Cycle du plein été

Voici qu’arrivent les aubergines et les poivrons; tomates, courgettes et concombres frais nous accompagneront encore. Des haricots verts la saison bat son plein. Les échalotes et les oignons sont prêts à récolter ainsi que les feuilles du frêne pour un thé de longévité. Ce n’est pas un mauvais moment pour aller rendre courtoise visite aux lauriers. Les cornichons sont bons à mariner (non, je ne pense pas aux vacanciers…). Il est temps de commencer à pister les cèpes de pin, dans les zones pas trop sèches, si ce n’est déjà fait…

Abricots, pastèques et melons, framboises parfumées, groseilles juteuses rouges ou « à maquereaux », pêches veloutées, juteuses nectarines (pêche et abricot croisés), cassis bienfaisant seront les joyaux de notre santé !

 

(c) Lalie Solune

Pesto ou Pistou

Prépare ton mortier et son pilon en les nettoyant et les frottant à l’huile d’olive : l’ail protecteur pelé sera placé dedans accompagné de feuilles fraîches de basilic non moins protecteur et vivifiant, accompagné de pignons de pin, substance nourrissante et permanente pour qui sait les récolter, d’un grain de sel de mer et d’un tout petit peu de poivre. Tu peux alors broyer le mélange au mortier en ajoutant de l’huile d’olive vierge issue d’une première pression à froid et du parmesan râpé…

(c) Lalie Solune

Encens du Phénix

Plutarque et Hérodote parlent de cet oiseau fabuleux comme étant originaire d’Ethiopie. En Egypte, on le nomme paraît-il « Bénou » car il vivrait sur la Benben, le tertre qui émergea de l’océan primordial et où le soleil parut pour la première fois… Il suit un cycle de 500 ans, mourant et renaissant chaque fois.

Les zoologues virent dans le magnifique faisan doré de Chine, considéré là-bas comme sacré, une incarnation du Phénix.

La légende dit que lorsque le Phénix fait son nid pour s’y installer et brûler avant de renaître trois jours plus tard, il le fait avec des brindilles parfumées qui dégagent le parfum de trois plantes : une résine, une écorce et une racine…

Voici ma recette d’encens du Phénix, que je vous livre pour fêter le solstice d’été. A préparer quelques temps avant de commencer à l’utiliser afin que les senteurs se mêlent et s’entrelacent comme les brindilles dont les oiseaux font leur nid…

Mêle dans ton beau flacon

Des grains de Myrrhe, gomme résineuse du balsamier qui donna, dit-on, naissance à Adonis. Résine des embaumeurs, résine qui aide à s’ancrer, qui vivifie en profondeur, qui prépare le terrain.

De l’écorce du Cannelier réduite en poudre. Ecorce rassurante, chaleureuse, feu d’épice qui chasse les impuretés invisibles et ouvre à la cordialité.

Du Nard Jatamansi, une petite goutte d’huile essentielle à défaut de racines très difficiles à trouver. Le Nard de l’Himalaya ouvre les sens et la conscience dans la paix, pour aller de plus en plus profondément.

Puis, pour lier tout cela et finir de chasser les scories du passé, finir de s’ancrer dans le présent renouvelé avec une perception et une intuition nouvelles, un peu de cette résine qu’on appelle Opoponax.

Laisse la synergie s’opérer quelques jours dans le flacon clos sans mettre à l’abri de la lumière. Cet encens à l’odeur forte, très particulière, se révèle néanmoins très efficace pour affermir et s’ancrer dans les nouveaux départs, les débuts de cycles qui vont demander de l’endurance.

 

(c) Lalie Solune

Gravlax

La chair lumineuse du saumon, pour cette fête ensoleillée.

Pour 450 gr. de filet de saumon dépecé, mêle deux cuillères à soupe de gros sel marin et deux cuillères à soupe de sucre avec quatre ou cinq cuillères d’aneth ciselé. Enrobe-en la chair de poisson dans un récipient (ou une barquette qui reste d’un achat, autant qu’elles soient utiles), ou une boîte, que tu fermes de son couvercle ou bien d’un film alimentaire ou de son équivalent naturel avant de poser un beau caillou plat dessus et de déposer au frais. Laisse mariner deux jours. Au jour de le manger, vide le jus, passe sous l’eau et sèche délicatement. Découpe en fines lamelles à partager.

 

(c) Lalie Solune

 

Petits canapés de l’estival solstice

Lave trois branches de rhubarbe et découpe-les tous les centimètres. Place les dans une casserole avec un morceau de beurre de mai salé et verse une cuillère à soupe de miel d’acacia. Laisse mijoter à feu doux et à couvert pendant que tu choisis un bol plaisant de forme et d’apparence pour y verser un yaourt nature. Utilise le pot vide pour doser la farine de sarrasin (polygonum fagopyrum) que tu ajoutes dans le bol avec un œuf et cinq grammes de levure en poudre. Mélange bien tout cela et n’oublie pas la compotée de rhubarbe qui est prête lorsque la mixture se fond en une purée crémeuse. Fais ensuite cuire, dans une poêle couverte de beurre salé, la pâte à canapés, petite cuillère par petite cuillère. Tu peux alors garnir ces toast de la compotée de rhubarbe et d’un fine tranche de gravlax

 

(c)Lalie Solune

Solstice d’été

Les fruits du soleil seront là pour le solstice !

Doux abricots, perles rubis du groseiller,

Cerises vraiment à point, une pour toi, une pour le merle, une pour moi, une pour la pie…

Les melons les mieux exposés des régions ensoleillées peuvent déjà être cueillis.

Les premières tomates mûrissent et les toutes premières courgettes verdoyent au potager.

J’attendrai encore un peu aubergine et poivrons… En Provence, on cueille la lavande pendant encore trois semaines à partir du solstice.

Il se trouve aussi des lieux où le grain est déjà mûr. Sa fête viendra ensuite…

Il est temps de récolter les premières amandes vertes et les feuilles de cassis. La bourrache continue de fleurir, à qui mieux mieux, les capucines répondent en écho à l’astre à l’honneur, les roses trémières ont déployé leurs pétales majestueux et c’est bien entendu LE moment parfait pour cueillir simples et herbes bénéfiques, recueillir à l’aube la rosée de toutes les herbes de la Saint Jean.

C’est aussi la période idéale pour déguster, dans le désordre et j’en passe : Reblochon fermier (qui sera encore meilleur au fur et à mesure de l’avancée de l’été), Homard, Araignée de mer, moules…

 

(c) Lalie Solune

L’Aneth

L’Aneth (Anethum graveolens), famille des apiacées (ombellifères), originaire d’Orient (Asie Mineure) et du le bassin méditerranéen…

Plante annuelle qui pousse au bord des chemins et dans les terrains vagues et se prête très facilement à la culture potagère.

Ses feuilles d’un vert très légèrement bleuté, pétiolées, sont sessiles pour les supérieures et divisées en segments pour les inférieures.

On sème au printemps, en avril-mai, pour récolter de juin jusqu’à la fin de l’été.

Selon l’exposition, elle fleurit et monte en graines (si on laisse faire) plus ou moins vite. Ses belles fleurs, en nombreuses ombelles jaunes, donnent des graines brun foncé, striées, qui mûrissent généralement vers le mois d’août.

 

Pour récolter ces akènes (les graines) : on récolte les ombelles grainées à la rosée, au fur et à mesure de leur maturation, on les fait sécher et on fait ensuite tomber les graines.

 

Propriétés curatives :

Soulage en infusion les douleurs gastriques. Pline et Dioscoride le disaient galactogène (qui aide à la production de lait maternel).

Utilisée aussi contre le hoquet, contre les coliques infantiles et contre le rhume.

On tire une huile essentielle des graines qui est utilisée pour ses vertus calmantes.

 

Propriétés de l’aneth : apaisante, digestive, apéritive, aromatique, calmante, carminative.

L’aneth est riche en magnésium, calcium, fer, vitamine C, potassium, sodium, soufre.

Ses feuilles facilitent la digestion et, en infusion soulagent l’aérophagie, calment la faim et parfument l’haleine quand on les mâche.

Dans un régime sans sel, il peut pallier à son absence.

Macérée dans du vin, il est censé avoir des vertus aphrodisiaques. Quoi qu’il en soit, il entretient une bonne vitalité.

 

Aspects culinaires:

Très utilisé dans les cuisines slaves, scandinaves et arménienne

D’une saveur fine, l’aneth possède un parfum délicat, un peu anisé [il m’est déjà arrivé qu’on me propose de me donner du fenouil au lieu de me vendre de l’aneth, je me suis insurgée, on aura beau dire, le goût n’a vraiment pas grand-chose à voir !]

 

Les feuilles s’utilisent sèches ou fraîches, servent à aromatiser poissons grillés ou fumés, viandes,marinades, court-bouillon, sauces. Elles s’associent bien aux fromage blanc et frais, aux oeufs. Les graines d’aneth sont utilisées entières ou pilées. Elles servent de condiment, entrent dans les préparations macérant dans le vinaigre (cornichons, pickles). Pour les cornichons malossol, ou les courgettes marinées à la polonaise, on met directement les ombelles dans la marinade. Délicieuse avec les pommes de terre, les sauces au yaourt, les fèves, la betterave rouge, le concombre…

On peut se servir des fleurs pour décorer les plats.

L’aneth ne doit surtout pas être bouilli, qu’il soit frais ou séché. À chaud, l’ajouter au dernier moment, en fin de cuisson ou au moment de servir.

À froid (salades) l’introduire en début de préparation, car il a besoin de temps pour libérer tout son arôme.

 

Conservation:

La plante fraîche se conserve au réfrigérateur (dans un sac plastique, paraît-il, à vous de voir, pour ma part, je préfère l’essuie-tout ou le tissu ).

Pour le sécher, suspendre l’aneth, la tête en bas, dans un endroit chaud mais non humide. Pour le protéger de la lumière, l’envelopper dans du papier kraft, le suspendre sur un fil. Détacher les feuilles et les graines et placer dans des bocaux et des flacons en verre coloré pour protéger de la lumière.

Conserve les graines dans une boîte hermétique à l’abri de la lumière. Idem pour les feuilles.

Pour le congeler : hache des feuilles fraîches et placez-les dans un sachet ou dans une petite boîte.

On peut aussi le conserver par macération, dans un vinaigre par exemple.

 

(c) Lalie Solune

Petites histoires de… cuisine bretonne

La collection « Petites histoires de… », des éditions Terre de brume, est consacrée à l’imaginaire breton et se décline en publications thématiques. Dans celle-ci, consacrée à la cuisine bretonne alternent recettes, contes, anecdotes.

Vous pourrez y lire :

Mise en bouche

La Chanson de l’Ogre (Souvestre, Hélias)

Du solide et du vrai!

La recette de la cotriade

La recette des huîtres au vert

Des extraits de texte sur les huître (Marquer, Sébillot, Hélias)

La recette du homard grillé

La chanson du homard

Le homard diabolique, conte relaté par Sébillot

La recette des côtes de porc au café

Le conte de la femme aux tripes (Sébillot)

Une description des coutumes concernant la fête du cochon

Le conte de l’andouille (Le Braz)

Rendre son sac (Besançon)

Pas d’argent : pas de viande, à moins que… (Le Braz)

La recette du gâteau de pommes de terre et d’arbre

Une origine divine (Sébillot)

En robe des champs (Hélias)

La recette du Yod Kerc’h

La bouillie refroidie (Sébillot)

Un art traditionnel (extrait du Cheval d’Orgueil d’Hélias)

Du pain sur la conscience (Le Braz)

Le pain des fées (Sébillot)

La recette du Kouign Amann

La merveilleuse origine des craquelins (Herpin)

C’est moi qui l’ait fait ! (conte relaté par Sébillot)

Et du liquide aussi…

Recette du pommé

Coutumes (Toussaint et pommes)

Le pommier de saint Magloire (d’après Haize)

La chanson du café (Luzel)

Rouge et blanc au même fût (Le Braz)

Et pour finir…

Sus aux concombres ! (Besançon)

 

Un petit livre amusant qui est une bonne introduction à la cuisine ainsi qu’à la culture bretonne pour les néophytes…

(c) Lalie Solune

Cycle d’avant le solstice

Le solstice approche, mais n’est pas encore là… nous sommes mi-mai, les premières cerises murissent, les fleurs d’acacia et de robiniers s’épanouissent, les tilleuls vont bientôt être à point. Il est encore temps de cueillir des ombelles de sureau comme médication, pour les manger en « beignets » ou bien pour faire un vin tardif. Il est temps de confire l’ail nouveau. La récolte des haricots verts ne va pas tarder, patience. Sur ma fenêtre, quelques coquelicots prometteurs sont en bouton. Les moineaux ont visiblement fini de faire leurs nids…

(c) Lalie Solune

L’estragon

Artemisia Dracunculus

Le « petit dragon d’Artémis », ainsi qu’il m’arrive de le nommer affectueusement…

L’herbe Serpentine, dite aussi Herbe aux Dragons aurait été introduite en Europe par les Mongols et, de façon avérée, cultivée depuis le XVe siècle.

Propriétés médicinales et nutritionnelles :

Apéritive et digestive, elle calme le hoquet tout comme l’aneth, elle purifie les intestins. Tonique, elle est utile pour lutter contre les contractions musculaires. Lorsqu’elle est fraîche, elle est très riche en vitamines C.

Cueillette : de mai (voire mi-avril dans le sud ou selon le temps qu’il fait) à fin septembre.

Conservation : Gardez les brindilles dans un petit verre d’eau. Ne faites pas comme moi au début : pensez à changer l’eau souvent et ne les attachez pas en bouquet ! Prenez garde aussi à ce que les feuilles du bas ne trempent pas dans l’eau. Au séchage (tête en bas, protégée de la poussière), elle perd ses vitamines, mais garde un parfum agréable, encore qu’on puisse préférer le parfum frais.

 

C’est une herbe au goût assez fort que bien des personnes évitent à cause de cela. C’est pourtant son goût fort qui calme l’envie de fumer et qui pallie au sel lorsqu’on veut arrêter d’en consommer sans en avoir perdu le goût.

Difficile à marier, dit-t-on (c’est une artemisia, après tout…^^) elle fait pourtant partie des herbes du bouquet garni dans certaines recettes

Son allure reptilienne inquièterait-elle ?

Elle parfume avec brio nombre de condiments et sauces. On l’associe dans les plats aux poissons blancs, au poulet, aux oeufs et aux pommes de terre. Pour ma part, c’est avec les œufs, les pommes de terre et le fromage de chèvre frais que je l’apprécie le plus.

 

En boisson digestive, elle déploiera ses vertus :

60 gr. d’estragon dans un litre d’eau de vie à 45°. Laisse macérer une quinzaine, puis filtre et ajoute un sirop. (source : LaPharmacie du bon dieu , Fabrice Bardeau).

Une branchette ou deux dans un vinaigre de vin le parfumera agréablement en adoucissant un peu son aigreur.

(c) Lalie Solune