Terroirs

Le but est ici de répertorier quand se récolte ce que nous donne la terre, ce dont nous nous nourrissons. Reste l’évidence suivante : un terrain familier vaut toujours mieux que de longs discours, et même que de brefs discours. Or, je ne suis pas à la campagne, je ne peux pas prétendre observer de façon suivie la vie des produits de la terre. Je me rapporte donc aux terrains que je peux côtoyer occasionnellement : la Bourgogne et la Bretagne, ce qui donne un ensemble climatique assez cohérent, ainsi que le sud-ouest et la méditerranée. Je tâcherai, chaque fois que c’est possible, d’indiquer le type de climat concerné.

Je n’exclus en aucun cas la cuisine d’autres régions du monde, mais si quelques recettes slaves, scandinaves, irlandaises, maghrébines, balkaniques, antillaises, moyen-orientales, et j’en passe… peuvent éventuellement pointer dans cet almanach, ma priorité quand aux récoltes restera axée sur ces régions.

À ceci s’ajoute cette réalité heureuse : les saisons ne sont pas des mécanismes d’horlogerie et la nature fait ce qu’elle veut (et ce qu’elle peut, aussi…) Un décalage plus ou moins important de une voire trois semaines peut toujours avoir lieu et peut aussi exister pour certains végétaux et pas d’autres au même moment. Mon choix est de donner les périodes d' »apogée » pour la récolte, tant mieux si c’est plus long parfois ou en certains lieux.

 (c) Lalie Solune

Ablutions et préparations

Chacun a ses “petits trucs” rituels avant de commencer une activité lorsqu’elle est plus ou moins régulière voire quotidienne, comme c’est facilement le cas avec la cuisine. Je me contente pour ma part en général de m’attacher les cheveux ou bien de les couvrir (pour ne pas qu’un cheveu tombe dans la nourriture), de me laver les mains avec un savon de Marseille naturel au miel ou aux plantes et de vérifier que mes ustensiles sont propres. Il m’arrive d’aimer aussi allumer une bougie en cire d’abeille ou mettre une musique particulière, me passer de l’eau sur le visage avant de commencer… c’est selon. Je n’en fais pas des lois. Je pense que la spontanéité est fondamentale.

Je sais qu’il y a des personnes qui considèrent qu’on ne doit pas cuisiner si on est de mauvaise humeur, dans un état d’esprit brouillon ou négatif car les mauvaises énergies passeraient dans la nourriture. Je n’ai pas d’avis arrêté sur la question. Ce que j’ai simplement remarqué jusque là c’est que l’activité elle-même peut provoquer une rupture lorsque ça ne va pas et que la mettre en place permet souvent de passer à autre chose. Sans compter que pétrir la pâte, par exemple, est une activité qui fait vraiment tourner les énergies, selon moi au meilleur, un moment magique comme l’a écrit Lune.

La préparation elle-même aide à garder l’esprit tendu vers un but de partage et de bien-être, de garder conscience de l’inter-relation entre nous et notre environnement, de l’union infrangible du corps et de l’esprit. C’est, à mon avis, cela le plus important.

 (c) Lalie Solune

 

Almanach de cuisines sorcières

Pourquoi « sorcières » ?

Connaître les rythmes naturels autant que faire se peut, honorer la terre nourricière en respectant ces rythmes, en collaborant le moins possible à l’exploitation irresponsable et à courte vue. Rendre à la terre, chaque fois que c’est possible, en la remerciant, ce qu’elle nous a donné et que nous n’utilisons pas. Elle saura très bien, elle, qu’en faire. Lui faire confiance.

Remettre chaque graine en terre.

Tisser entre ce que nous partageons avec les autres, ce que nous nous donnons à nous-mêmes, ce que nous nous donnons les uns aux autres, tisser entre les aliments, leurs destinations et leur origine un lien sacré.

Voilà pourquoi.

(c) Lalie Solune

 

Circadismes et spirales

La conception linéaire du temps nous est bien utile. Elle permet de mettre à plat ce qui ne l’est pas, de le décrire plus facilement. Ce qui est vivant n’est, par définition, pas immobile. La vie est faite de mouvements et je suis intimement persuadée que la perception du temps passe par celle du mouvement- du temps tel que nous le connaissons ici, dans cette vie qui est la nôtre, bien entendu.

Un Almanach décrit le déroulement de l’année, à l’instar d’un calendrier. Il faut donc bien prendre un point de départ et un point d’arrivée. Et il sera nécessairement arbitraire. Le temps n’a en réalité ni commencement ni fin. L’année fini et commence sans cesse, en permanence…

Par choix personnel, je commence cet almanach à l’équinoxe de printemps, au temps des germes qui sortent et des bourgeonnements. Que vos saisons soient bénéfiques !

 (c) Lalie Solune

Bienvenue

Circadismes est un almanach voué aux offrandes que nous fait la terre, aux aliments et aux saisons.

Vous trouverez les derniers articles publiés dans la colonne de droite. Le but de cet almanach était d’abord personnel, l’idée étant au départ de me composer un calendrier des différents végétaux afin de respecter les cycles naturels autant que faire se peut dans un monde où il est devenu difficile de savoir ce qui pousse quand, de façon assez naturelle, et où l’on « force » les fruits et les légumes en toute saison; ce qui permet sans doute de nourrir l’imposante population humaine que porte notre planète, mais génère de nombreux déséquilibres, une importante pollution et nombre de maladies.

Retrouver un respect de bon aloi pour la terre nourricière, les humains et tous les autres animaux par une pratique simple au jour le jour était donc la première visée de mes cahiers griffonnés où se côtoyaient recettes et calendrier végétal.

 

Il serait cependant difficile d’oublier ou d’ignorer que la cuisine et les repas sont des « rituels » placés sous le signe du partage. Même lorsqu’on mange seul, on partage quelque chose avec la source de nos aliments et nous-même. Puis la cuisine et la connaissance sont affaire de transmission. Si ma mère, mon oncle, ma grand-mère, mon frère, mes amis et des gens aimables croisés sur les sentiers que j’ai parcourus ne m’avaient donné à voir, sentir, goûter, ne m’avaient appris à transformer les aliments, à expérimenter, ce que je sais faire aujourd’hui serait très certainement peau de chagrin en fin d’histoire…

Je pense donc bon de lancer ces quelques graines au vent, advienne qu’adviendra, on ne croit que l’herbe est mauvaise que lorsqu’on ne sait qui elle est.

 

C’est l’occasion de remercier ceux et celles qui m’ont appris quelque chose et, entre autres,

la jeune fille qui m’a appris à faire la pâte d’amande,

la jeune femme qui a partagé ses biscuits avec moi,

la dame respectable qui m’a soufflé à l’oreille des noms de plantes sauvages,

et la Roussalka qui m’a offert la belle bannière de la version précédente du blog.

Sans oublier la Vieille Dame qui me guide.

 

Laissez votre souris fureter ici à son gré, essayez les mixtures et mélanges qui vous plairont, partagez-les (dans le respect de mon travail, cela va sans dire*…).

Soyez indulgents, les rubriques se rempliront peu à peu, elles seront parfois incomplètes ou corrigées. N’hésitez pas, si vous le souhaitez, à signaler des erreurs, donner votre avis et laisser des commentaires.

NB : Si les recettes, leurs applications et leurs concrétisation sont là pour être partagées, les textes généraux et ceux des recettes, eux, sont déposés et protégés. Merci donc de respecter notre écriture et d’avoir la politesse élémentaire de nous demander notre avis avant de nous citer.

(c) Lalie Solune