Des recettes pour Imbolc/la Chandeleur

Pour agrémenter les traditionnelles crêpes :

Nectar solaire (à faire quelques jours à l’avance pour laisser macérer)

Sirop de citron

Sirop de clémentines (de décembre)

Gelée de coing (d’octobre)

Ces préparations peuvent aussi, pourquoi pas, napper des pancakes

Autres friandises :

Tarte au citron meringuée

Muffins pour la triple déesse

Far aux pruneaux

Des aliments pour la purification :

Salade d’avant les crocus

Pikliz

Doux consommé d’endives

Bouillon sans poule (à agrémenter de ce que voudras)

Faunesque poêlée de fenouil

Azifa et crêpes levées de sarrasin

Infusion de fin d’hibernation

Pikliz

Pour cette recette de salade haïtienne, les seuls ingrédients exotiques qu’il te faudra te procurer sont le piment (de préférence un bonda Man Jack, sinon demande conseil à ton épicier créole) et du citron vert…

Râpe du chou blanc cru ou, comme diraient les Haïtiens grage du chou. Grage ensuite des carottes. Lorsque tu auras des deux en quantité suffisante, grage le piment dans un bol séparé, ajoute-lui le jus d’un citron vert et un peu d’huile végétale, du sel et du poivre si tu en veux. Arrose la salade et laisse un peu macérer.

(c) Lalie Solune

Gargantuesque ragoût slave

Pour 15 personnes… Enfin, ça c’est que nous avions dit au boucher, vu qu’on pensait bien être 18…. Nous en avons donc bien eu pour 17 personnes, parmi lesquelles bon nombre s’est resservi. Ça fait plaisir et ça donne une idée sur la différence d’évaluation des quantités entre un boucher professionnel et un humain ordinaire. Si vous invitez des maçons ou des bûcherons, par exemple, qui ont passé une rude journée d’hiver à bosser dehors, faites confiance aux proportions du boucher. Si vous invitez des ogres, doublez les doses… Je pense honnêtement que pour un repas complet (avec entrées, fromage et dessert), les proportions données ci-dessous peuvent raisonnablement être divisées par deux pour une petite dizaine de convives.

J’ai eu le bonheur de bénéficier d’aide, ce qui est précieux, appréciable et franchement gentil, surtout lorsqu’il s’agit de peler et d’émincer 4,3 kilos d’oignons. Car pour le ragoût slave, autrement connu sous le nom de Goulasch (au masculin ou au féminin, comme ça vous chante) comme me l’ont expliqué deux aimables vieilles dames moraves autour d’un thé au Rhum, le grand mystère réside dans l’oignon… non, je m’égare, ce n’est pas un mystère, mais l’astuce c’est de mettre le même poids d’oignons que de viande. Ou de champignons si vous le faites aux bolets ou aux cèpes, version végétarienne.

Ces oignons sont donc mis à fondre doucement à couvert, dans deux marmites recueillant chacune la moitié des ingrédients, avec 14 gousses d’ail pelées, 2 feuilles de laurier, une bonne pincée de racine de livèche, 4 grosses poignées de fleurs de marjolaine, 2 bonnes pincées de grains de cumin et du sel. Et il faut laisser fondre et réduire doucement. Pour cette quantité, l’opération a duré presque une heure. Garde à l’esprit que plus la quantité est grande, plus le temps de cuisson augmente.

Pendant ce temps-là il y avait 4,3 kilos de bœuf à découper en petits morceaux, mélange de gîte et de macreuse.

Lorsque les oignons ont semblé correctement fondus, baignant dans leur propre jus, ils ont été mis de côté dans des saladiers afin que les marmites soient libres pour faire revenir la viande à feu vif et la poivrer au passage, en la touillant. Puis les oignons ont recouvert cette chair sacrificielle, rejoints par les petits morceaux d’un panais (un demi panais par marmite) et le tout est resté à mijoter sous couvercle à feu doux une heure trois quart. Ensuite il était temps d’aller dormir. C’était bien mérité.

Le lendemain matin, chaque marmite a bénéficié de nouveau d’une heure et demie de cuisson. La viande, en restant à se refroidir et recuisant, peut ainsi se relâcher et devenir de plus en plus tendre, tout comme dans n’importe quel mijoté traditionnel des familles, le Bœuf Bourguignon, par exemple.

Avant de remettre à cuire de nouveau pour une bonne heure et demie en début de soirée, j’ai ajouté cette sauce un peu spéciale :

Pour chaque marmite 2 cuillères à soupe de coulis de tomates maison de la petite mère du sud (4 cs en tout) dans lequel ont été mélangés quelques menus morceaux de cornichons aux herbes, et une bonne dose de paprika doux.

Le plat a été servi chaud avec des pommes de terre à l’eau et un joli récipient de paprika fort pour qui en voulait.

 

(c)Lalie Solune

 

Sirop de citron

Pour un parfait équilibre entre le sucré et l’acide, il te faudra un litre d’eau et le jus d’un citron (deux s’ils sont petits ou peu juteux), avec un peu de zeste pour corser le tout.
(Tu peux également faire infuser dans l’eau de la verveine citronnelle et un peu de cardamome au préalable).
Ajoute à cela 400g de sucre en poudre (un peu moins s’il est roux) et fais sagement cuire le tout.
Le sirop doit enrober ta cuillère, tu sauras alors qu’il est prêt.
Filtre le tout une fois qu’il aura refroidi, mais réchauffe-le avant de l’embouteiller.

(c) Sara Strega.

Amandine à la poire

Pour son amoureux gourmand, le lutin du poirier, la fée Amandine a préparé un gâteau doré, moelleux et fondant au cœur. Son idée était d’aviver la flamme, elle a donc tout d’abord allumé le four en prenant soin que la température en soit d’environ 180°C. (th.6/355°F.). Elle sait faire les choses dans un ordre progressif pour réussir, car même si elle est parmi les premiers qui fleurissent de joie aux premiers signes du printemps, la fée de l’amandier sait se montrer patiente et méthodique pour les questions de maturation…

Elle a donc versé dans sa plus belle terrine, et dans l’ordre, 125 gr. d’amande en poudre, puis 100 gr de sucre brun, en poudre aussi, et une cuillère à soupe de farine de blé. Pendant que 30 gr de beurre fondait, la voilà qui versait une cuillère à café d’extrait d’amande amère pour ne pas oublier les contrastes de l’amour, et que l’hiver est là qui fera de nouveau exploser le printemps dans la joie. Elle ajouta deux œufs bien mélangés avant la touche finale : le beurre fondu.

Il ne lui restait plus qu’à beurrer et fariner un moule à cake, à verser une partie de la pâte qu’elle recouvrit des tranches d’une poire mûre à point avant de verser le reste de pâte dessus et à enfourner pour une demie heure. Il ne faisait aucun doute que le lutin du poirier allait être attiré, par l’odeur alléché…

(c) Lalie Solune

Soupe à la choucroute

Si les brumes t’invitent à te blottir en bonne compagnie et à te réchauffer d’une bonne soupe, si elle font voyager ton imaginaire dans les terres du milieu de l’Europe, invite tes sens à les suivre.

Pèle quelques oignons, trois ou quatre suffiront s’ils ne sont pas trop petits, et coupe-les en quartiers pas trop gros. Fais-les revenir doucement sous le couvercle pendant que tu pèleras et couperas en gros morceaux des pommes de terre fermes qui bientôt les rejoindrons. Ajoute quelque baies du doux et fort genévrier ainsi qu’une gousse d’ail.

Lorsque tout cela aura transpiré bien plus que tu ne le feras dans les mois à venir, ajoute si tu le souhaites quelques morceaux d’une charcuterie fumée de ton choix : dés de lard fumé, saucisses à mijoter en morceaux…

De choucroute crue, ce chou émincé, piétiné et macéré, tu pourras ensuite ajouter quelques 300 grammes ou un peu plus et un peu de sel. Pas trop de sel, pense que la charcuterie est déjà salée. Verse de l’eau en suffisance et laisse mijoter tranquillement et longtemps. Une heure ferait l’affaire, un peu plus ne serait pas forcément de trop. Ajoute aussi une petite pincée de grains de carvi ou de cumin.

Tu pourras, au moment de servir, agrémenter cette soupe d’aneth cisaillé, s’il t’en reste, de quelques larmes de miel du puissant chêne qui adouciront l’aigreur du sauerkraut, d’un peu de raifort râpé si ton goût t’y porte et d’un peu de crème fraîche.

(c) Lalie Solune

Bretzels

Il faut d’abord pour le cœur le ferment. Active 15 gr de levure sèche de boulanger avec une petite part de 2 dl d’eau tiède et une petite pincée de sucre. Laisser le temps au ferment, comme il se doit, de mousser et monter.

Pendant ce temps, fais une pâte ferme mais souple avec 300 gr. de farine et le reste de l’eau tiède, puis ajoute la levure.

Laisse lever en recouvrant d’un beau linge, à l’abri des courants d’air, jusqu’à ce que la pâte ait doublé de volume. Mets à chauffer une grande marmite d’eau dans laquelle tu versera 65 gr. de bicarbonate de soude afin que la chaleur cuise la pâte sans la dissoudre.

Forme ensuite des rubans de pâte en roulant des morceaux prélevés. Attrape le ruban à chaque bout et croise-le en un tour de main. Un nœud souple et libre pour le cœur…

Plonge les cœurs par deux dans la grande marmite d’eau bouillante qui frémit.

Lorsqu’ils remontent à la surface, égoutte-les. Dispose-les sur une plaque huilée. Badigeonne du blanc de deux oeufs et saupoudre de gros sel, de cumin, de graines de nigelle de l’été passé, de grains de sésame…

Passe au four de sorte qu’il soient bien dorés.

Enfile les cœurs sur des rubans colorés pour offrir et partager lorsqu’ils sont encore bien frais, pour accrocher au branches de l’aubépine …

 

 

(c) Lalie Solune

Sauce tomate

De son rouge vif et parfumée, la sauce tomate peut accompagner beaucoup d’aliments. Le plus courant, celui qui nous viendrait en premier à l’esprit, ce sont les pâtes. Mais elle accompagne aussi les légumes, dans l’éminement estivale ratatouille par exemple, les fruits de mers, comme les calamars à l’armoricaine, les viandes, dans l’osso-buco entre autres, la polenta ou encore les céréales les plus diverses et variées. La sauce de « pommes d’or » est d’excellente compagnie aussi pour les Storzapretti aux épinards.

Il existe mille façons de la cuisiner, plus ou moins épicée, aromatisée d’herbes, plus ou moins aigrelette, acidulée ou sucrée…

Lors de la saison des tomates, de juillet à septembre, on peut la préparer avec des tomates fraîches qu’on peut épépiner* et peler selon son goût. Le reste de l’année, on peut utiliser des bocaux de tomates au jus. Il existe des milliers de variétés de ce fruit de la famille des solanacées, réputé toxique jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les Olivettes et les Roma font partie des plus réputées pour la sauce. Explorons et testons ce que nous trouverons…

Voici une recette parmi d’autres, celle que j’ai concoctée justement pour gratiner les storzapretti de Strega.

Dans un fond d’huile d’olive disposée en sauteuse, une petite carotte de printemps a été râpée. La carotte orange adoucit l’acidité de la tomate. Trois bonnes gousses d’ail frais d’avril ont été écrasées. Une pincée de thym a été froissée, une belle feuille de laurier lâchée, quelques grains de sel lancés. Puis un grand bocal de tomates au jus, d’une livre et demie. Le tout a mijoté longtemps à feu moyen, jusqu’à ce que consistance plaise aux sens…

L’aurais-je cuisiné l’été ou au début de l’automne, j’aurais coupé les tomates fraîches en quartier, dont j’aurai retiré la partie dure reliée à la tige, que j’aurais fait mitonner doucement au lieu d’utiliser un bocal… mais je ne l’aurais pas concoctée pour accompagner les storzapretti…

(c) Lalie Solune

 

* Les pépins de tomates peuvent parfois se récupérer pour être semés… sait-on jamais… Dans ce cas, lave-les dans un chinois et fais-les sécher sur un plan bien aéré afin qu’ils ne moisissent pas.

Storzapretti

Jette dans l’eau bouillante, pour deux minutes environ, 300g d’épinards ou de blettes (la partie verte).

Plonge-les ensuite dans l’eau froide avant de les égoutter. Hache-les grossièrement et mélange-les à la moitié d’un brocciu (de trois ou quatre jours pour qu’il soit assez ferme), avec deux jaunes d’œufs battus, puis un peu d’origan et de thym, ou du persil, ainsi que du sel et du poivre.

Si ta pâte te paraît un peu trop fluide, tu peux arranger cela en ajoutant un peu de fromage râpé, du parmesan par exemple.

Une fois le tout mélangé comme il se doit, commence à façonner des boulettes de la taille d’un creux de paume. Passe-les dans la farine, avant de les jeter dans l’eau bouillante (une à une afin de ne pas trop la refroidir). Quand elles remontent à la surface, c’est qu’elles sont prêtes.

Tu peux alors les disposer dans un plat dans le fond duquel tu auras étalé un peu de sauce et les en napper légèrement, avant d’ajouter un peu de parmesan et de passer le tout sous le grill du four.

On utilise le plus souvent la sauce d’une viande mijotée, par exemple du cabri que l’on servira avec, mais moi qui suis végétarienne je préfère prendre de la sauce tomate assez liquide. Ce qui traditionnellement se fait plus avec la version aux épinards.

Les storzapretti sont un plat que l’on peut préparer en hiver comme au printemps, mais pas en été ni pendant la première moitié de l’automne.

(c) Sara Strega pour la recette, Solune pour la photo.

Cigares aux Amandes

Voici les ingrédients pour réaliser une trentaine de ces irrésistibles douceurs.

Les ingrédients pour confectionner la pâte à cigare

  • 250 gr de farine
  • ½ verre (à 1 verre, au jugé) d’huile
  • ½ verre (à 1 verre, au jugé) d’eau
  • 1 pincée de sel
  • un peu de sucre (2 à 3 cuillères à soupe)
  • 1 sachet de sucre vanillé

Bats l’huile et l’eau, mélange le sel, le sucre et ajoute la farine au fur à mesure, jusqu’à ce qu’elle « rentre ». Sache que la pâte ne doit pas être dure. Elle doit rester souple et ne pas coller.

Pétris une première fois, étale la pâte assez finement au rouleau à pâtisserie, puis avec la main étale de l’huile et replie cette pâte.

Lorsque tu pétris la pâte, n’oublie pas de prononcer quelques charmes d’amour et d’abondance.

Couvre-la d’un linge propre et laisse-la reposer 15 à 30 minutes. Refais la même chose trois fois : étale, huile, plie. Trois est le nombre magique que toute bonne sorcière utilise lorsqu’elle lance un sort !

Les ingrédients pour confectionner la pâte d’amandes

  • 4 tasses d’amandes en poudre
  • 1 tasse et demi de sucre
  • 2 œufs
  • râpure de citron

Mélange tous les ingrédients à la main. Mets de côté.

Étale la pâte finement et découpe des rectangles 7 ou 8 cm de long.

Forme des boudins de pâte d’amandes et poser-les sur la pâte à cigare. Enveloppe-les et referme correctement la pâte pour éviter que l’huile ne pénètre à l’intérieur des cigares.

Fais chauffer l’huile et passer les cigares à la friture jusqu’à ce qu’ils soient dorés. Éponge-les rapidement sur un linge propre qui ne craint rien, puis passe-les dans le sirop.

Les ingrédients pour confectionner le sirop

  • 1 verre d’eau 2 verres de sucre
  • 3 à 4 cuillères à soupe de miel
  • 1 cuillère à soupe de rhum

Dans une casserole, verse l’eau et le sucre, place le tout sur un feu moyen à vif, jusqu’à l’obtention d’un sirop pas trop épais. Ajoute le miel, laisse-le fondre. Ajoute le rhum.

Prends garde à ce que le sirop ne soit pas épais. Les cigares colleraient aux dents, ce qui est fort désagréable et il ne serait plus possible de les décoller les uns des autres sans les casser.