux avec un grand couteau : tiens la noix dans ta main au centre. Offre l’eau de coco à la terre, à quelqu’un, ou bois-la. A l’aide d’une râpe à coco, qui est formée d’une latte de bois terminée par un morceau de métal, râpe la chair intérieure du coco en la récupérant dans un récipient (très grand saladier, bassine de cuisine). Le premier tour d’huile de coude est terminé…

Verse de l’eau potable dans la chair de coco râpé et malaxe, presse très fortement à la main pour extraire le lait de la chair. Là, il faut donner pas mal niveau huile de coude…

Garde le liquide qui est, ô miracle, le lait de coco, pour tes préparations exotiques.

 

(c) Lalie Solune

Roue des saisons

Le ruban nuancé des saisons se déroule, s’enroule, flotte au vent, se dépose, suit le courant, s’accroche ça et là à un branchage, une brindille, une saillance minérale, une fourrure animale, de rugueux épineux, glisse sur l’herbe tendre et se prend aux épis de blé, caresse au passage les bois d’un cerf, la corne d’une chevrette, la crête d’une poule, le bec d’un hibou, la griffe d’un faucon, la courbe d’une fontaine, la nageoire dorsale d’un saumon, la bouche d’une caverne, l’orée d’un bois et, tapis volant d’une libellule contemplative ou d’un papillon sur le point d’expirer, reprend son envol par-delà les falaises.

Les nuées et les marées prouvent la respiration de la planète. Les feuilles caduques indiquent le passage du temps, ce grand abstrait né du mouvement. Les astres tournoient relativement à notre ronde terrienne.

Les plaques tectoniques persévèrent dans leurs subtils déplacements. Les cristaux, brillants enfants du contact, se densifient et s’étendent. La boue sèche, l’herbe germe, l’herbe brûle, le grain tombe, le fruit roule, l’argile fait une nouvelle peau au sol, le bois durcit, le givre le pare de joyaux pour la plus longue des nuits.

L’hermine brunit, l’hermine blanchit. L’ours se blottit, l’ours s’ébroue. Petit à petit, les oiseaux font leurs nids et migrent.

Feu du ciel, feu du foyer.

Blanche Aurore et Blanche Neige.

Claire fontaine, sombre caverne.

Et Robinson fait des traits sur son arbre. Marquer des repères temporels, c’est vouloir transmettre la mémoire des variations dans la répétition, c’est s’entourer d’une grille plus ou moins souple, c’est poser des balises sur les chemins du hasard, c’est garder souvenir des liens entre les différents phénomènes cosmiques et climatiques. Le soleil se lève, le soleil se couche, la lune déploie et referme son éventail miroitant. Dans ce qu’on a coutume aujourd’hui d’appeler le système celtique, le début, c’est la nuit. Tout commence par les ténèbres, au sein desquelles quelque chose se met à germer, à croître, à se déployer, à respirer, à se ratatiner,s’immobiliser, dessécher, tomber en poussière…

Aux sons des brames du cerf, la porte des longues nuits marque le passage d’octobre à novembre, la chasse sauvage marque le début des réserves de gibier pour l’hiver, les unseelies flétrissent les dernières baies, les sorcières festoient en hommage aux fruits de l’année en finissant de remplir leur grenier, mettent les derniers fruits et plantes en pots, une réserve de bois au palier, de la racine de mandragore à brûler. Samhain ou la Toussaint, nuit de tous les esprits.

« Il est une réalité oubliée des hommes. Leurs ancêtres n’ont pas disparu, emportés par la mort comme ils le croient. Ils vivent dans l’autre face du monde, dans ces régions accessibles par le rêve, la méditation et la transe. Ils peuvent circuler entre deux mondes et venir bénir les vivants à certaines dates de l’année comme Samhain. C’est à ce moment de l’année celtique, où les feuilles jaunissent et où la terre devient froide, que la nature se tourne vers l’intérieur et que se réunissent les deux mondes. »*

Puis voici la porte tressée de sapin, de houx et de gui. Voici l’âtre aux mille paroles et le chaudron qui mijote. Les lutins visitent la maisonnée,c’est la saison de l’hospitalité, des mijotés et des fournées. Au-dehors la neige bleuit sous la lune et la morsure du gel, attirant par ses scintillements, peut être bien cruelle. Nuits et étoiles froides, vert éternel, rouge du Roi houx et blanc bleuté. Chaleur des paroles et fééries nocturnes.

Les chandelles brûlent dans la nuit jusqu’à l’éclair blanc d’un agneau nouveau-né. La blancheur nait de la blancheur, la neige va céder le pas au lait. Pour l’instant ils dansent dans les aurores blafardes du nouvel an lunaire.

Puis les germes et l’eau ruisselante chantent que toujours reviennent la fleur et le grain, le fruit et la feuille.

Et voici que se dressent vers le ciel mille feuillus mâts de mai, que les abeilles s’aventurent à ébrouer le pollen de nouveau. Faunes et Flores dansent dans les prés.

Au sommet du mât, le soleil reprend la pente, mais sur l’autre versant.

Les faux chantent la mort du roi à la barbe d’épis et coupent le sifflet du coucou. La terre prodigue généreusement ses fruits. La deuxième récolte sera notre viatique. Et brament les cerfs, se lèvent les brumes. La boucle est bouclé, le cercle est tracé, la spirale tourne…

 

(c) Lalie Solune

* citation de Préceptes de vie issus de la sagesse druidique, éd. Presses du châtelet, 2009

Thé du désert

Certains l’appellent aussi thé des bédouins ou caravane du désert, le thé marocain est un thé tout particulièrement rafraîchissant lors des jours de Sirius… La menthe rafraîchit, vivifie, éveille l’esprit et les sens, procure sérénité vivace. Il est possible d’utiliser de la menthe verte, de la menthe poivrée, de la menthe marocaine.

Il te faudra pour cela une théière pansue au col un peu haut et au bec long et recourbé vers le haut qui permette de filtrer le thé. Rince-là l’eau chaude et laisse la poser une minute pleine d’eau chaude. Met de l’eau pure à chauffer en un volume légèrement supérieur à celui de la théière. Vide la théière et verse ensuite deux ou trois bonnes cuillères de thé vert de Chine, de type gunpowder ou, mieux encore 9371

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Lorsque l’eau commence à fumer, verse une petite partie sur le thé, pour le rincer (« tourne et vide ») et remets le reste à chauffer jusqu’à début de frémissement. Dépose dans la théière trois à cinq cuillères de sucre et cinq grosses tiges de menthe. Tu peux aussi ajouter, pour un parfum plus complexe dans ses arômes et au moelleux enchanteur, un petit rameau d’armoise absinthe*** ou quelques gouttes d’eau de fleurs d’oranger naturelle. Verse l’eau frémissante dessus et ferme. Laisse infuser deux ou trois minutes puis verse dans des verres à thé que tu videras de nouveau dans la théière pour bien mélanger l’ensemble. Sers en faisant mousser, éventuellement, comme me l’a très justement rappelé Lune, avec des pignons grillés, c’est un délice !

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*** ATTENTION : l’utilisation de l’armoise absinthe est à éviter en cas de grossesse.

(c) Lalie Solune

Lune de feu

Cette pleine lune a nettement marqué le seuil de l’été. Voici juillet qui avance vers la saison du chien.

Les moissons vont commencer et je vous laisse en compagnie des dernières cerises du sud, des premières cerises du nord, des abricots et des melons, des pastèques, des pêches et des brugnons. Je vous laisse accueillir les courgettes, les concombres et les pousses de poivrons, observer la fleur de l’aubergine grossir en légume… Je vous laisse recueillir les groseilles, les cassis et les framboises, car la framboise est la preuve vivante de la bonté de la nature.

(c) Lalie Solune

Liqueur de verveine

En prévision des hivers les plus longs et rigoureux, n’oublie pas, soeurcière, de mettre un peu d’été en bouteille.
Quand tu iras récolter la délicieuse verveine citronnelle pour tes tisanes, tes sorbets, tes biscuits et autres délices, garde quelques feuilles fraîches (toujours un nombre impair, bien entendu) pour en remplir au moins le tiers d’une grande bouteille en verre. Recouvre le tout d’un bon litre d’eau-de-vie de fruits, mélange très légèrement et cache soigneusement à l’abri des lutins trop curieux et plus encore gourmands.
Pendant quarante jours laisse infuser les feuilles loin des rayons du soleil, mais remue de temps en temps, toujours avec délicatesse, et surtout apprécie la très belle couleur verte et si vive que prendra l’alcool.

Une fois ce temps magique écoulé, laisse infuser d’autres feuilles de verveine dans le demi litre d’eau qui te servira à faire ton sirop. Sauf si tu as été plus prévoyante que moi l’hiver dernier et que tu as dans ta réserve un sirop de citron suffisamment sucré et épais qui puisse faire l’affaire. Si ce n’est pas le cas, tu te contenteras de sirop vanillé, ce qui n’est pas plus mal.
A ton infusion de verveine ajoute 400g de sucre roux et une gousse de vanille fendue en deux. Laisse épaissir à feu doux plus que pour un sirop ordinaire. Qu’il soit presque du caramel; parfumé, délicieux, enivrant…

Filtre l’alcool pour le débarrasser des feuilles qui lui ont laissé tout leur parfum et adjoins-lui le sirop une fois que celui-ci aura refroidi.
Brasse soigneusement le tout.
Remplis tes bouteilles, oublie-les encore une fois loin du soleil et des pillards (remue-les quand même un peu de temps en temps) pendant au moins quarante jours et si tu as de la patience et que tu attends plus encore tu en seras plus largement récompensée.

Et l’hiver prochain tu auras en bouteille un peu d’été à partager avec tes amis pour chasser la grisaille, les vilaines bronchites et oublier parfois que le temps, comme la nuit, s’étire infiniment.

(c) Sara Strega

Gâteau aux cerises

C’est le gâteau des fiancées, le pâtissage ensorcelé des filles de Beltane que leurs amours inspirent et que le début de l’été fait rire sans raison.

Dans ton chaudron mêle soigneusement 300g de farine, un sachet de levure, une pincée de sel, deux cuillères à soupe de gingembre et 50g de vergeoise blonde*.
Bats deux œufs avant de les ajouter au mélange.
Fais fondre 100g de beurre que tu mêleras à 10cl de lait avant de verser le tout dans ton chaudron.
Une fois le tout dûment battu pour que ta pâte soit homogène, ajoute enfin la moitié d’un honnête pot de confiture de cerises.
Verse le tout dans un moule à cake et laisse pour une heure aux bons soins des Salamandres. (th5 environ)

Tu peux également faire cuire ce gâteau dans un moule à tarte, quand même assez haut ou alors oublie la levure, et remplacer alors le lait par de la crème liquide.

Glaçages :

La version hivernale est douce et crémeuse comme la neige qui recouvre tout.
Pour préparer ta glace royale bats énergiquement deux blancs d’œufs, une ou deux cuillères à soupe de sirop de cerises ou de grenadine et dix à douze cuillères à soupe de sucre glace.
La texture doit être épaisse et luisante. Glace le gâteau une fois qu’il aura refroidi et laisse au glaçage le temps de se solidifier quelque peu.

La version estivale est légère et fluide.
Avec un cure-dent pique légèrement et de nombreuses fois le dessus de ton gâteau encore chaud.
Ensuite avec un pinceau badigeonne-le de sirop dans lequel tu auras délayé une cuillère à soupe de sucre glace.

Ce gâteau peut être préparé en toutes saisons, mais il est meilleur à la fin de la sienne, le printemps, quand on peut agrémenter la pâte et le sortilège de cerises fraîches et juteuses.

* la vergeoise est un sucre extrait du sirop de betterave. Plus le sucre est recuit et plus il fonce, on trouve ainsi de la vergeoise blonde ou brune. Ce sucre a un goût très typé, à la fois plus fort et moins écœurant que le sucre de canne. Il a aussi l’avantage de rendre les gâteaux plus moelleux.

(c) Sara Strega