Soupe traditionelle aux fanes de radis

Le rat dit qu’il n’y a rien à jeter chez lui ! Croque dans sa chair rosée et fonds de plaisir pour ses fanes. Avec ce temps gris et tristounet, rien ne vaut un bon velouté chaud et réconfortant. Pour cela, va voir ton vieil ami et sors de la terre une belle botte de radis, dont tu prélèveras les fanes. Cisèle une échalote et pèles et découpes en cubes deux ou trois petites pommes de terre (ou une grosse). Fais ensuite suer l’échalote dans un peu de beurre (c’est meilleur) et ajoute ensuite les pommes de terre et les fanes lavées et rincées. Couvres d’eau (et pourquoi pas de bouillon végétal) et laisses cuire jusqu’à ce que les pommes de terres soient tendres. N’oublie pas de saler et de poivrer, et si tu le souhaites, tu peux ajouter des herbes aromatiques.

Personnellement je mixe le tout, la douceur du velouté m’apaise encore plus face à cette froide pluie.

Saches que les fanes de radis, en plus d’être délicieuses, sont une excellente source de provitamine A, et donc d’antioxydants, de vitamine C et de fer, parfaits pour combattre les froideurs de juin.

Et si ma soupe t’ennuie et que tu as envie d’un brin de soleil, prépare donc un pesto de fanes!

Texte et photos (c) Lucrèce

Sorbet à la cerise

Par chez nous, on croule sous les belle Dames Rouges depuis déjà plusieurs jours. Ma grand mère m’en amène un kilo tous les deux jours ! Mais qu’en faire sans se casser la tête ? Pourquoi pas quelque chose de rafraîchissant pour nous aider à résister aux trente degrés ambiants…

Il vous faudra aller cueillir des cerises bien mûres le matin, de manière à en avoir 450 gr dénoyautées. Mixez-les avec 100 grammes de sucre de canne environ (ou moins, tout dépend du niveau de sucre des cerises, goûtez au fur et à mesure), une feuille de menthe et une cuillère à soupe de kirsch. Laissez refroidir au royaume du froid et faire prendre en sorbetière 20 à 25 minutes et un conseil, goutez dès la sortie de la sorbetière, c’est juste un pur régal! Si vous n’avez pas de sorbetière, laissez prendre au congélateur tout simplement.

Bien sûr, pour une version non alcoolisée, on peut enlever l’eau de vie. Franchement, on ne sent pas l’alcool mais il donne vraiment un goût en plus!

Avant de déguster, laissez réchauffer car si c’est trop froid, vous n’explorerez pas toutes les saveurs de ce sorbet.

Attention, il est à consommer dans la semaine…

(c) Texte et photographie Lucrece

Tisane Artémis

Pour une tisane douce et rafraîchissante, que tu pourras déguster froide ou brûlante, avec ou sans lait, et qui peindra sur tes lèvres un sourire de chat satisfait : mêle en égales proportions des fleurs de mandarinier (ou d’oranger), du jasmin et de la passiflore.
Et pour une tasse de ces belles fleurs parfumées, ajoute une gousse de vanille coupée en petits morceaux.

Si je lui donne le nom d’Artémis, c’est qu’elle m’évoque la belle dame et ses nymphes prenant un repos bien mérité sous les arbres en fleurs, après une longue course en forêt. C’est un peu comme cela d’ailleurs qu’elle m’a été inspirée…

(c )Sara Strega

Asperges fleuries

Les jolis turions d’asperges sont à leur apogée, les habiles cultivateurs ayant su leur procurer des soins patients pendant trois ans pourront t’en procurer des fraîches, élancées, élégantes et craquantes que tu pourras rendre fondantes à souhait en les cuisant entières à la vapeur ou dans l’eau pendant quelques dix petites minutes. Tu sauras que le temps est venu lorsqu’une petite pique en bois s’enfoncera facilement dans leur chair blanche.

Prépare ensuite une sauteuse en y versant de l’huile d’olive et une gousse d’ail frais haché, dépose délicatement ces symboles de fertilité printanière dans l’huile chaude (mais pas trop) et demande à la joyeuse marjolaine de l’été dernier d’émietter une bonne petite poignée de ses fleurs sèches pour leur tenir douce compagnie. Lorsque fine dorure apparaît sur la blancheur immaculée, verse, si tu le souhaites, une cuillère à thé de crème fraîche et fais sauter l’ensemble en remuant la sauteuse au rythme guilleret d’un bref refrain. Partage et délecte après acte de gratitude, les sourires de tes commensaux eux aussi nourriront ton âme.

 

(c) Lalie Solune

 

Préparation du thé matcha

Je vais tenter de vous initier pas à pas à l’art du thé matcha. Oubliez les sachets à infuser. C’est un thé très particulier puisqu’on verse de l’eau chaude directement dans le bol et que, une fois battue au fouet à thé (chasen), la poudre de thé devient un thé mousseux. Son goût est doux et agréable bien qu’un peu amer. Ce thé est très bénéfique pour la santé et la beauté car il est très riche en vitamine et en fibre.

Le matcha (抹茶) est une très fine poudre de thé vert moulu qui a été broyé entre deux pierres. Il est utilisé pour la cérémonie du thé japonaise appelée « cha no you » et comme colorant ou arôme naturel (pensez-y pour vos macarons par exemple,ou vos madeleines, c’est testé et approuvé, faites moi confiance) !

th__matcha_2

Munissez-vous d’un petit bol (traditionnellement en grès, mais le mien ne l’est pas, il faut juste qu’il soit petit, arrondi, de manière à accueillir le chasen, fouet que vous verrez ci-dessous) et mettez-y un peu de poudre (une petite cuillère à café ou deux pour les plus courageux, vous obtiendrez soit un thé dit « fin » dit « usucha », soit un « épais » dit « koicha »).

th__matcha

Dans votre chaudron, faites ensuite chauffer de l’eau. Mais attention, l’opération est périlleuse. En effet, l’eau ne doit pas excéder les 80 degrés. Si vous n’avez pas de thermomètre, sachez que quand l’eau commence à faire des petites bulles au fond du chaudron, elle est aux alentours des 80 degrés.

Versez ensuite l’eau dans votre bol et fouettez avec le chasen environ 15 seconde. Il ne faut plus voir de poudre, le thé doit être homogène. Il se peut que de la mousse se forme.

Pr_paration_th__matcha

Cette couleur verte envoute complètement, plongez d’abord vos yeux dans ce vert profond de jade, portez vos lèvres à ce doux et amer breuvage et sentez son énergie vous emplir… Traditionnellement, il se boit en trois gorgées, mais à vous de voir!

Pour le déguster, passez la main gauche sous le bol et la main droite sur le côté du bol, et appréciez !

C_est_pr_t

Texte et photos (c) Lucrèce

Fraises et chocolat enchantés

Ça y est ! La jolie bouille rosée des fraises fait son apparition ! Gariguettes, Marat des Bois, fraises sauvages, à vous de voir ! Pour ce charme à déguster, vous aurez besoin des énergies du vendredi, jour de Vénus et donc de l’amour !

Avec votre panier en osier, allez voir votre vieil ami et demandez aux fées gourmandes si elles peuvent vous donner quelques fraises. Si elles ne sont pas trop sales, caressez-les seulement avec un doux chiffon. Retournez à présent dans votre hutte, allumez le foyer et placez un chaudron dessus. Munissez-vous d’une tablette d’un bon chocolat noir très noir et tapez la contre votre table afin d’avoir des copeaux à l’intérieur de la tablette. Faites ensuite fondre touuut doucement votre chocolat avec un peu d’eau si nécessaire et une cuillère de beurre pour le rendre lisse et soyeux, car il le vaut bien ! Mettez ensuite les fraises (entières ou coupées, c’est comme vous voulez !). Puis enrobez-les d’une jolie robe de chocolat, elles seront à croquer ! Récitez alors :

 

Nous sommes aussi proches, mon Amour,

Que ces fraises et ce chocolat,

Côte à côte.

Vénus, remplis ce festin de magie,

Pour que la passion amoureuse nous enflamme.

 

Déposez-les alors une à une sur une plaque recouverte de papier sulfurisé et laissez les refroidir au Royaume du Froid pendant une petite heure pour fixer le chocolat. Mais attention, mangez les fraises à température ambiante pour profiter de toutes leurs saveurs…

A déguster en amoureux à la lueur de quelques bougies…

 

Extrait et adapté du Witches’ Spell-A-Day Almanach 2009 par Lucrèce

Image : Des gariguettes, photo de Lucrèce, dans son jardin !

Fabas

Dans son chaudron de cuivre ou de terre cuite, la brujita fait fondre longuement des oignons dans de l’huile d’olive, puis fait revenir, en marmonnant, des morceaux de chorizo tout rouges, farcis de piment, et de jambon Serrano, elle ajoute de l’ail haché puis touille encore en grognant un peu pour faire rôtir à souhait ces sacrifices des montagnards hispaniques. Une pincée de thym, une de romarin et les fèves, dans leurs cosses, équeutées et effilés, découpées en tronçon à la hachette plongent dans le fond de sauce pour y cuire à l’estoufade quelques minutes. Un bocal de tomates au jus, une pincée de sel et un peu de poivre pour parfaire la sauce et une mijotade d’une vingtaine de minutes…

 

(c) Lalie Solune

Petites galettes de fleurs de sureau

Les ombelles de dame Sureau s’épanouissent au mois de mai…

 

 

 

Cueille-les par temps sec pour les rapporter en ta cuisine après les avoir secouées. Bats de l’œuf parfumé au vin blanc du Rhin ou d’un bon vin blanc d’Alsace, verse de la chapelure dans un plat creux ou une assiette. Trempe les ombelles en les tenant par les tiges, l’une après l’autre, dans le premier, puis le deuxième, enfin dans l’huile chaude de la poêle. De tes petits ciseaux, d’une minuscule faucille lunaire, coupe les tiges vertes encore attachées aux ombelles avant de les retourner. Offre tiède avec de la salade verte aux fleurs de bourrache assaisonnée avec autant de légèreté qu’un pas de fée et de la pomme de terre vapeur nappée de yaourt à la ciboulette…

(c) Lalie Solune

Petits pois-carottes

Dépose ton habit de princesse et revêt celui de sorcière de la cuisine… loin d’être des empêcheurs de dormir au douillet de son petit nid, ces grains verts et frais du printemps sont de joyeux et nourrissants compagnons, pour peu qu’ils soient assez cuits mais pas trop non plus… Les végétophages sauront apprécier leur teneur en protéine et en minéraux, et les associer à du riz (recette à venir : Kourma de légumes), les omnivores auront le choix et les carnivoraces ajouteront à ce plat de petits lardons blanchis et grillés vers la fin de cuisson… Les pixies d’Albion savent, à l’aide de ce grain, œuvrer à une préparation de Yorkshire pudding garni de saucisse en épaisse sauce, sur laquelle ils disposent artistiquement des petits pois afin d’imiter admirablement les pustules du crapaud.

 

Si ce plat est pour deux,

Découpe 5 oignons verts lavés, fais-les un peu roussir, puis fondre à couvert en baissant le feu dans de l’huile d’olive avec 4 petites gousses d’ail violet ou rose nouveau.

Découpe 3 carottes nouvelles de belle taille en petits morceaux.

Écosse un petit kilo de petits pois frais, garde-en trois ou cinq pour les replanter.

Lave une feuille de laitue, ne l’essore pas.

Arrose le fond d’oignons d’une petite lampée de vin blanc sec.

Fais glisser les petits pois les carottes et la salade dans la sauteuse (sorte de chaudron presque plat, plus large que haut, à couvercle) et laisse cuire à feu doux, à l’étuvée pendant 25 minutes

Ajoute une pincée de sarriette en chantonnant ce qui te regarde.

Laisse mitonner encore cinq minutes.

Goûte un petit pois, s’il est cuit, qu’il n’est plus farineux, ajoute une pincée de sel et un filet d’huile d’olive.

Sers avec du bon pain et, éventuellement, du parmesan râpé.

 

(c) Lalie Solune