Petits pains des dragons

Pour fêter l’apogée du soleil en toute convivialité, j’ai fait appel à Drakomir, un dragonnet venu des Balkans… Voici ce que son haleine brûlante et quelque peu moirée de senteurs de Rakia m’a soufflé à l’oreille :

Pour faire six petits pains, tu dois te concentrer et, puisque c’est la saison chaude, tu peux cuire tes fournées la nuit, elle est si courte, de toute façon… Tu dois aussi préparer ta levure avec attention en délayant 35 gr dans un petit verre d’eau tiède.
La farine blanche, issue des récoltes qui très bientôt vont recommencer, tu en prendras une petite colline d’une livre et au milieu de cette colline aux flancs purs et courbe comme la mère qui nous nourrit tous, tu formeras un puits. Alors tu versera dans le puits le liant : la moitié de la quantité précédente en petits morceaux de beurre auxquels tu ajouteras six jaunes d’œufs frais du jour*, deux pincées de sel marin et un verre de crème sure avant d’ajouter la levure. Alors, agis rapidement, bats des ailes doucement et amalgame tout cela bien vite avant de pétrir tendrement, avec la tendresse des dragons, une tendresse énergique et sautillante. Ensuite, souviens-toi de la pâte feuilletée et mêmement fais avec cette pâte trois tours bien menés. Laisse la alors poser au tiède 2 à 3 heures durant. Le temps de faire un tour dans le vent, d’aller taquiner les Bereguini et de revenir en riant.
Il sera temps de faire dorer dans une poêle chauffée du beurre et par-dessus cinq cuillères à soupe de chapelure : une pour la terre, une pour le vent, une pour l’eau, une pour le cœur de dragon qui monte au ciel bien haut, une pour le plaisir. Avec cela un verre de crème fraîche, deux jaunes d’œufs, deux cuillères à soupe d’estragon haché et deux blancs en neige ferme pour parfaire cette garniture.
Étale la pâte en une abaisse aussi mince que possible, tapisse-la de garniture et roule-la bien serrée.
Sur la plaque du four, pose la et laisse pendant une heure
Alors et enfin, badigeonne de jaune d’œuf* délayé dans l’eau et laisse cuire une heure moins cinq minutes à température médiane…

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* et de tous ces jaunes d’œufs garde les blancs
pour faire plaisir aux enfants
petits et grands
qui se damneraient
pour de la pâte d’amande 
bien préparée…

(C) Lalie Solune

Soupe traditionelle aux fanes de radis

Le rat dit qu’il n’y a rien à jeter chez lui ! Croque dans sa chair rosée et fonds de plaisir pour ses fanes. Avec ce temps gris et tristounet, rien ne vaut un bon velouté chaud et réconfortant. Pour cela, va voir ton vieil ami et sors de la terre une belle botte de radis, dont tu prélèveras les fanes. Cisèle une échalote et pèles et découpes en cubes deux ou trois petites pommes de terre (ou une grosse). Fais ensuite suer l’échalote dans un peu de beurre (c’est meilleur) et ajoute ensuite les pommes de terre et les fanes lavées et rincées. Couvres d’eau (et pourquoi pas de bouillon végétal) et laisses cuire jusqu’à ce que les pommes de terres soient tendres. N’oublie pas de saler et de poivrer, et si tu le souhaites, tu peux ajouter des herbes aromatiques.

Personnellement je mixe le tout, la douceur du velouté m’apaise encore plus face à cette froide pluie.

Saches que les fanes de radis, en plus d’être délicieuses, sont une excellente source de provitamine A, et donc d’antioxydants, de vitamine C et de fer, parfaits pour combattre les froideurs de juin.

Et si ma soupe t’ennuie et que tu as envie d’un brin de soleil, prépare donc un pesto de fanes!

Texte et photos (c) Lucrèce

« Historiquement, la cuisine est le centre de la maison ; c’est la place des cultes domestiques. On plaçait les « dieux du foyer » sur le fourneau de la cuisine et, aux temps préhistoriques, on enterrait les morts en dessous. Étant le lieu où la nourriture est transformée, la cuisine est aussi analogue à l’estomac. Dans son aspect desséchant et consumant aussi bien que dans sa fonction d’illumination et de chauffage, elle est le centre de l’émotion, ce qui montre que la lumière de la sagesse ne peut venir que de la chaleur et de la passion. »

Marie-Louise von Franz « L’homme et son ombre » in L’interprétation des contes de fées, éd. Albin Michel.

« Si vous avez froid, le thé vous réchauffera. Si vous avez chaud, il vous rafraîchira. Si vous êtes déprimé, il vous réconfortera. Si vous êtes énervé, il vous calmera. »
Sir William Gladstone

Le guide de l’encens

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Ce livre est organisé par chapitres traitant chacun d’une tradition, d’une région du monde particulière (tradition nordique, tradition indienne, tradition juive, japonaise, etc.), les encens rattachés à chaque tradition sont décrits avec des dessins assez précis de la plante dont ils sont tirés, mais surtout de nombreuses recettes de mélanges sont offertes au lecteur. Une véritable encyclopédie des encens.

(c) Lalie Solune

Sorbet à la cerise

Par chez nous, on croule sous les belle Dames Rouges depuis déjà plusieurs jours. Ma grand mère m’en amène un kilo tous les deux jours ! Mais qu’en faire sans se casser la tête ? Pourquoi pas quelque chose de rafraîchissant pour nous aider à résister aux trente degrés ambiants…

Il vous faudra aller cueillir des cerises bien mûres le matin, de manière à en avoir 450 gr dénoyautées. Mixez-les avec 100 grammes de sucre de canne environ (ou moins, tout dépend du niveau de sucre des cerises, goûtez au fur et à mesure), une feuille de menthe et une cuillère à soupe de kirsch. Laissez refroidir au royaume du froid et faire prendre en sorbetière 20 à 25 minutes et un conseil, goutez dès la sortie de la sorbetière, c’est juste un pur régal! Si vous n’avez pas de sorbetière, laissez prendre au congélateur tout simplement.

Bien sûr, pour une version non alcoolisée, on peut enlever l’eau de vie. Franchement, on ne sent pas l’alcool mais il donne vraiment un goût en plus!

Avant de déguster, laissez réchauffer car si c’est trop froid, vous n’explorerez pas toutes les saveurs de ce sorbet.

Attention, il est à consommer dans la semaine…

(c) Texte et photographie Lucrece

Tisane Artémis

Pour une tisane douce et rafraîchissante, que tu pourras déguster froide ou brûlante, avec ou sans lait, et qui peindra sur tes lèvres un sourire de chat satisfait : mêle en égales proportions des fleurs de mandarinier (ou d’oranger), du jasmin et de la passiflore.
Et pour une tasse de ces belles fleurs parfumées, ajoute une gousse de vanille coupée en petits morceaux.

Si je lui donne le nom d’Artémis, c’est qu’elle m’évoque la belle dame et ses nymphes prenant un repos bien mérité sous les arbres en fleurs, après une longue course en forêt. C’est un peu comme cela d’ailleurs qu’elle m’a été inspirée…

(c )Sara Strega

 » Les abeilles se mettent à s’activer en été, volant de fleur en fleur, recueillant du miel ou de la nourriture pour l’hiver. Que les jeunes s’activent dans la jeunesse, gambadant de plaisir en plaisir, recueillant des souvenirs pour s’en nourrir dans la vieillesse. »

Préceptes de vie issus de la sagesse druidique, Presses du châtelet

Asperges fleuries

Les jolis turions d’asperges sont à leur apogée, les habiles cultivateurs ayant su leur procurer des soins patients pendant trois ans pourront t’en procurer des fraîches, élancées, élégantes et craquantes que tu pourras rendre fondantes à souhait en les cuisant entières à la vapeur ou dans l’eau pendant quelques dix petites minutes. Tu sauras que le temps est venu lorsqu’une petite pique en bois s’enfoncera facilement dans leur chair blanche.

Prépare ensuite une sauteuse en y versant de l’huile d’olive et une gousse d’ail frais haché, dépose délicatement ces symboles de fertilité printanière dans l’huile chaude (mais pas trop) et demande à la joyeuse marjolaine de l’été dernier d’émietter une bonne petite poignée de ses fleurs sèches pour leur tenir douce compagnie. Lorsque fine dorure apparaît sur la blancheur immaculée, verse, si tu le souhaites, une cuillère à thé de crème fraîche et fais sauter l’ensemble en remuant la sauteuse au rythme guilleret d’un bref refrain. Partage et délecte après acte de gratitude, les sourires de tes commensaux eux aussi nourriront ton âme.

 

(c) Lalie Solune

 

Préparation du thé matcha

Je vais tenter de vous initier pas à pas à l’art du thé matcha. Oubliez les sachets à infuser. C’est un thé très particulier puisqu’on verse de l’eau chaude directement dans le bol et que, une fois battue au fouet à thé (chasen), la poudre de thé devient un thé mousseux. Son goût est doux et agréable bien qu’un peu amer. Ce thé est très bénéfique pour la santé et la beauté car il est très riche en vitamine et en fibre.

Le matcha (抹茶) est une très fine poudre de thé vert moulu qui a été broyé entre deux pierres. Il est utilisé pour la cérémonie du thé japonaise appelée « cha no you » et comme colorant ou arôme naturel (pensez-y pour vos macarons par exemple,ou vos madeleines, c’est testé et approuvé, faites moi confiance) !

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Munissez-vous d’un petit bol (traditionnellement en grès, mais le mien ne l’est pas, il faut juste qu’il soit petit, arrondi, de manière à accueillir le chasen, fouet que vous verrez ci-dessous) et mettez-y un peu de poudre (une petite cuillère à café ou deux pour les plus courageux, vous obtiendrez soit un thé dit « fin » dit « usucha », soit un « épais » dit « koicha »).

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Dans votre chaudron, faites ensuite chauffer de l’eau. Mais attention, l’opération est périlleuse. En effet, l’eau ne doit pas excéder les 80 degrés. Si vous n’avez pas de thermomètre, sachez que quand l’eau commence à faire des petites bulles au fond du chaudron, elle est aux alentours des 80 degrés.

Versez ensuite l’eau dans votre bol et fouettez avec le chasen environ 15 seconde. Il ne faut plus voir de poudre, le thé doit être homogène. Il se peut que de la mousse se forme.

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Cette couleur verte envoute complètement, plongez d’abord vos yeux dans ce vert profond de jade, portez vos lèvres à ce doux et amer breuvage et sentez son énergie vous emplir… Traditionnellement, il se boit en trois gorgées, mais à vous de voir!

Pour le déguster, passez la main gauche sous le bol et la main droite sur le côté du bol, et appréciez !

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Texte et photos (c) Lucrèce