Fille, Femme, ma sœurcière, si tu souhaites récolter les rhizomes de l’iris des lavandières, réjouis-toi car le moment est arrivé…

Aïoli

Il existe plusieurs sortes d’aïoli, ce qui varie selon les régions et selon la créativité des individus, bien sûr. La sorte la plus courante correspond, grosso modo, à une mayonnaise montée à l’huile d’olive et parfumée à l’ail :

 

Dépose dans un bol deux ou trois gousses d’ail bien écrasées dans un beau mortier, verse sur cette pâte blanche le jaune de l’œuf d’une poule qui a pu gambader à l’air pur. Monte ensuite l’émulsion à la fourchette ou au fouet en versant l’huile d’olive progressivement et attentivement.

 

Une autre version qui se fait aussi en Provence, très bonne aussi et utile en outre pour les personnes devant surveiller leur apport en mauvais cholestérol : Écrase une petite pomme de terre cuite à l’eau au fond d’un bol avec trois grains de sel, mêle-la aux gousses d’ail écrasées et monte l’émulsion avec un peu d’huile d’olive. Et voici la version qu’on appelle aussi « sauce camarguaise », idéale pour accompagner les tellines et certaines salades de fruits de mer et de pommes de terre : écrase au fond d’un bol un jaune d’œuf dur, ajoute de l’ail haché, du persil ciselé, trois grains de sel, une pincée de poivre puis travaille à l’huile d’olive, progressivement et avec douceur…

 

(c) Lalie Solune

Tarte aux oignons nouveaux

Il suffit pour cela d’étaler sa pâte à tarte dans un plat propice et beurré, de faire fondre une bonne quantité émincée de ces oignons nouveaux à vertes tiges avec un peu d’huile d’olive. Rien de plus simple ensuite que de tapisser le fond de pâte piqué à la fourchette abondamment avec cet oignon fondu, de poivrer un peu, de faire généreusement pleuvoir sur ce lit de verdure le fromage de son choix : Emmental, Cheddar, Pecorino, Grana Padano, un mélange de Brousse et Parmesan râpé… ce qui fait plaisir. Pour ma part, j’évite simplement le fromage de chèvre pour ne pas ôter le lait de la bouche des chevreaux, car je trouve qu’il est un peu tôt, mais ce n’est pas très loin, encore… Enfin, confie ce cercle de nourriture printanière au four chaud (200°C.) pendant une demie heure environ, jusqu’à croustillânce de pâte, dorure de surface et alléchant fumet.

Ce genre de tarte est tout à fait délicieux avec toutes pousses vertes du printemps qu’on peut aimer, que ce soit épinards, cresson, plantain, primevères, doucette, ail des ours, pissenlit, ortie, fanes de radis, fanes de carottes (sans la tige centrale qui est très âpre), bourrache… et j’en passe de nombreuses… la cuisine printanière étant un cercle ouvert jamais brisé…

Puisque tout se répète mais jamais à l’identique… Que le printemps vous soit, cette fois encore ou cette fois au moins voire cette fois comme les autres, doux et tendre !

 (c) Lalie Solune

Equinoxe de printemps

L’équinoxe de printemps aura lieu cette année le 20 mars, vers 18h30 (heure TU+1; 18h31 précisément… pour les maniaques et les curieux…), soit une demie heure environ avant le coucher du soleil (19h33) sur le méridien de Paris. Cinq jours après la nouvelle lune qui est aujourd’hui, quatre jours avant la demie lune croissante.

Il fait encore bien froid, mais il est temps de commencer à aérer, purifier, faire circuler, sortir vraiment de la torpeur hivernale, se mettre tranquillement mais résolument en mouvement… D’ailleurs les abeilles sortent de leur sommeil saisonnier.

On dit maintenant au revoir aux endives, au fenouil, aux scorsonères et, pour ceux qui sont bien conservés au frais, on profite des derniers légumes racines et des dernières pommes de cave, tu pourras ensuite dire au revoir à ces dernières jusqu’au moins à la mi-août… Les amandiers et prunelliers commencent à fleurir et les saules finissent de bourgeonner…

Les récoltes sont menues mais leur vert pâle est un bonheur. Flaire donc les jeunes feuilles : Ail des ours, bourrache, plantain, balsamite, ciboulette, coriandre, primevères, pissenlits… et n’oublie pas, pour ton placard à simples les bourgeons de peuplier contre la bronchite.

(c) Lalie Solune

Kishri

Le Kisri (ou kishri, kicheri…) est un plat indien simple et quotidien. Ma version rapide et facile, très utile je trouve, pour emporter son déjeuner quelque part est plutôt à l’européenne puisqu’aux lentilles vertes qui s’associent très bien au riz pour une alimentation équilibrée. Mais on peut toujours, bien entendu, tester toutes variations possibles de lentilles et d’épices ainsi que de sortes de riz. Voici donc ma petite contribution au quotidien des Lièvres de Mars végétariens…

 

Lièvre qui a fait treize fois le tour de la lune et ne sait comment rattraper le calendrier solaire, jette dans ton petit chaudron magique :

Un verre de riz (rincé rapidement s’il s’agit de basmati)

Un verre de lentilles vertes triées

Six verres d’eau froide *

Une petite poignée de feuilles de curry

Et laisse cuire sur feu doux avec petites bulles qui remontent à la surface, jusqu’à absorption de l’eau.

En fin de cuisson, ajoute du sel, quelques grains de cardamone, deux cuillères à café de curcuma en poudre et, en toute éventualité, si tu sais encore tenir sur place quelques secondes, une pointe de paprika. Avoue que ça t’a reposé, hein, beau Lièvre coureur ?

 

Et souviens-toi aussi de ces mots du poète japonais :

Le Bouddha m’accorde

un peu de temps —-

je fais la lessive

Ozaki Hôsai

 

…mais le voilà déjà parti…

*et si le Lièvre de Mars n’était pas si pressé, il pourrait tout aussi bien remplacer l’eau par le bouillon d’aromates ^-^

(c) Lalie Solune

Boisson « Fin d’hiver »

Quand les jours et les nuits redeviennent presque égaux, même si le soleil n’étend encore sur la terre que de frileux rayons, il est bon de sortir de la torpeur hivernale pour de longues promenades. La marche est pourvoyeuse d’harmonie, elle aide l’âme à construire son cheminement intérieur. Marcher met l’imagination en branle et, pour qui sait observer, offre de belles découvertes. Au mois de mars, quand la nature s’éveille langoureusement comme un chat qui s’étire sous le soleil, j’aime aller par les chemins à la recherche de ma propre vitalité. Une infusion à la fois bienfaisante et tonique est alors une douce compagne quand je m’arrête pour méditer à l’abri des roches de granit.
Pour deux tasses d’eau, mêle dans ton chaudron bouillonnant une cuillère à café de menthe poivrée séchée, une autre de citronnelle, une de verveine citronnelle (ou cinq feuilles si elles sont entières), un peu de tilleul et du jus de citron selon ton goût (j’en mets personnellement deux cuillères à soupe).
Si tu souhaites remplacer un de ces ingrédients, fais confiance à la douce mélisse…
Et si de cette infusion tu préfères faire un thé, choisis soit du long jing, soit du matcha pour l’accompagner.
Cette boisson, suave et tonifiante, est toujours la bienvenue après une longue marche, à la fois pour se désaltérer et s’apaiser. En la sirotant doucement en pleine nature, on profite plus pleinement encore de la quiétude harmonieuse que peut offrir la méditation.

(c) Sara Strega

Encens de purification printanière

Voici que l’air frais, de moins en moins mordant, va pouvoir de nouveau entrer dans nos abris.

Voici venu le moment où les sylphes vont commencer à pouvoir jouer à l’intérieur de nos maisons. Voici venu le moment de commencer à leur permettre de chasser les derniers résidus de l’engourdissement hivernal, de jouer avec les plantes séchées suspendues qu’il reste encore de la récolte de l’année écoulée.

Voici qu’arrive bientôt le moment de frotter les miroirs magiques de quelques feuilles d’armoise nouvelle.

Pour purifier les lieux et pousser les Latusés, les larves, les chrysalides de l’hiver à éclore et prendre leur envol par la fenêtre, brûle cet encens en chantonnant pour encourager leur envol, dans un cercle de sept fleurs de pas d’âne si tu le brûles maintenant, de narcisses jaunes si tu le brûles dans un peu avant l’équinoxe, de dent de lion si tu le brûles après…

 

tussilage2

source de l’image

Résine de pin 1

Gomme arabique 1

Feuilles de romarin 1/2

Feuille de sauge 1/4

1/3 de résine d’élémi en petits copeaux ou, à défaut, un brin de poudre d’écorce de citron

Une petite pincée de menthe poivrée en poudre

 

(c) Lalie Solune

Palier de la fin d’hiver

Suis les traces de l’ours qui s’ébroue au vent et flaire les adorables feuilles de l’ail des ours, laisse le vent te guider vers les premières pousses de pissenlit et vers la charmante doucette… et si tu l’aperçois par-delà le mur d’un jardin de sorcière, il te suffira de la demander poliment, avec respect… et comme la lune décroît, tu peux commencer pour ton propre jardin, à semer certaines petites graines, à l’abri, en intérieur.

Ail_des_ours

Source de l’image

Vois les crocus, bijoux de la terre, calices des fées, pointer leurs couleurs sur l’herbe encore froide. J’ai une affection particulière pour une certaine « Lady Killer » admirée dans un jardin de la verte Albion en même saison.

Prépares-toi à accueillir l’éclosion des jonquilles au parfum délicat, tandis que commencent les récoltes de la sève de bouleau, particulièrement prometteuses cette année, paraît-il…

(c) Lalie Solune

Mil mêlé de champignons

Le mil, le doux millet aux petits grains dorés, au fond de ton chaudron sera d’abord chauffé puis arrosé de deux fois plus d’eau que la place qu’il prend au fond de ton chaudron, pour pouvoir mijoter tout tranquillement tandis que, dans ta poêle, tu feras bronzer de l’oignon émincé saupoudré d’un tout petit peu de coriandre, avant de lui adjoindre les champignons des bois sortis de leur bocal et dûment rincés, puis dûment sautés à feu très vif, à langue joueuse de salamandre qui boira leur eau.

Mêli-mélo, verse ce que la salamandre aura laissé dans les grains cuits et bien gonflés.

Mêli-mélo de ta cuillère en bois et d’un peu de yaourt nature, d’une pincée de sel, d’un nuage de poivre…

Quand au fond de l’esprit de la préparation, je te laisse juge, en toute liberté, comme de bien entendu…

(c) Lalie Solune

Biscuit à l’orange pour l’heure du thé

Pour l’heure du thé, invite quelques-unes de tes amies fées et confectionne un délicieux biscuit à l’orange. Pour cela, il te faudra battre quatre beaux œufs entiers avec 200 grammes de sucre jusqu’à ce que ton mélange blanchisse. Ajoute 250 grammes de farine et 10 grammes de poudre levante, continue à battre. Presse quelques belles oranges dans un verre, verse ce jus sur ta pâte, bats encore. Ajoute enfin 1/2 verre d’huile, bats à nouveau. Verse cette pâte dans un moule à cake huilé et fariné. Place le tout dans un four chauffé à 150 degrés et laisse cuire pendant 40 minutes à une heure en surveillant de temps en temps. Une fois cuit, si le cœur t’en dit, réalise un glaçage à l’aide de jus d’orange et de sucre glace. Ton biscuit n’en sera que plus beau !

(c) Lune du Sidh