Poivrons farcis au sarrasin

Dans une petite marmite, verse trois mesures d’eau de source froide pour une mesure de grains de sarrasin, couvre et laisse cuire à feu moyen jusqu’à ce qu’ils aient absorbé l’eau. Laisse-les alors poser un peu à couvert hors du feu. Pendant ce temps, cuis une aubergine jusqu’à ce que sa chair soit onctueuse. Égoutte le sarrasin et mélange le à la chair de l’aubergine, avec quelques petits grains de carvi, des brindilles d’aneth, du fromage blanc en faisselle bien égoutté, quelques câpres et de tout petits morceaux de cornichons malosol.

Ouvre de beaux poivrons lavés, soit en deux, soit par le haut, comme il te plaît. Vide-les de leurs amères graines qui retourneront à la terre et garni-les de cette farce assaisonnée d’une pincée de cerfeuil frais.

(c) Lalie Solune

Loubieh

Le Loubiah ou Loubieh est un plat végétalien libanais très simple, qui ne nécessite pas d’ingrédient exotique ou rare, du moins depuis qu’il n’est plus si périlleux ni coûteux de se procurer quelques épices… Ce plat délicieux se cuisine avec des légumes qui poussent aussi en Europe : haricots verts, ail, tomates… Voici une recette possible pour fêter la pleine saison des haricots verts.

Cueille, au matin du jour, une fois la rosée asséchée par la rousse crinière de Soleil, une bonne livre de haricots verts, ce qui semble être appréciable pour deux personnes qui mangent cela en plat unique, accompagné seulement de pain. Ce peut être délicieux aussi en accompagnement de Falafels.

Plonge les frais haricots verts équeutés en joyeuse compagnie et rincés brièvement dans une grande marmite d’eau froide salée que tu poseras sur le feu. L’eau va finir par bouillir : laisse la attendrir les haricots verts. Pendant ce quart d’heure, choisi une bonne sauteuse à couvercle où tu verseras de l’huile d’olive de pure qualité, disposeras sur l’oléagineuse surface cinq gousses d’ail dévêtues et écrasées du plat de la main, parsèmeras à ton goût de fleur de thym séchées cueillies dans l’aprislesque garrigue. Laisse à feu très très doux tout cela transpirer sous couvert et mêler ses arômes. Egoutte alors les haricots verts et rince les à l’eau froide. Puis, lorsque le fond de sauce parfumé aura bien transpiré sans griller, ajoute les morceaux d’une (ou deux) grosse coeur-de-boeuf bien mûre, de quoi atteindre les trois cent grammes de chair de tomate bien rouge environ. Couvre de nouveau et laisse mijoter tout doucement la sauce. Lorsqu’elle a apparence et senteur de sauce tomate confite à souhait, alors ajoute une toute petite pointe de couteau de cumin moulu et deux grains de coriandre. Amplifie le feu afin de saisir les haricots verts dans la sauce. Au dernier moment ajoute à ton souhait du paprika, peu ou prou, fort ou doux.

(c) Lalie Solune

Cycle du plein été

Voici qu’arrivent les aubergines et les poivrons; tomates, courgettes et concombres frais nous accompagneront encore. Des haricots verts la saison bat son plein. Les échalotes et les oignons sont prêts à récolter ainsi que les feuilles du frêne pour un thé de longévité. Ce n’est pas un mauvais moment pour aller rendre courtoise visite aux lauriers. Les cornichons sont bons à mariner (non, je ne pense pas aux vacanciers…). Il est temps de commencer à pister les cèpes de pin, dans les zones pas trop sèches, si ce n’est déjà fait…

Abricots, pastèques et melons, framboises parfumées, groseilles juteuses rouges ou « à maquereaux », pêches veloutées, juteuses nectarines (pêche et abricot croisés), cassis bienfaisant seront les joyaux de notre santé !

 

(c) Lalie Solune

Pesto ou Pistou

Prépare ton mortier et son pilon en les nettoyant et les frottant à l’huile d’olive : l’ail protecteur pelé sera placé dedans accompagné de feuilles fraîches de basilic non moins protecteur et vivifiant, accompagné de pignons de pin, substance nourrissante et permanente pour qui sait les récolter, d’un grain de sel de mer et d’un tout petit peu de poivre. Tu peux alors broyer le mélange au mortier en ajoutant de l’huile d’olive vierge issue d’une première pression à froid et du parmesan râpé…

(c) Lalie Solune

Encens du Phénix

Plutarque et Hérodote parlent de cet oiseau fabuleux comme étant originaire d’Ethiopie. En Egypte, on le nomme paraît-il « Bénou » car il vivrait sur la Benben, le tertre qui émergea de l’océan primordial et où le soleil parut pour la première fois… Il suit un cycle de 500 ans, mourant et renaissant chaque fois.

Les zoologues virent dans le magnifique faisan doré de Chine, considéré là-bas comme sacré, une incarnation du Phénix.

La légende dit que lorsque le Phénix fait son nid pour s’y installer et brûler avant de renaître trois jours plus tard, il le fait avec des brindilles parfumées qui dégagent le parfum de trois plantes : une résine, une écorce et une racine…

Voici ma recette d’encens du Phénix, que je vous livre pour fêter le solstice d’été. A préparer quelques temps avant de commencer à l’utiliser afin que les senteurs se mêlent et s’entrelacent comme les brindilles dont les oiseaux font leur nid…

Mêle dans ton beau flacon

Des grains de Myrrhe, gomme résineuse du balsamier qui donna, dit-on, naissance à Adonis. Résine des embaumeurs, résine qui aide à s’ancrer, qui vivifie en profondeur, qui prépare le terrain.

De l’écorce du Cannelier réduite en poudre. Ecorce rassurante, chaleureuse, feu d’épice qui chasse les impuretés invisibles et ouvre à la cordialité.

Du Nard Jatamansi, une petite goutte d’huile essentielle à défaut de racines très difficiles à trouver. Le Nard de l’Himalaya ouvre les sens et la conscience dans la paix, pour aller de plus en plus profondément.

Puis, pour lier tout cela et finir de chasser les scories du passé, finir de s’ancrer dans le présent renouvelé avec une perception et une intuition nouvelles, un peu de cette résine qu’on appelle Opoponax.

Laisse la synergie s’opérer quelques jours dans le flacon clos sans mettre à l’abri de la lumière. Cet encens à l’odeur forte, très particulière, se révèle néanmoins très efficace pour affermir et s’ancrer dans les nouveaux départs, les débuts de cycles qui vont demander de l’endurance.

 

(c) Lalie Solune

Petits canapés de l’estival solstice

Lave trois branches de rhubarbe et découpe-les tous les centimètres. Place les dans une casserole avec un morceau de beurre de mai salé et verse une cuillère à soupe de miel d’acacia. Laisse mijoter à feu doux et à couvert pendant que tu choisis un bol plaisant de forme et d’apparence pour y verser un yaourt nature. Utilise le pot vide pour doser la farine de sarrasin (polygonum fagopyrum) que tu ajoutes dans le bol avec un œuf et cinq grammes de levure en poudre. Mélange bien tout cela et n’oublie pas la compotée de rhubarbe qui est prête lorsque la mixture se fond en une purée crémeuse. Fais ensuite cuire, dans une poêle couverte de beurre salé, la pâte à canapés, petite cuillère par petite cuillère. Tu peux alors garnir ces toast de la compotée de rhubarbe et d’un fine tranche de gravlax

 

(c)Lalie Solune

Solstice d’été

Les fruits du soleil seront là pour le solstice !

Doux abricots, perles rubis du groseiller,

Cerises vraiment à point, une pour toi, une pour le merle, une pour moi, une pour la pie…

Les melons les mieux exposés des régions ensoleillées peuvent déjà être cueillis.

Les premières tomates mûrissent et les toutes premières courgettes verdoyent au potager.

J’attendrai encore un peu aubergine et poivrons… En Provence, on cueille la lavande pendant encore trois semaines à partir du solstice.

Il se trouve aussi des lieux où le grain est déjà mûr. Sa fête viendra ensuite…

Il est temps de récolter les premières amandes vertes et les feuilles de cassis. La bourrache continue de fleurir, à qui mieux mieux, les capucines répondent en écho à l’astre à l’honneur, les roses trémières ont déployé leurs pétales majestueux et c’est bien entendu LE moment parfait pour cueillir simples et herbes bénéfiques, recueillir à l’aube la rosée de toutes les herbes de la Saint Jean.

C’est aussi la période idéale pour déguster, dans le désordre et j’en passe : Reblochon fermier (qui sera encore meilleur au fur et à mesure de l’avancée de l’été), Homard, Araignée de mer, moules…

 

(c) Lalie Solune

Sirop de rose et de pélargonium rosat.

Quand s’épanouissent les roses sauvages et qu’embaume le pélargonium capitatum à la si délicate senteur de rose qu’on le nomme rosat, les filles de Flore vont au jardin emplir leurs paniers de fragiles pétales et de feuilles duveteuses pour en confectionner un délicat sirop.
Si l’envie te prend de les imiter, trouve un beau pélargonium aux effluves sucrés chipe-lui quelques pétales et surtout de belles feuilles bien vertes et parfumées. Le pélargonium, de joyeuse nature, ne t’en voudra guère si tu entonnes avec lui la chanson du Vieux Tom. Une fois cela fait, tu devras cueillir l’équivalent en pétales de roses.
Choisis évidemment des roses non-traitées, aux pétales tendres et légèrement parfumés. Prends garde que tes pétales ne soient ni tachés ni abîmés. De plus, leur pointe peut être amère selon les variétés de roses, auquel cas tu devras patiemment les retirer.
A l’aune d’une belle coupe, mesure ta récolte bien tassée et, pour un volume de pétales et de feuilles (voire une volume et demi si tu veux un goût encore plus prononcé), mets à bouillir dans ton chaudron deux volumes d’eau et deux autres de sucre roux.
Quand eau et sucre seront bien mêlés, ajoute les feuilles et les pétales, remue bien, mais délicatement, et laisse frémir le temps de trois ou quatre chansons (une dizaines de minutes, selon l’épaisseur du sirop). N’oublie pas de remuer de temps en temps.
Retire du feu ton chaudron, jettes-y quelques graines de cardamome et un peu de jus de citron pour que le sirop se conserve mieux, puis laisse-le reposer quelques heures, il l’a bien mérité.
Une fois un délai raisonnable d’au moins deux heures écoulé, filtre ton sirop, sans presser les pétales et les feuilles, porte-le à ébullition dans le chaudron et mets-le en bouteille.

(c) Sara Strega

Cycle d’avant le solstice

Le solstice approche, mais n’est pas encore là… nous sommes mi-mai, les premières cerises murissent, les fleurs d’acacia et de robiniers s’épanouissent, les tilleuls vont bientôt être à point. Il est encore temps de cueillir des ombelles de sureau comme médication, pour les manger en « beignets » ou bien pour faire un vin tardif. Il est temps de confire l’ail nouveau. La récolte des haricots verts ne va pas tarder, patience. Sur ma fenêtre, quelques coquelicots prometteurs sont en bouton. Les moineaux ont visiblement fini de faire leurs nids…

(c) Lalie Solune

Cycle des pollens – Mai

Le lilas et l’aubépine s’épanouissent autour du premier mai, ainsi que les roses de printemps, à l’époque des premiers fromages de chèvres frais de l’année… et commencent les fleurs de sureau… J’ai vu les tout premiers coquelicots, c’est qu’il fait bien chaud cette année. Les fraises sont en train de mûrir et la rhubarbe a grandi suffisamment pour être cueillie. Les carottes nouvelles sont de sortie, les oignons verts deviennent franchement replets, l’ail rose de printemps, les fèves et petits pois offrent leurs vertus. L’acacia forment ses bourgeons de fleur qui ne sauraient tarder à éclore. Si tu souhaites récolter des racines de consoude officinale, il est temps. Les morilles et coprins chevelus égayeront peut-être ton chemin du côté des bois et des prés…

 

A la fin de mai, en Méditerranée, les câpres seront mis en bocaux, tandis qu’il sera déjà possible de recueillir des feuilles de myrte.

 

(c) Lalie Solune